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Pénurie de pièce de monnaie : Le gouvernement se saisit du problème

Paul Tasong, ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire (Minepat), chargé de la Planification, l’a signifié aux sénateurs à Yaoundé le 28 juin dernier.

Des jetons, ce qui manque le plus

Le Cameroun tout entier est frappé par une rareté prononcée des pièces de monnaie. Dans le cadre de leurs activités, taximen, mototaximen, revendeurs, fonctionnaires et hommes d’affaires peinent en effet à disposer de jetons. La situation est répandue qu’elle donne le sentiment de n’être ni vraiment contrôlée ni vraiment comprise par personne. Depuis des mois, apprend-on, la rareté des pièces d’argent de 25, 50 et 100 francs fait le prix des choses. Les consommateurs se contentent d’assister à la mise en place du phénomène inflationniste sans rien pouvoir y faire. Partout, le sens commun prétend que «le diable a pris toutes les pièces». «Partout où vous allez, il suffit que vous présentiez un billet pour que le prix grimpe. Partout les vendeurs s’excusent de ne pouvoir pas trouver des pièces sur-le-champ», souffle Bruno Etogo, spécialiste de la monétique, et ayant commis une étude sur le sujet.

Le 28 juin dernier, au Sénat, les parlementaires ont porté le phénomène à l’attention de Paul Tasong. Au ministre délégué auprès du ministre de l’Economie, de la Planification et de l’Aménagement du territoire, chargé de la Planification, les sénateurs ont signifié les préoccupations des populations. Selon eux, l’indisponibilité paralyse tous les secteurs de l’économie. «Elle crée d’ailleurs l’inflation», a décrié Pierre-Flambeau Ngayap. D’après ce dernier, l’entrée en vigueur de l’Accord de libre-échange annonce de nouveau mode d’achat et vente à l’échelle continentale ; Le membre du gouvernement a indiqué que «des solutions sont en voie d’être trouvées ; ce d’autant plus que le ministre des Finances vient d’être saisi». En décembre 2018, le gouverneur de la BEAC, Abbas Mahamat Tolli, avait promis de lancer une enquête sur ce phénomène d’exportation des pièces de monnaie hors de la zone Cémac.

À la base…
Dans leurs théories, les spécialistes de la monétique indiquent deux causes à la pénurie de jetons observée au Cameroun. «Il y a la thésaurisation (le fait de garder la monnaie chez soi et non à la banque) qui a pris des proportions inquiétantes chez certains citoyens. Autre explication plausible : les petits artisans informels l’avouent, ces pièces, qui sont en métaux précieux, comme l’or, l’argent, le bronze et autres, sont utilisées pour faire des bijoux», explique Bruno Etogo. À l’en croire, de pareilles situations ne devraient pas arriver. «Car, dit-il, les pièces de monnaie ne sont mises en circulation qu’après échange contre une quantité équivalente d’unités de compte plus généralement représentées par des billets. En réalité, tant qu’existera le petit commerce, celui des détaillants, il existera des pièces de monnaie pour faciliter les échanges commerciaux».

Jean-René Meva’a Amougou

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