Coopération économique: le Cameroun et l’Union européenne consolident leur relation
Les deux parties viennent de signer deux conventions de financement pour l’appui au secteur privé et l’augmentation des capacités d’électricité d’origine renouvelable.

Tenue du 20 au 22 février dernier lors du Salon international de l’Entreprise, de la Pme et du partenariat de Yaoundé (Promote), la première édition du Cameroon-European Union Business week porte ses fruits. Les principaux acteurs ont signé deux conventions de financement le 26 mars dernier à Yaoundé. La première porte sur la promotion des chaines de valeur et l’initiative privée, tandis que la seconde est axée sur l’appui à l’augmentation des capacités de production de l’électricité d’origine renouvelable.
Pour ce qui est de la première convention, elle prend pour encrage Promote. Selon Jean-Marc Châtaigner, ambassadeur, chef de délégation de l’Union européenne (UE) au Cameroun et en Guinée Équatoriale, le secteur privé camerounais est très dynamique, notamment dans le secteur du digital. Il est un levier fondamental de la croissance économique, puisque, sans secteur privé, on ne peut parler d’emploi et ni de pouvoir d’achat. « Nous appuyons donc, à travers ces programmes et projets, le secteur privé camerounais, pour l’emploi ; nous répondons ainsi, à travers cette signature, aux préoccupations du Cameroun et des Camerounais », précise le chef de délégation de l’Union européenne au Cameroun et en Guinée Équatoriale.
Les fonds
L’enveloppe pour le financement du secteur privé s’élève à 9,84 milliards de FCFA. Elle sert de soutien aux chaines de valeur, aux Petites et moyennes entreprises (Pme), aux entrepreneurs, à l’entrepreneuriat féminin, aux jeunes. Il est question que tous les acteurs axent leurs activités sur des filières comme le bois, le cacao, le coton, etc. Pour Alamine Ousmane Mey, ministre de l’Économie, de la Planification et de l’Aménagement du Territoire (Minepat), ces instruments ou conventions signées épousent la Stratégie nationale de développement à l’horizon 2030 (SND30). Celle-ci préconise «la transformation structurelle portée par le secteur privé, spécifiquement par les entreprises, la Pme, avec les retombées positives telles que la création de la valeur, la création des emplois, l’augmentation des revenus des populations. Cette opération fait un focus sur les femmes et les jeunes, leurs cibles, parce qu’ils n’ont pas les solutions aux problématiques qu’ils rencontrent dans leurs activités », souligne Alamine Ousmane Mey.
Énergies renouvelables
Le second point des échanges porte sur les énergies renouvelables dont le financement est de 2,6 milliards de FCFA. Dans son argumentaire, le Minepat fait savoir que le secteur de l’énergie joue un rôle majeur dans le développement économique et social du Cameroun. De ce fait, il est question d’augmenter la production, d’améliorer le transport et la distribution. Le projet a pour particularité la promotion des énergies renouvelables. Il s’agit de la petite hydroélectricité, la biomasse, le photovoltaïque dans les zones sous-desservies, afin que « l’électricité puisse atteindre la population là où elle se trouve de manière à accompagner leur développement économique et social », renchérit le Minepat. Et de poursuivre : « En le faisant, le Cameroun s’inscrit dans l’atteinte des Objectifs du développement durable (ODD) qui porte sur l’accès universel de l’électricité. Il est donc question de poursuivre aussi bien au niveau des structures légères, petite de taille, qu’au niveau des grandes, à l’instar du barrage de Nachtigal, et la réalisation du barrage de Kikot qui va injecter 500 mégawatts. Ce qui fera du Cameroun le hub énergétique en Afrique centrale, pour satisfaire sa demande et aussi exporter dans les pays voisins en intégrant une dynamique d’intégration à la fois physique, infrastructurelle et des télécommunications ».
Olivier Mbessité