Les potins de la CAN : écarts
L’Association internationale de la presse sportive a condamné le comportement « déplorable » des journalistes lors de la Coupe d’Afrique des Nations après plusieurs incidents, notamment des bagarres et des célébrations dans les tribunes. « Être journaliste signifie se comporter correctement et faire preuve de retenue. Certains comportements sont tout simplement indignes d’une profession aussi noble que le journalisme », a déclaré l’AIPS dans un communiqué mercredi.
Selon Africanews, de nombreux journalistes accrédités couvrant cette édition de la Coupe d’Afrique ont porté le maillot de leur équipe nationale et l’ont soutenue bruyamment pendant les matchs, célébrant à haute voix les buts ou les victoires. Un Ivoirien accrédité a été filmé en train de danser torse nu après la victoire de son équipe aux tirs au but contre le Sénégal. Autre révélation d’Africanews : « Les médias se sont également souvent disputés en se pressant dans les bus pour se rendre aux matchs et en revenir, leur patience étant mise à rude épreuve par l’organisation chaotique et les fréquents changements d’horaires annoncés ».
Pionnière
Le 22 janvier 2024, lors de la victoire 1-0 du Nigéria face à la Guinée-Bissau, la Marocaine est devenue la première femme à diriger un match à la CAN de football masculin. Née en 1987 à Taza, une ville du nord du Maroc, située dans une région plutôt conservatrice, la jeune femme s’est essayée au football alors que ses frères ont essayé de l’en dissuader, estimant que c’était une honte que de voir une fille courir en short. Téméraire, elle a commencé à diriger des matches masculins dans les divisions inférieures et a finalement été nommée pour des matches internationaux sur le continent africain en 2016.
Félicitations
Le 31 janvier 2024 à Abidjan, l ‘ambassadeur du Cameroun en Côte d’Ivoire, S.E. Marie Yvette Koloko, s’est réjouie de la mobilisation de ses compatriotes autour des Lions indomptables à l’occasion de la 34è édition de la CAN. « Cette CAN s’achève pour l’équipe nationale camerounaise un peu plus tôt que souhaité. Mais, c’est le football africain qui gagne. Je suis très fière de mes compatriotes. Jusqu’au bout, ils ont supporté notre équipe au cours de cette compétition. Plusieurs d’entre eux se levaient à 3 heures du matin pour se rendre à l’ambassade afin d’être convoyés dans les différentes villes de l’intérieur du pays ou ont joué nos lions indomptables. Ils ont ainsi contribué à l’ambiance de cette CAN, organisée par le pays tiers, la Côte d’Ivoire », a-t-elle déclaré.
Coupable désigné
Aliou Cissé, la presse sénégalaise lui en veut. Pour le site SeneWeb, il est responsable de cette élimination. Le coach du Sénégal peut être considéré comme l’homme du match du huitième de finale ayant opposé le Sénégal à la Côte d’Ivoire. Aliou Cissé s’est fait particulièrement remarquer pour être resté près de 90 mn sans procéder à un remplacement. Une véritable prouesse de la part d’un entraîneur dont l’équipe a été acculée par l’adversaire, a écrit le média sénégalais, qui a indiqué que les Ivoiriens ont procédé à plusieurs changements durant le match. Ce que Cissé n’a pas fait alors que les deux sélections sont allées aux tirs au but. « Les Lions de la Teranga avaient déjà « perdu » le match du fait de l’apathie inexplicable du sélectionneur », rajoute SeneWeb. Le site a aussi évoqué la mauvaise gestion du score et de la défense à trois.
Surnoms
Auteur de trois buts depuis le début de la CAN, qu’il célèbre en mimant une panthère, Cristovao Paciencia « Mabululu » porte sur son maillot le surnom que lui a légué sa mère, décédée. Mabululu signifie « distant », « éloigné », bien que l’attaquant du club égyptien d’Al Ittihad Alexandrie soit très enjoué et un des sourires du groupe.
L’animateur numéro un du vestiaire, Deivi Miguel Vieira, qui choisit la musique sur sa grosse enceinte portative, se fait appeler lui « Gilberto » ou « Gibele ».
Si l’équipe rejoint souvent les vestiaires au son du kuduro, la musique populaire angolaise, elle écoute un style radicalement différent lors de ses déplacements en car. Pour se rendre au stade de la Paix à Bouaké pour le huitième de finale contre la Namibie (3-0), c’était du Céline Dion, la BO de Titanic et puis « Pour que tu m’aimes encore ».
« La CAN de l’hospitalité »
D’après Vaticans News, c’est ainsi qu’elle est dénommée par la Côte d’Ivoire, le pays organisateur. Cette appellation n’est pas qu’un slogan, aux yeux du premier vice-président de la CAF. Mais, « nous savons tous que la Côte d’Ivoire est un pays d’accueil et d’ouverture, a-t-il ajouté comme l’exprime son traditionnel Akwaba» », un terme issu des groupes ethniques Akan, entre autres: Agni et Baoulé de Côte d’Ivoire, et du Twi du Ghana voisin. Cette expression est souvent utilisée pour souhaiter la bienvenue et exprimer son hospitalité aux visiteurs. Ainsi, la Côte d’Ivoire entend faire de cette compétition sportive une véritable occasion de la célébration de la fraternité entre Africains. Et ce, d’autant plus que le sport, a souligné Senghor, « est un moyen de brassage d’unité entre les différents peuples. C’est bien l’occasion pour le pays de démontrer au monde entier son hospitalité chaleureuse ».
Excès
Au total, 184 549 véhicules ont été flashés pour excès de vitesse dont 11.240 sur l’autoroute du Nord sur la période du 13 au 21 janvier 2024 au moment où la 34ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023) se tient en Côte d’Ivoire.
Selon un communiqué transmis à l’AIP, 10 587 usagers ont été également verbalisés pour non-port de la ceinture de sécurité dont 6.024 dans le grand Abidjan et 4.563 sur la section de l’autoroute nord (Abidjan-Yamoussoukro). Ces actions s’inscrivent dans le cadre de la planification des actions de sensibilisation, de prévention mais aussi et surtout de répression, visant à assurer des routes plus sûres et agréables lors des huitièmes de finale de la 34è édition de la coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023).
Ragots
A en croire Abidj@n.net, Depuis le début de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN 2023) en cours en Côte d’Ivoire depuis le 13 janvier 2024 jusqu’au 11 février, une prolifération de fausses informations à caractère incitatif à l’affrontement intercommunautaire entre les Ivoiriens et des ressortissants de pays voisins a été observée. « Une vidéo estampillée « GD SAHEL REVOLUTION VRAI » montrant un village dont des cases sont parties en fumée circule. Le village, apparemment désert, serait nommé « Sisiakro » selon le texte accompagnant la vidéo. Il serait situé non loin du département de Bouaké dans le centre ivoirien. Selon l’auteur, s’exprimant en langue Mooré (parlée par les populations Mossi du Burkina qui ont une forte présence en Côte d’Ivoire), des cultivateurs Burkinabé ont été attaqués par des Baoulé (groupe ethnique autochtone de Bouaké) lors d’affrontements intercommunautaires et seraient en fuite dans la brousse. Leurs biens et habitations auraient été pillés et incendiés », écrit le média ivoirien.
Dès la réception de ce message, le service de Fact-checking de l’Agence Ivoirienne de Presse (AIP, AIP Fact-checking) a analysé minutieusement la vidéo avec ses outils de vérification. Il a ensuite contacté les autorités administratives de Bouaké. Selon les Forces de l’ordre (Gendarmerie, police) et la Préfecture de la ville, aucun incident de cette nature n’avait été signalé dans la zone. De plus, la Préfecture ne reconnaît pas l’existence d’un village nommé « Sisiakro ». Une enquête plus approfondie auprès de l’administration du territoire a conclu qu’aucune localité ne porte le nom de Sisiakro en Côte d’Ivoire.
Synthèse de Jean-René Meva’a Amougou
Sources : Africanews, Vatican News, Onze Soprts, Deutsche Welle