Étudiants tchadiens de Yaoundé…: déjà au pied du murmure de la présidentielle
L’élection présidentielle au Tchad se tient le 6 mai 2024. Elle viendra ainsi mettre un terme à la longue période de transition de trois ans. Idriss Mahamat Deby, président de transition est candidat au scrutin.
L’annonce de cette candidature divise les étudiants tchadiens au Cameroun. «En principe, le président de transition ne devrait pas être candidat, puisqu’il avait dit après dix-huit mois qu’il va remettre le pouvoir aux civils. La parole d’un officier est une parole d’honneur. Donc nous souhaitons que les militaires retournent dans les casernes et qu’ils remettent la gestion du pays aux civils», insiste Meldé, citoyen Tchadien. La prise du pouvoir par les hommes en treillis est synonyme de la continuité du système de l’ex-président Idriss Déby Itno décédé. «Nous sommes pantois sur le processus électoral, étant donné qu’après trois décennies nous avons l’impression que c’est le même système qui s’éternise et c’est très inquiétant. La période de transition est très douloureuse. Il y a effusion de sang. Le processus électoral est entaché de violation des droits de l’Homme. Les gens sont terrés chez eux, ils ont peur.», confie-t-il. Xavier, jeune étudiant en droit à l’Université catholique d’Afrique centrale (UCAC), s’inscrit dans la même veine que son devancier. «On ne peut pas prédire l’avenir du Tchad. Le climat est froid, morose, après le décès de l’opposant Yaya Dillo Djerou, le 28 février dernier, plusieurs tensions ont été enregistrées. On ne sait pas si ces élections se tiendront dans la paix pour la stabilité et le développement du Tchad», s’exprime-t-il, le visage très serré.
La candidature du président de transition est la bienvenue pour certains Tchadien à Yaoundé. Selon Moussa, étudiant en Sciences politiques à l’UCAC, Idriss Mahamat Deby est la personne qu’il faut. Parce qu’«après la mort de Mouammar Kadhafi en Lybie, les terroristes avancent un peu plus dans le Sahel. Et le pays qui bloque leur progression, c’est le Tchad. La France ne saurait placer un néophyte qui ne maîtrise pas la géographie du Tchad. Donc avec son expérience, il saura mener la lutte contre les terroristes et de les repousser dans leurs derniers retranchements», pense-t-il. C’est l’homme de la situation pour mettre le pays à l’abri des assauts des terroristes qui mettent «en mal la stabilité du pays avec de nombreux kidnappings». Toutefois, tous ces étudiants souhaitent de tout cœur que le prochain président réunisse tout le peuple et qu’il œuvre pour lui donner une vie décente.
Olivier Mbessité