Les statistiques des douanes françaises (présentées dans le Rapport sur « Les Brèves économiques Afrique centrale », une publication du Trésor public français) sur les échanges commerciaux entre la France et les pays de la Cemac montrent une très nette tendance à la baisse en 2024.
Il s’agit d’une chute d’environ 968 milliards FCFA, soit 15% par rapport à l’année 2023. Dans les milieux économiques des deux parties, l’on estime que ces chiffres connaissent une hausse de 50%, par rapport à ceux d’il y a 5 ans. En extrapolant les calculs, le Trésor public français postule que lesdites exportations ont diminué de 4,4% en 2023, s’établissant à 1 627 millions d’euros, soit un peu plus de 1067 milliards FCFA. « Cette baisse confirme le ralentissement observé depuis 2012, accentué par la crise des matières premières entre 2014 et 2017 », apprend-on.
En exploitant les détails contenus dans « Les Brèves économiques Afrique centrale », il se trouve les ventes françaises vers le Cameroun, le Gabon, République du Congo, le Tchad, la Guinée Equatoriale et la République Centrafricaine ont respectivement diminué de 4%, 3,8%, 1,3%, 9,6%, 17,3% et 28,2%.
L’évolution des exportations françaises vers les pays de la CEMAC révèle des disparités notables selon les secteurs. Les secteurs ayant le plus impacté la baisse globale des ventes incluent les équipements mécaniques, le matériel électrique, électronique et informatique, qui ont reculé de 1,4 % et représentent 28 % du total des exportations. Les produits pharmaceutiques ont également vu leurs exportations diminuer de 4 %, constituant 12 % du total.
Par ailleurs, les produits issus de l’agriculture, de la sylviculture, de la pêche et de l’aquaculture ont enregistré une chute significative de 12 %, retournant à des niveaux antérieurs aux perturbations des chaînes d’approvisionnement engendrées par le conflit en Ukraine. Le blé français a joué un rôle crucial en compensant partiellement la réduction des échanges avec l’Ukraine et la Russie pour les pays de la CEMAC.
En outre, les ventes de matériels de transport ont subi une baisse de 17 %, constituant 6 % des exportations totales. En contrepartie, les industries agroalimentaires (IAA) ont atténué la contraction générale avec une progression de 4 % des ventes, représentant 24 % du total des exportations. Les exportations de produits chimiques et cosmétiques ont également augmenté de 5 %, pesant pour 8 % du total.
Bobo Ousmanou