Mgr Samuel Kleda : «Le coronavirus est vaincu. Mais il ne faut pas baisser la garde»
En sa qualité d’acteur de premier plan dans la lutte contre la pandémie, l’archevêque métropolitain de Douala a fait le point de son action le 5 août 2020.
Il me plait vraiment de dire grand merci à tous les évêques du Cameroun. La fondation Charitas du Cameroun est une structure de l’Église qui est au Cameroun. Ce que Charitas Cameroun donne, c’est tous les évêques du Cameroun qui donnent. C’est pourquoi je leur exprime ma sincère reconnaissance. Et comme vous le savez, ce que je fais, je ne le fais pas en tant qu’individu, mais en tant évêque d’un corps que nous appelons le collège épiscopal.
Donc ce que je fais, c’est au nom de toute l’Église qui est au Cameroun. Alors, que chaque évêque se reconnaisse dans ce que je fais ou bien dans ce qui est en train de se faire. Puisque tous les évêques se sont engagés pour m’accompagner dans cette lutte à travers leur coordination de santé diocésaine. Donc je suis très fier, ou réconforté surtout de cet appui. Il y a même des évêques qui, personnellement, ont fait leur geste aussi de manière particulière. Et j’ai été très sensible à tous ces gestes que mes frères les évêques ont manifesté à mon égard. Je leur dis merci, et nous rendons grâce à Dieu.
Cette enveloppe va donc bien servir. Pourquoi? Parce que nous continuons avec la lutte contre le coronavirus. Cependant, lorsque nous considèrerons le cas du Cameroun : le Corona est vaincu. Qu’est-ce que je voudrais dire par là ? Que si nous nous organisons bien à l’heure où nous sommes aucun Camerounais ne pourra mourir du coronavirus étant donné que nous avons un traitement efficace contre cette pandémie.
À l’heure où nous sommes, il y a des cas qui se révèlent, et il suffit tout simplement que ces personnes infectées se présentent dans nos coordinations de santé pour recevoir le traitement. Et d’ailleurs selon nos observations, il y a très peu d’infections étant donné que le produit que nous produisons en pleine pandémie, au moment où la contamination était très forte, il fallait que nous puissions fabriquer plusieurs doses, des centaines, voire des milliers de traitements par jour. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas. Nous sommes tranquilles.
Mais les quelques cas, qui existent encore nous les contrôlons, et ceux qui prennent le produit sont guéris. Est-ce qu’il faut dire pour le cas du Cameroun en ce qui concerne le coronavirus est particulier ? Puisqu’on parle des chiffres qui varient beaucoup ou qui augmentent on parle de 17000 cas. Je ne sais plus exactement. Jusqu’ici il faut compter au moins 9000 personnes qui ont pris le produit et même plus, et ils sont guéris. Donc ça ne veut pas dire qu’il faut maintenant baisser la garde. C’est -à dire ou ne plus se protéger. Aujourd’hui les frontières commencent à s’ouvrir, et les gens reviennent. Si on ne fait pas attention, quelqu’un peut venir d’un autre pays et il infecte d’autres personnes. Comme certaines personnes pessimistes le disent que désormais on devra vivre avec la Corona. Est-ce qu’ils sont pessimistes ? Mais pour le moment, c’est pour dire en fait que le Corona est encore là.
Mais au Cameroun ; il ne nous dépasse plus. Les personnes infectées qui viennent effectivement demander d’être traitées sont très peu. Les produits sont là. Les doses pour le traitement sont là, et nous avons tout et nous continuons de préparer, parce qu’on ne sait jamais. Et j’irai même plus loin que le ministère de la Santé envoie les tests partout, pour que tous les Camerounais qui veulent se fassent tester et ainsi, nous aussi on donnera le produit nécessaire pour que toutes ces personnes infectées puissent être traitées, et ainsi le Corona sera vaincu définitivement. Mais il y’aura toujours quelques cas. Cependant nous devons faire très attention continuer à observer les mesures barrières pour ne pas être infecté. Les camerounais sont très intelligents, ils doivent continuer d’observer les mesures barrières.
Propos rassemblés par Olivier Mbessite (stagiaire)
Lutte contre la Covid-19
«Mewot», la solution Ékang
Selon François Bingono Bingono, le breuvage aux vertus préventive et curative est une réponse à la pandémie du coronavirus.
«Efficacité avérée», c’est le commentaire qui escorte le produit. Les Ékang disent tenir là une potion anti-Covid-19. François Bingono Bingono signe et persiste au nom du «Mewot» au milieu des actualités autour de la pandémie. D’après le président de l’Association des sorciers et guérisseurs traditionnels du Cameroun (ASGTC), cette décoction est «la contribution du peuple Ekang, et est conforme à la convivialité africaine et au communautarisme; on se serre les coudes en cas de danger collectif». Le descriptif qu’en fait l’universitaire révèle une tisane obtenue à base d’ingrédients alimentaires usuels. «Elle est composée de quatre gousses d’ail rouge, deux poignées de gingembre, deux citrons découpés avec les peaux et les pépins» renseigne François Bingono Bingono. De l’aveu de ce dernier, le «Mewot» est distribué gratuitement au public à l’échelle locale et internationale.
Au cours d’un entretien informel, l’anthropologue s’étend sur l’importance du contexte géopolitique dans l’émergence de la potion et de sa légitimation scientifique. Selon ses grilles de référence, les chroniques et commentaires sur les ravages du coronavirus en Afrique font de la pandémie, en relation avec d’autres calamités, un surplus inévitable de malheur. Pour tordre le cou à cette croyance, le «Mewot, dit le journaliste émérite, est la réponse africaine à l’hégémonie occidentale dont la doctrine trop matérialiste traine l’humanité vers un gouffre dont nul n’en sortira».
Dans le fond, cette réflexion se soucie de valoriser la pharmacopée africaine en général et Ékang en particulier. Ce que François Bingono Bingono retient, c’est qu’à des évènements pandémiques exceptionnels, le peuple Ékang a su faire preuve de résilience. En 1919, il a affronté la grippe baptisée «Nton ose’e» (le plantoir à portée de la main). En 1970, une autre grippe faisait des ravages parmi les personnes âgées; elle fut baptisée «Asu’u Bikumu (l’orage qui secoue les souches d’arbres). Les mêmes populations indigènes lui ont également trouvé une tisane curative. Entre novembre et décembre 2019, le Cameroun a été secoué par une grippe aux allures du Covid-19», resitue-t-il.
OM
Vacances 2020
Au format inhabituel, Covid-19 oblige
Les promoteurs des activités sportives et culturelles appliquent les mesures gouvernementales.

Les vacances de cette année s’annoncent très moroses. Les championnats de vacances organisés dans les quartiers et zones rurales sont annulés. Le contexte sanitaire l’impose. La pandémie du coronavirus dicte sa loi. La flambée des personnes atteintes de la maladie est alarmante, en dépit de la maitrise de la situation par les pouvoirs publics. Ainsi pour éviter tout risque de contamination, les promoteurs des championnats de vacances ne veulent pas prendre les risques. Au-delà de l’aspect ludique des championnats de vacances, il y’a lieu de reconnaitre que c’est un moment fort de brassage ethnique, et du renforcement du vivre ensemble «En plein contexte du covid-19, nous devons respecter toutes les mesures barrières édictées par les autorités, pour éviter d’exposer nos populations à la maladie. Il y va de notre intérêt. Les championnats de vacances mobilisent des foules qui viennent des différentes localités. Et celles -ci ont abandonné les règles anti- covid-19» lâche Nkonda Pierre Conseiller jeunesse et d’Animation.
L’organisation des activités sportives et culturelles pendant les vacances charrie des passions. De ce fait les sponsors s’invitent pour rendre l’évènement plus grandiose et plus attrayant. Ces mécènes se recrutent dans la téléphonie mobile, et l’agro-alimentaire. C’est chacun qui veut imprimer sa marque dans le volet social. Puisque la fin du championnat se solde par la prime qu’on remet au vainqueur. En revanche, en pleine crise du covid-19 ceux -ci craignent tout contact avec les populations. «Il sera difficile d’organiser le championnat de vacances et tout ce qui l’accompagne comme cérémonie culturelle.
Le flux des personnes est important. Ces mouvements font craindre la propagation de la maladie. J’ai commencé les négociations auprès des responsables depuis janvier avant les mesures de confinement. Mais depuis mars, il n’est plus possible d’organiser le championnat. Même les sponsors ne peuvent pas prendre le risque de s’exposer» affirme Samuel Eyegue promoteur culturel, et sportif.
La pandémie du coronavirus, a bouleversé l’univers sportif, toutes les compétitions sportives et culturelles ont été suspendues, ceci pour éviter les risques de contamination. Les promoteurs des championnats de vacance sont astreints de se conformer aux stricts respects des mesures barrières.
OM