C’est un pari colossal où se mêlent modernité et enjeux géopolitiques. Pour le président Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, il s’agit d’ancrer le pouvoir politique sur le continent, au cœur du Río Muni, plus proche des grandes villes Bata et Mongomo.

Le site retenu, Oyala, rebaptisé en 2017 « Ciudad de la Paz », devrait, d’ici quelques années, devenir un modèle d’urbanisme moderne en Afrique centrale. Le 2 septembre dernier à Malabo, une société chinoise a présenté un plan directeur estimé à 1,495 milliard de dollars, prévoyant logements modernes, espaces verts et réseaux routiers.
Ce contrat, encore en négociation avec le Trésor et le ministère des Finances, conditionnera la poursuite des travaux. Malgré les incertitudes, le président Obiang maintient le cap : « Ciudad de la Paz doit devenir, d’ici la fin de la décennie, un pôle administratif et commercial rayonnant en Afrique centrale, à mi-chemin entre le Cameroun et le Gabon ».
Le chantier a officiellement démarré en 2015. L’ambition affichée : ériger une métropole de 200 000 habitants, dotée d’institutions gouvernementales flambant neuves (palais présidentiel, parlement, ministères), mais aussi d’infrastructures universitaires, commerciales et de loisirs. Plusieurs équipements spectaculaires y ont déjà vu le jour : un hôtel de luxe de 380 chambres, un centre de conférences, un parcours de golf, ainsi qu’une autoroute reliant la ville à l’aéroport de Mengomeyén. L’Université afro-américaine d’Afrique centrale y a également inauguré son campus.
B.O.