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Ekema Patrick Esunge

Ceux qui disent avoir côtoyé l’ancien maire de Buea, ne le comptaient pas parmi les visiteurs obligés des médecins. Pourtant, il est décédé dimanche 27 octobre 2019 à Douala, foudroyé par une courte maladie. Pour s’être opposé farouchement aux villes mortes dans sa municipalité, le défunt agent de l’Université de Buea a été élevé à la dignité de «Nyamoto Kpwatolo» («grand guerrier», en langue bulu), au Sud-Cameroun. A 46 ans, le fervent militant du RDPC et dévot de Paul Biya s’en va sans avoir achevé le chapitre anti-sécessionniste commencé il y a 3 ans. A la fois apprécié et controversé, il a fini par s’imposer dans une ville marquée psychologiquement et économiquement par les incursions des «Ambazoniens». Contre ces derniers, il a eu une confrontation aussi inédite que périlleuse. Paternaliste nounou pour les uns ou édile visionnaire pour les autres, le récipiendaire du Prix spécial Afrik Inform en juin 2019 a indéniablement remodelé la cité à son image : plus saine, plus innovante. De son vivant, il ambitionnait de faire de Buea un modèle pour le Sud-ouest et pour le pays entier. Pour cela, le disparu aimait surfer sur la vague de la prévention et de la persuasion, utilisant régulièrement la phrase : «Empêcher les jeunes de fumer avant même qu’ils ne commencent».

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