16 mars 1994 – 16 mars 2024 : la Cemac a 30 ans
Anniversaire
Et de 30 pour la Cemac
Des manifestations se tiennent à cet effet du 14 au 16 mars 2024 dans l’ensemble des États-membres de la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale.
L’Afrique centrale est en fête. La sous-région célèbre le trentenaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale, couplé à la 15e édition de la Journée de la Cemac. Les festivités y relatives se déroulent au Cameroun, en Guinée Équatoriale, en Centrafrique, au Gabon, au Tchad et en République du Congo, sur le thème «Trente ans d’expérience de la Cemac au service de l’intégration régionale: bilan et perspectives».
Les membres du gouvernement de la Cemac, les responsables des institutions spécialisées et des organes d’exécution, se retrouvent à Bangui ce lundi 14 mars 2024, afin de procéder au coup d’envoi de cette commémoration. Laquelle est placée sous l’égide du président en exercice de la Conférence des chefs d’États de la Communauté, Faustin Archange Touadera. C’est dans un contexte bien particulier que la capitale centrafricaine s’ouvre aux différentes délégations. À en croire la Commission de la Cemac, le choix de cette ville traduit la volonté «d’apporter un soutien au processus de paix retrouvée dans le pays, et une dynamique aux activités de retour des institutions communautaires à leur siège statutaire».
Les festivités s’articulent autour des communications sur des concepts se rapportant à l’intégration (libre-circulation, marché commun…) ; des conférences-débats liées à la thématique, des évènements sportifs et culturels. Quant à la finalité du programme, elle repose sur une meilleure édification des populations sur les activités menées par la Cemac depuis sa création ; une meilleure appropriation collective des actions et du fonctionnement de l’institution; une plus grande visibilité des initiatives visant à la restauration de la crédibilité de la Communauté.
Louise Nsana
La commémoration qui débute ce lundi est consacrée au bilan des actions de la communauté depuis sa création en 1994 à ce jour.
La Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) est décidée à se soumettre à l’exercice de recevabilité. La célébration conjointe de son 30e anniversaire et de la 15e édition de la Journée à elle dédiée est l’occasion idoine pour s’y atteler en présentant son bilan. Le 16 mars est consacrée depuis 2004, à l’examen des avancées en matière de développement économique des six pays de la sous-région, mais aussi des blocages à cet objectif. C’est ainsi que visibilité sera donnée du 14 au 16 mars aux processus d’intégration à la Zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), d’interconnectivité et de convergence macroéconomique. Il se tiendra par ailleurs une évaluation des programmes et réformes de la Cemac.
Cette démarche semble s’aligner à l’ère du temps. À la Commission de la Cemac l’on est engagé dans une vaste campagne communicationnelle depuis l’avènement du nouveau gouvernement en juin 2023. «Nos efforts consistent désormais à sortir la Cemac du relatif anonymat où elle semble se trouver, pour en faire une organisation connue et dont les réalisations sont bien visibles à travers leur impact sur le processus d’intégration régionale»; renseigne-t-on sur le site de l’organisation.
La cause en est que l’institution est créée en 1994 à partir des cendres de l’Union douanière et économique de l’Afrique centrale (Udeac); avec pour but de fédérer les efforts et les ressources au profit de tous les États de son ressort. Seulement de nombreux chocs externes et internes plombent encore l’atteinte de l’intégration voulue. Il s’agit d’un contexte sanitaire défavorable (marqué surtout par la crise du Covid-19); un environnement sociopolitique couplé à une conjoncture difficile. À cela s’ajoute l’épineuse problématique des ressources financières.
Tous ces facteurs réunis jettent un voile sur les nombreux actifs de la Cemac. Notamment le développement du capital humain par la formation dans les écoles sous régionales; l’instauration d’un Programme de réformes économiques et financières (Pref-cemac), le programme des projets intégrateurs pour doter l’espace d’infrastructures propices aux activités économiques et aux échanges commerciaux. Des avancées sont également enregistrées. À cela s’ajoutent plusieurs autres dossiers d’importance à l’instar des finances publiques, du climat des affaires, de la sécurité des transports, de la stratégie d’industrialisation, de la politique d’import-substitution, de l’agriculture, des critères de convergence; des réformes structurelles, etc. Tous ces sujets sont au centre des débats qui s’ouvrent ce lundi dans les médias et dans les universités. Ce qui offre l’occasion aux institutions spécialisées de la Cemac de «mieux évaluer les attentes du public pour projeter l’avenir», indique l’institution.
Louise Nsana
Projets intégrateurs, made in Cemac
À Brazzaville au Congo, du 5 au 8 mars 2024, s’est tenue la 8ème réunion du Comité technique en charge du suivi de la mobilisation des financements et de la mise en œuvre des 13 projets intégrateurs prioritaires de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Double objectif principal assigné à la réunion : faire le point sur les financements annoncés à Paris les 28 et 29 novembre 2023 d’une part, et définir les modalités de mise œuvre des 13 projets intégrateurs. « Les progrès enregistrés dans la mise en œuvre du 1er programme et le volume des engagements que nous venons d’enregistrer à Paris, témoignent de la volonté de la communauté internationale de nous accompagner sur le chemin de l’émergence. Cette confiance renouvelée nous interpelle et nous engage à plus d’efficience et de célérité dans la réalisation des projets intégrateurs de notre sous-région, en vue d’accélérer la construction des infrastructures de base, d’améliorer la qualité des services publics de l’électricité, de l’eau, de la santé, de l’éducation, des transports, des télécommunications et de, réduire la pauvreté et protéger l’environnement. La mise en œuvre des 13 projets du 2ème programme de projets intégrateurs devrait ainsi permettre à la sous-région de renforcer sa résilience face aux chocs futurs, mais aussi de développer les échanges intra-communautaires notamment pour garantir la sécuritaire alimentaire et tirer davantage profit de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf) », explique Jean-Baptiste Ondaye. Le président du Comité de pilotage, et par ailleurs ministre de l’Économie et des Finances de la République du Congo a profité de cette occasion pour adresser des remerciements particuliers à la Banque nordique d’investissement, à la Banque européenne d’investissement et aux institutions financières nordiques et islamiques. Des institutions bancaires qui ont confirmé leur disponibilité à appuyer la communauté dans le processus de financement de 6 des 13 projets du 2ème programme.
À en croire le comité technique en charge du suivie de la mobilisation des financements, ces nouveaux projets apporteront une réponse adaptée à la problématique du développement durable, de la protection de l’environnement, de la sécurité alimentaire et de la diversification de l’économie et contribueront significativement à l’amélioration des conditions de vie de nos populations. En rappel, le montant total des financements mobilisés au cours de la table ronde de Paris s’élève à 9,2 milliards d’euros, soit 104,2% du coût global des 13 projets.
Diane Kenfack