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Mimi Mefo : les yeux dans le rétro

La journaliste du groupe de presse camerounais Equinoxe est, depuis peu, la vedette d’un feuilleton ultra-enchevêtré. Portrait.

Un tweet. Convocation chez le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire de Douala. Audition. Requalification des faits. Menottes. Détention préventive à la prison centrale de Douala. Remise en liberté. Indignations et inculpations multiformes. Comparution libre. La suite, incertaine. C’est à plus rien y comprendre. Un vrai vaudeville. Au centre de celui-ci, Mimi Mefo Takambou. Son métier est «le plus beau du monde», car bachelor en journalisme (université de Buea) depuis 2011. Un an chez Hi Tv dans le Sud-ouest et au Groupe Equinoxe à Douala. Dans cette dernière boîte la «mi-Baleng, mi-Bali Nyongha» épaissit son CV: présentation des informations télévisées et radiophoniques, réalisation de reportages sur le terrain, représentation du groupe dans certaines activités sociales et humanitaires.

Elle est aussi à la manœuvre de nombreuses enquêtes sur la crise anglophone. Quelques anecdotes valident qu’elle est passionnée de chant et de danse. Elle revendique d’ailleurs une tenue de majorette au lycée à Bali Nyongha. Justice Ako, l’un de ses camarades du département de «journalism and mass communication» dit que Mimi est «accro à l’impératif du news, de l’adrénaline de l’événement, de la révélation, du scoop». Mais son angélisme s’arrête là.

Tourbillon
Depuis la semaine dernière, la justice militaire lui prête des intentions anti-patriotiques et une responsabilité dans la propagation de fausses informations relatives à la mort de Charles Truman Wesco. Par rapport à ce décès survenu officiellement le 30 octobre 2018 dans la région du Nord-ouest, le commissaire du gouvernement reproche beaucoup de superficialité dans la démarche ayant précédé le tweet de Mimi.
Fidèle à ses petites phrases, Issa Tchiroma Bakary, le ministre de la Communication, dira que l’employée d’Equinoxe a commis le pire. Puisqu’elle a déclaré péremptoirement que le missionnaire américain a été tué par l’armée camerounaise. Elle avait publié ceci le 30 octobre 2018: «Bambili in pictures! Doors destroyed, houses ransacked, animals killed. It has the picture of a war zone, where civilians are caught by «stray bullets» targeted killings. A missionary has died today after he was shot by soldiers».

Venu de toutes parts, le mitraillage est intense, nourri, continu. Au nom de cette journaliste, chacun s’arrache à lui-même chaque geste de plus. Au nom de Mimi Defo, la surenchère se vend comme un curieux remède à l’arbitraire d’un côté, et de l’autre, les voix disent qu’il est intolérant de mettre en prison une jeune femme pour une première faute. En off, ces voix-là estiment que l’infraction commise par Mimi n’est pas de faible gravité. Mais, pour elles, la réponse n’est pas nécessairement pénale.

Jean-René Meva’a Amougou

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