Dans le cadre de sa participation à la 26e session de la conférence des chefs d’États et de gouvernements de la CEEAC (Communauté Economique des Etats de l’Afrique centrale), le président gabonais a choisi d’arriver un peu plus tôt à Malabo, où il a honoré de sa présence, jeudi 5 juin, la messe d’action de grâce organisée en la cathédrale de Malabo, à l’occasion du 83ᵉ anniversaire du président de la République de Guinée Équatoriale, Obiang Nguema Mbasogo.
Selon la présidence gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema a voulu se donner du temps pour examiner certains dossiers relatifs au litige frontalier entre son pays et la Guinée équatoriale, après la décision de la Cour internationale de Justice le 19 mai 2025, plutôt favorable à Malabo. Avec son homologue équato-guinéen, le chef de l’Etat gabonais a plaidé pour le renforcement des relations bilatérales et le règlement pacifique du différend territorial autour de l’île Mbanié. Le président Obiang Nguema a fermement exhorté son peuple à s’abstenir de tout commentaire polémique, insistant sur le fait que ce contentieux ne doit en aucun cas rouvrir des blessures ou attiser des tensions inutiles. « Le Cameroun et le Nigeria ont su régler leur différend frontalier dans la dignité et le silence. Nous devons faire de même », a-t-il plaidé, soulignant l’impératif de la paix et de la coopération en Afrique centrale.
À cet effet, un comité conjoint d’experts a été créé. Il est composé d’experts, diplomates, géographes, juristes chargés de donner suite à la décision de la CIJ et d’aplanir le différend frontalier qui concerne aussi bien des zones maritimes que terrestres « dans un esprit de dialogue constructif et de coopération », selon Libreville.
Plusieurs accords majeurs ont également été signés dans des domaines variés tels que la sécurité, la culture, le sport, la diplomatie et l’agriculture, illustrant la volonté de dynamiser la coopération entre les deux pays. « Une architecture de coopération renforcée, qui témoigne d’une volonté partagée de dépasser les crispations du passé pour asseoir un partenariat durable. À cet égard, les deux pays évoquent la volonté commune de renforcer et promouvoir les liens bilatéraux, fraternels et historiques, en écho à une relation souvent affectée par les soubresauts du contentieux territorial », explique la présidence gabonaise.
Jean-René Meva’a Amougou
