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Aéroport international de Douala : les ADC boutent les ragots hors de piste

Dr Fritz Ntone Ntone et Thomas Owona Assoumou (respectivement président du Conseil d’administration et directeur général de cette entreprise à capitaux publics) expliquent pourquoi les fuites d’eau enregistrées le 15 septembre dernier à l’aérogare-passagers sont à considérer comme un simple incident fortuit.

Dr Fritz Ntone Ntone et Thomas Owona Assoumou sur le site de l’incident

Qui n’a jamais connu d’incident dans l’exercice de son activité professionnelle? Au lieu de laisser saper le programme de modernisation des plateformes aéroportuaires du Cameroun au cours des cinq prochaines années, Dr Fritz Ntone Ntone choisit plutôt de tourner en dérision les avis alarmistes sur «l’incompétence» d’Aéroports du Cameroun (ADC). «Du fait d’une petite inondation, les ADC ont été agréablement surpris de constater qu’ils suscitent toujours beaucoup plus d’intérêts au sein de l’opinion publique nationale et internationale», balance en substance le président du conseil d’administration d’ADC. Ce 20 septembre 2023 à Douala, la formulation que propose Dr Fritz Ntone Ntone aux journalistes renvoie assez naturellement (et comme en contrepoint aux ragots) aux fuites d’eau observées le 15 septembre dernier à l’aérogare- passagers de l’aéroport international de Douala. Pour Thomas Owona Assoumou, en plus de traiter le problème en profondeur, l’exploitation de cet incident permet également d’établir la vérité. Selon le directeur général des ADC, cette vérité tient sur trois piliers.

1-Les fuites d’eau enregistrées pendant de longues heures à l’aérogare-passagers de l’aéroport de Douala restent et demeurent un simple incident.
«L’incident qui est survenu ce 15 septembre 2023 concernait une partie de la dalle où il n’y avait pratiquement aucun problème identifié dans le projet de traitement initial. Néanmoins, le Directeur de l’aéroport nous a signalé quelques risques d’infiltration d’eau sur cette surface non comprise dans le projet d’étanchéité initial. Nous avons alors fait appel à notre prestataire, All Pro United, spécialiste en étanchéité depuis une vingtaine d’années déjà. Celui-ci a alors immédiatement commencé le travail sur cette partie de la dalle. Évidemment, il avait au préalable acheté une bâche, parce qu’on est en pleine saison pluvieuse ici à Douala en ce moment. Lorsqu’il a donc commencé à décapé la zone, il s’est subitement déclenché une pluie diluvienne qui a réussi à déborder le dispositif de protection de la bâche qui y avait été apposé. Alors l’eau a alors commencé à pénétrer au niveau des extrémités de la bâche et à s’infiltrer sous la dalle, causant l’incident que nous avons tous déploré», détaille le directeur général des ADC.

2-Actuellement, la situation, toute la situation est sous contrôle.
«Il faut dire que l’entreprise All Pro United s’est remobilisée après la pluie, pour achever lesdits travaux. Les premiers 1000 mètres carrés sont déjà achevés et il n’y a eu aucun incident. Nous pouvons dire qu’à ce jour, le prestataire a donc achevé la totalité des traitements de la toiture de cette aérogare de Douala. Aujourd’hui, il n’y a plus aucun problème», tranche Thomas Owona Assoumou.

3-ADC et ses partenaires techniques sont à pied d’œuvre dans le cadre de la modernisation de l’aéroport international de Douala
«Nous avons également saisis l’occasion de cette visite pour évaluer le niveau d’avancement des travaux de modernisation de cet aéroport international de Douala, notamment la construction d’un atelier de maintenance, pour les interventions d’urgence sur nos équipements; et la construction des entrepôts de Safrip de 7500 mètres carrés et de 4500 mètres carrés dans la zone du fret des ADC. Et il faut rappeler pour votre gouverne que, la toiture de cet aérogare que nous venons de visiter porte sur une surface globale de près de 19.500 mètres carrés, soit près de 2 hectares de dalle, dont il faut assurer la maintenance permanente durant pratiquement toute l’année», démontre le Dg des ADC.

Jean-René Meva’a Amougou

 

Thomas Owona Assoumou

«Nous poursuivons d’ailleurs très sereinement la mise en œuvre du plan de réhabilitation et de modernisation des aéroports du Cameroun»

Décliné par le directeur général des ADC, le plan de travail de l’entreprise révèle un agenda très chargé d’ici 2024.

L’aéroport international de Douala a été mis en service en 1977. Vous comprenez donc qu’après tant d’années d’exploitation, cet aéroport présente déjà des signes de fatigue, notamment au niveau de son complexe d’étanchéité, sur la dalle. Vous avez vu la superficie que couvrent ces travaux d’étanchéité sur la toiture, qui se font de manière séquentielle et progressive. Cette année par exemple, nous avons prévu de traiter 2000 mètres carrés d’étanchéité.
Et concernant les autres 1000 mètres carrés qui restent à traiter cette année, nous avons demandé à l’entreprise d’arrêter et d’attendre la fin de la saison pluvieuse, pour plus de prudence. Je dois dire que nous n’avons pas fait c’est travaux uniquement à l’aéroport de Douala. Nous faisons aussi les mêmes travaux d’étanchéité à l’aéroport de Maroua et à l’aéroport de Ngaoundéré. Je crois qu’à Maroua, ces travaux vont se terminer d’ici 2 semaines. Et à Ngaoundéré d’ici 3 semaines au maximum. Il s’agit donc d’un processus permanent que nous réalisons un peu partout lorsque nous constatons qu’il y a une faiblesse au niveau de l’étanchéité.

C’est vrai qu’aujourd’hui avec le phénomène des réseaux sociaux, ça a pris un peu trop d’ampleur, et cela témoigne de l’intérêt et de la vigilance que le grand public porte au travail que nous abattons aux ADC, pour la modernisation de nos aéroports. Nous poursuivons d’ailleurs très sereinement la mise en œuvre du plan de réhabilitation et de modernisation des aéroports du Cameroun, sur très haute instructions du président de la République, Son excellence Paul Biya.

À cet effet, nous sommes en pleine phase de maturation d’un projet qui vise à refaire l’aérogare international de Douala. Et si le calendrier est rigoureusement respecté et si nous n’avons pas d’autres contraintes, avant la fin de l’année 2024, nous devons pouvoir lancer ces travaux, entre novembre et décembre 2024. Nous avons lancés les appels d’offres. Bientôt ces marchés seront attribués. Nous avons déjà lancé la construction d’un l’atelier de maintenance des ADC, estimé à environ 300 millions de FCFA, afin d’améliorer le taux de disponibilité de nos équipements et de permettre à nos avions de voyager à l’heure. Nous avons également lancé la construction d’une voie d’accès au niveau de l’aérogare du fret, que nous avons bitumé sur 1,5 km, avec un poste de stationnement des avions, pour un coût total de plus d’un milliard de FCFA. Il s’agit quand-même des travaux lourds, car comme vous le savez certainement, l’aéroport international de Douala représente en réalité 75% de nos activités aux ADC. Alors, nous avons pour devoir de relever substantiellement le niveau et la qualité de service, ainsi que le confort et la sécurité de notre aimable clientèle. Au-delà d’être un aéroport international, c’est la vitrine du Cameroun, c’est surtout la plaque tournante de l’économie de la sous-région Afrique centrale.

Propos recueillis par JRMA

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