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Daniel Moundzongo : «La question de la survie devient la priorité pour les enfants réfugiés»

Au moment où s’ébranle le train de la rentrée scolaire au Cameroun, le président de l’Association des réfugiés sans frontières assure que l’école n’est plus une priorité pour bon nombre de familles des enfants réfugiés scolarisables dans la ville de Douala.

Daniel Moundzongo

Comment s’annonce l’année scolaire 2023/2024 chez les enfants réfugiés?
Il n’est même plus question d’aller à l’école. C’est une question de survie. La situation empire de plus en plus. Tous les réfugiés souffrent. Même lorsque vous rencontrez un réfugié bien habillé dans la rue, c’est juste l’apparence. Il suffit d’aller chez lui pour voir où il vit, voir ses enfants. L’école des enfants pour la plupart des familles n’est plus une question de priorité. Puisque la priorité c’est la survie. C’est-à-dire manger, avoir de la place pour dormir et de l’eau.

Il y a deux ans, le Haut-commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) avait un effectif d’élèves bien défini à prendre. Est-ce que malgré vos cris de détresse la tendance va changer cette année?
Le HCR déclare que les budgets sont réduits et qu’il ne peut pas prendre en charge tous les enfants. Par exemple, nous sommes à 12 jours de la rentrée des classes et le HCR et son partenaire Plan Cameroun sont dans la phase d’enregistrement des enfants réfugiés scolarisables en exigeant les bulletins scolaires pour toute l’année. Ceux dont les enfants ont fréquenté seulement un trimestre et ont été chassés par défaut de paiement des frais de scolarité sont directement éliminés. La situation est catastrophique et donc préoccupante. Parce qu’il s’agit des droits à l’éducation des enfants vulnérables qui sont violés.

Quelles sont les difficultés que rencontrent ces enfants au quotidien et principalement maintenant que c’est la rentrée scolaire?
Les difficultés que rencontrent ces enfants au quotidien sont liées aux difficultés énormes que rencontrent leurs parents. C’est manger, dormir, boire, se soigner, aller à l’école. Autrement dit, trouver de l’argent pour acheter une tenue.

Que fait l’Association des réfugiés sans frontière face à cette situation?
Elle continue de mener un plaidoyer et d’attirer l’attention de la communauté nationale et internationale sur le sort des enfants réfugiés au Cameroun.

Interview menée par Diane Kenfack

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