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Inflation : le Cameroun reste au-dessus de la norme Cemac de 3%

L’Institut national de la statistique (INS) porte à 7% le taux d’inflation au Cameroun, sur les neuf prochains mois.

 

Le Cameroun devrait connaître une embellie de son taux d’inflation. Celui-ci devrait baisser de 7,2% à fin 2023 à 7% au courant de l’année 2024. Cette situation, peut-on supposer à l’analyse des perspectives de l’Institut national de la statistique, aurait pu être meilleure. Toutefois l’augmentation des prix du carburant à la pompe appliquée en février n’a pas permis une baisse considérable.

«En tenant compte du réajustement de 15% des prix à la pompe à compter du 1er février 2024 et des incertitudes géopolitiques, particulièrement les tensions persistantes au Proche-Orient deux ans après le début du conflit russo-ukrainien, le taux d’inflation devrait se maintenir aux alentours de 7% en 2024», lit-on dans son Rapport d’analyse sur l’évolution de l’inflation en 2023 et perspectives 2024, rendu public le 13 février dernier. Suivant la même tangente, les prix à la consommation finale des ménages ont connu une baisse de 0,4% en janvier 2024.

Les tensions inflationnistes ont repris droit de cité au Cameroun depuis 2021, après une longue période de stabilité entre 2009 et 2021. L’année dernière, la hausse des prix a atteint le pic de 7,4. Elle est successivement passée de 8,2% en février à 8,5% en mars, avant de chuter à 6,8% en octobre 2023. «Cette inflation découle de divers facteurs à la fois nationaux et internationaux: Au niveau national, la réduction des subventions sur les prix des hydrocarbures, les perturbations climatiques et les défis sécuritaires, en particulier dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ont contribué à alimenter l’inflation. Au niveau international, les tensions liées au conflit russo-ukrainien, les séquelles de la pandémie du Covid-19, les fluctuations du FCFA par rapport au dollar américain et le développement du phénomène El Niño1», rappelle l’INS.

Produits alimentaires

L’inflation généralisée est ar ailleurs imputable à l’augmentation des prix des produits alimentaires (11,1%). L’INS y ajoute la hausse des coûts du transport routier (15%). Face à cela, et dans la logique de « réduire la dépendance extérieure du Cameroun», l’INS prescrit l’accélération des réformes structurelles consacrées par la Stratégie nationale de développement (SND30). Elle appelle par ailleurs à la restructuration et la modernisation de la Société nationale de raffinerie (Sonara). «Il est également nécessaire de poursuivre le développement des infrastructures routières et de communication afin de désenclaver les bassins de production de cultures vivrières ainsi que l’intensification des actions d’atténuation des impacts du changement climatique», poursuit l’Institut. L’INS encourage par ailleurs l’intensification de la lutte contre les contrôles sur les marchés, pour prévenir des dérives liées à l’augmentation des salaires.

Louise Nsana

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