Exploitation minière : l’Afrique centrale grand pourvoyeur pour le Canada
Le rapport du baromètre responsabilité sociétale des entreprises (RSE), un instrument d’analyse d’intégration volontaire sur les préoccupations sociales et environnementales à leurs activités commerciales et leurs relations avec les parties, présente le poids du continent dans l’industrie extractive.
Publié le 14 juin dernier à l’École de hautes études de commerciales (HEC) de Montréal au Canada, le rapport du baromètre responsabilité sociétale partagé des entreprises (RSE) montre que l’Afrique en générale et l’Afrique centrale en particulier sont les deuxièmes fournisseurs minier du Canada, par ailleurs leader mondiale. Et cet investissement ne se concentre que dans l’exploration et l’exploitation. La transformation, quant à elle, est le grand absent. «Les intérêts canadiens en Afrique se concentrent exclusivement dans le secteur minier: sur les 114 entreprises canadiennes ayant au moins une filiale en Afrique, 86% sont des minières», constate Thierry Téné, expert en bilan, économie verte et RSE, dans les colonnes du journal jeunes Afrique. Plus encore, dans le ranking montre que 03 pays africains sont dans le top 10 en ce qui concerne les actifs miniers canadiens. On a la Zambie qui occupe le 6e rang avec 4,8%, le Mali 9e avec 3,9% et la République Démocratique du Congo (RDC) 10e avec 3,6%.
Absence de transparence
Certes, ce rapport montre que le continent africain occupe la deuxième place en ce qui concerne les actifs miniers canadiens, avec 100 sociétés juste derrière l’Amérique. Mais, les sociétés et filiales canadiennes évoluent dans marge des outils permettant de voir leurs fonctionnements. «Les entreprises canadiennes basées en Afrique, surtout en Afrique centrale ne sont pas transparentes: sur les 192 filiales, seules 2 disposent d’un site Internet. Difficile donc d’en savoir plus sur la gouvernance et les pratiques RES des entreprises canadiennes qui opèrent en Afrique. Dans le même rapport, il ressort qu’en 2021, sur 285,8 milliards de dollars US, l’exploitation minière en Afrique n’a produit que 37,1 milliards de dollars US». L’on voit que ces chiffres ne sont communiqués que par les canadiens.
En matière de gouvernance, les filiales minières canadiennes brillent par l’opacité. Seules deux filiales sur les 192 en Afrique communiquent via les réseaux sociaux. Toutes ces filiales sont cotées à la bourse de Toronto. Il est très difficile pour les Africains avec la quasi absence de communication, de savoir comment l’exploitation se passe. Ou de savoir combien valent les matières dans le marché de la bourse.
André Gromyko Balla