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Discours de haine au Cameroun : le diable s’épanouit dans les réseaux sociaux

Du 14 au 16 décembre 2023 à Yaoundé, la 5e édition des Journées citoyennes de la presse (JCP) sert d’espace de réflexions sur la violence dont la toile devient de plus en plus le théâtre.
Pour une leçon inaugurale sur le thème « Médias, entrepreneurs politiques et discours de haine: Quelles responsabilités », il faut bien s’appeler Lucien Ayissi. Pr titulaire de philosophie à l’Université de Yaoundé I, il choisit de mettre en évidence la frontière entre « discours de haine directe, affichée et véhémente » et l' »expression discursive d’une haine indirecte, dissimulée voire masquée ». Selon l’universitaire, il faut bien prendre une position tranchante dans le débat sur la specificité du discours de haine dans l’espace virtuel au Cameroun. : « La violence verbale, qu’elle soit proférée dans le cadre du “en ligne“ ou du “hors ligne“ a sûrement les mêmes effets : blesser, humilier, rabaisser, intimider, en bref, toucher l’autre », énonce Pr Lucien Ayissi.
Bien que l’espace virtuel prive les interactants d’un face-à-face physique, il n’en est pas moins générateur d’impasse en raison de son architecture, des images fixes ou animées, du son, mais également des émoticônes.  » Harcèlement, intimidation, revendications irredentistes, violences sur le genre, la désinformation… Voilà le lot dramatique auquel le Cameroun est confronté », démontre Mme Minette Libom Li Likeng, ministre des Postes et Télécommunications  (Minpostel). En s’attardant sur la désinformation, le membre du gouvernement fait remarquer que son alliage avec les réseaux sociaux fait quotidiennement le lit des fake news.
« Toutes choses que ne saurait tolérer les pouvoirs publics », avise Suzanne Zogo, directeur de la communication publique et intérieure au ministère de la Communication.
Pour Valentin Siméon Zinga, président de Médias, Médiations et Citoyenneté (2MC),  c’est tout cela qui sert de matériau à deux jours d’échanges entre praticiens de médias, scientifiques et autorités publiques.
Jean René Mevaa Amougou 

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