Au-delà de l’émotion… la parole
C’est une grosse vague d’émotion qui a envahi le pays entier face aux violences exercées sur les forces de maintien de l’ordre par quelques citoyens somme toute animés par des arrières pensées morbides.
Face à cette situation qui a choqué plus d’un, des voix de condamnation se sont élevées des anonymes, des associations et plus récemment de certaines autorités dont la fermeté des propos laissait à peine dévoiler une future riposte à la dimension de l’affront subi par nos hommes en tenue. Toutes ces protestations ont apporté réconfort et soutien à nos forces de l’ordre qui ont certainement compris qu’elles ont le soutien majoritaire de la population.
Mais alors, dans ce tumulte, comprenez la gêne de certains d’entre nous de ne pas avoir entendu l’expression des principaux concernés ! Oui… les uns et les autres sont montés au créneau pour crier leur indignation, sauf les policiers et militaires qui ont subi l’humiliation sur la place publique. Curiosité de notre landerneau, les forces de l’ordre n’ont pas d’instances dédiées à leur représentation sur l’espace public comme c’est le cas sous d’autres cieux. Mais à écouter attentivement certains de ces compatriotes, ils auraient voulu dire publiquement leur mal être dans ce contexte. L’on convient aisément que le moment est venu de libérer la parole de ce côté-là.
Si le Président Paul Biya lui-même a redonné aux camerounais la liberté d’expression, pourquoi faudrait-il encore que certaines franges parmi les plus respectables de la nation en soient privées ? Vivement que les slogans Armée-Nation ou Police-Population prennent leur véritable place au sein de la nation.
Nous pensons humblement qu’il est temps que nos forces de l’ordre soient constituées en structures représentatives des différents corps. Le moment semble venu pour que les forces de maintien de l’ordre, dans la diversité qui les caractérise prennent la parole pour éviter qu’un jour, le couvercle de cette casserole bouillante ne nous saute sur la figure.
Compte tenu de la complexité de la situation, et pour lever cette chape de plomb qui pèse sur la parole au sein de nos forces de l’ordre, je suggère humblement qu’en attendant la mise sur pied des organisations représentatives, l’on commence par la création des porte-parolats des différentes armes. Ainsi fait, nous aurons fait un grand pas en avant vers cette nation où tous les fils ont droit à la parole… D’aucuns diront que c’est un risque, mais nous pensons que ce risque vaut la peine.