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Litige foncier : Jacqueline Tchatchoua condamnée à l’exil ou à la mort

Elle a gagné le premier procès. Et alors que l’affaire est pendante devant la Cour d’appel du Centre sur recours formé par ses deux frères, la veuve fait désormais l’objet de menaces et d’intimidations de la part d’une personnalité de la République pour l’heure non identifiée.


Elle se dit aujourd’hui «fatiguée et exténuée par les procédures judicaires». Depuis son retour au Cameroun en 2016 suite au décès de son mari, Jacqueline Tchatchoua ne demande pourtant rien d’autre que de «rentrer en possession de sa maison qui est aux mains d’un baron du régime». Selon ce qu’elle pense savoir «ce dernier utilise ses deux petits frères laissés dans cette propriété parce que sans emploi, pour la déposséder de ce bien».

En effet, le litige foncier dans lequel elle s’est retrouvée impliquée malgré elle porte sur un immeuble bâti dont «elle est propriétaire depuis 1990». Tel qu’elle le présente, il s’agit «d’un terrain avec maison dessus d’une superficie de 400 m2 au lieu-dit Messa-Carrière. Elle l’avait acquis alors qu’elle vivait avec son mari en République Centrafricaine».

Face à ses deux frères cadets qui l’ont expulsée de cette propriété sans autre forme de procès, elle a pourtant gagné la première manche devant les premiers juges. Une issue logique selon elle «puisqu’elle a en sa possession tous les documents relatifs à cette propriété achetée à sept millions FCFA à une dame encore en vie». Contre toute attente, toutefois, elle n’arrive toujours pas à jouir de son droit de propriété.

Apocalypse
Bien pire, alors que l’affaire est actuellement pendante devant la Cour d’appel du Centre sur recours formé par ses jeunes frères, Jacqueline Tchatchoua se dit désormais l’objet «d’embuscades, de menaces et d’intimidations». Selon ce que la veuve confie, «la personnalité tapis dans l’ombre va même désormais jusqu’à promettre l’apocalypse à tous ceux qui veulent la voir rétablie dans ses droits».

Après cinq ans de procédure qui l’ont conduite tour à tour chez le juge de référé et chez le juge du fond, la veuve se dit «désemparée. Cette propriété, c’est tout ce que j’ai. Et à mon âge, (C’est une personne du troisième âge, Ndlr), je vis en location dans l’indifférence totale». C’est cette situation qui pousse alors l’infortunée à se poser des questions. Entre autres, Jacqueline Tchatchoua se demande «qu’elle est le véritable rôle d’une justice dans un État. Est-elle là pour protéger les faibles ou alors aider les puissants à les asservir».

Remy Biniou

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