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Petits métiers : Coup de jeune dans le recyclage des sacs dames

Pour subvenir aux problèmes existentiels quotidiens, de jeunes Camerounais ont fait de cette activité leur domaine de prédilection

 

Au Cameroun en particulier, comme partout ailleurs en Afrique, les petits métiers naissent dans les quartiers. Et les jeunes sans aucune expérience professionnelle, s’y adonnent avec passion. L’objectif est de répondre aux besoins quotidiens. C’est le cas d’Idrissou installé au quartier Efoulan (Yaoundé 3). Il a fait du recyclage des sacs son métier. Il s’attèle, très tôt le matin, à rafistoler les sacs dames et des élèves. Dans son domicile, il est accompagné d’autres jeunes, tous originaires du septentrion. Et dans un entretien, il se livre. «Je suis Camerounais, je viens de Garoua.

Comme vous pouvez le constater, j’arrange ces sacs pour les revendre sur le marché auprès des dames et de certains hommes qui sont intéressés. Tout dépend de la qualité de l’article», confie-t-il. «Ces sacs, on les ramasse, puisqu’ils sont déjà usés et on les remet à neuf. Pour d’autres, on les achète au marché Mokolo de Yaoundé, on les achète à vil prix 200 FCFA, voire 1000 FCFA, et à notre niveau, on bouche les trous et on les arrange pour qu’ils soient neufs. C’est ainsi que nous parvenons à gagner un peu d’argent», renchérit-il. Ces sacs sont vendus en fonction de la qualité. Et les prix sont à la portée de toutes les bourses. Il y a des sacs qu’on vend à 2500 FCFA, 3500 FCFA et même plus, il y a des sacs de 25 000 FCFA. «C’est à l’issue des débats avec le client que nous vendons. On n’a pas de revenus journaliers stables ou fixes. Il y a des jours qu’on peut vendre plus de 10000 FCFA et c’est dans cet argent qu’on fait des économies pour aider la famille restée à Garoua, voilà un peu notre quotidien dans cette activité», explique-t-il.

Difficultés
Comme dans tous les métiers, il y a des difficultés. Le marché n’est pas rose tous les jours. On survit dans cette activité, elle ne nourrit pas convenablement l’homme, on se débrouille pour vivre. «Je fais dans ce métier depuis sept ans, mais il n’est pas facile. Ce n’est pas tous les jours qu’on a la marchandise, on peut faire une semaine sans marchandise. Vous allez au marché Mokolo, les sacs ne sont pas disponibles», fait savoir Idrissou, responsable de l’atelier. Et à cela, s’ajoute la vie chère. «Les clients se plaignent, surtout les mamans qui pensent déjà à acheter les sacs de leurs progénitures pour la prochaine rentrée scolaire. Nous sommes obligés de vendre les sacs à des prix très bas pour pouvoir les contenter. Et au regard des difficultés, je compte apprendre un travail plus stable, qui va me permettre de bien vivre et de pouvoir me prendre en charge ainsi que les membres de ma famille», conclut-il.

Olivier Mbéssité

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