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Archives des Gimac - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : Gimac

  • Les paiements électroniques font recette en zone Cemac

    Les paiements électroniques font recette en zone Cemac

    La digitalisation des moyens de paiement gagne du terrain en Afrique centrale. Avec ce constat, il est, à la vérité, question de relever l’essor d’un nouveau marché dans la sous-région, celui des nouveaux outils de paiement.

    Selon des chiffres publiés au courant de la semaine dernière par le Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac), «la valeur totale des transactions carte et mobile en zone Cemac est passée de 6,8 milliards FCFA en janvier 2020 à 10,8 milliards FCFA au mois de juillet 2020. Ceci pour un total de 56,4 milliards FCFA». L’organisation précise d’ailleurs à ce sujet que «le nombre total des transactions est passé de 115 630 à 255 094 au cours de la même période, pour un total de 1 114 151 transactions au 31 juillet 2020».

    L’engouement des citoyens communautaires pour le paiement électronique trouve aussi son fondement dans le contexte actuel de crise sanitaire. On se souvient que pour empêcher la propagation du Covid-19 dans la sous-région, les autorités de la Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) avaient encouragé le recours à ces modes de paiement innovants, électroniques et mobiles. Toutefois, il a quand même fallu que cette prescription trouve un écho favorable auprès des acteurs du secteur.

    Plusieurs moyens adaptés aux exigences de la digitalisation ont dès lors été mis à la disposition aussi bien des établissements de crédit que de leurs clients. Au nombre de ces nouveaux outils qui font concurrence, y compris aux cartes bancaires, on peut citer le mobile banking et le Mobile Money. C’est du reste face à un tel essor que, du 12 au 14 août dernier, les responsables de la direction du Trésor, de la Coopération financière et monétaire du Cameroun ont été formés à l’utilisation et aux avantages de ces moyens modernes de paiement par le Gimac.

    Théodore Ayissi Ayissi

  • ART-Orange Cameroun : Moi grand, toi petit

    ART-Orange Cameroun : Moi grand, toi petit

    Autour du #237#, code USSD unique pour services financiers du Cameroun, le régulateur et la filiale du groupe français de télécoms s’étripent.

    À en croire des sources internes à Orange Cameroun contactées par nos soins, Frédéric Debord, le directeur général de la filiale camerounaise du Groupe Orange, séjourne actuellement hors du Cameroun. Il est parti en vacances d’été, campé sur son refus de donner quitus pour que la filiale camerounaise de la multinationale française arrime son réseau au #237#, code USSD unique pour services financiers du Cameroun. De quoi raviver la colère de Philémon Zo’o Zame.

    Dans un courrier daté du 7 août 2020, le patron de l’Agence de régulation des télécommunications (ART) se montre bien rude envers son homologue de Orange Cameroun. «Vous disposez de trois jours, à compter de la date de notification de la présente pour consulter votre dossier au siège de l’Agence et remettre vos observations écrites, conformément à la réglementation en vigueur», menace-t-il. Le spectre des sanctions qu’agite Philémon Zo’o Zame contre l’opérateur français est lourd: «Une pénalité de trois cent millions (300 millions FCFA), conformément à l’article 69, alinéa 1 de la loi N°2010/013 du 21 décembre 2010, modifiée et complétée par la loi N°2015/006 du 20 avril 2015; la réduction d’un (01) an sur la durée du titre d’exploitation, en application de l’article 68, alinéa 2 de la même loi».

    Par sa tonalité, la lettre de Philémon Zo’o Zame montre l’ART qui se déploie en réponse au comportement de défiance observé depuis de longs mois chez Frédéric Debord. Au-delà de l’anecdote, le courrier cité supra révèle bien que l’enragement du directeur général de l’ART découle d’un fait: Orange Cameroun évolue en marge de la réglementation en vigueur en matière de téléphonie mobile au Cameroun. Le «gendarme des télécoms» tient pour cela un procès-verbal de contrôle dressé le 22 juillet 2020 par son chef de la brigade des contrôles, Jean-René Loumou Nono.

    Sur le document dont le journal Intégration a eu copie, mention est clairement faite du «refus d’Orange Cameroun de se soumettre aux dispositions réglementaires en vigueur» (décision N° 0000248/ MTP/CAB/IGT/CT2 du 26 novembre 2019 déterminant les conditions et les règles d’exploitation de la ressource USSD pour l’accès à la plateforme nationale d’agrégation des communications électroniques; décision N°0000415/ ART/DG/DLCI/SDHCE/SIAR du 13 décembre 2019 énumérant les directives sur les conditions et les modalités d’interconnexion à la plateforme nationale d’agrégation des communications électroniques; décision N°00000051/ ART/DG/DT/SDGR/SGRNA du 3 mars 2020 portant attribution du code #237# à la société Cameroon Postal Services (Campost).

    Bras de fer
    À en croire nos sources, un rapport de force est véritablement établi entre l’ART et Orange Cameroun. À cause de la posture asymétrique de la seconde sur le marché local de la téléphonie mobile, la première a réagi via une correspondance servie au patron d’Orange Cameroun le 13 décembre 2019. Dans celle-ci, Philémon Zo’o Zame invite Frédéric Debord «à prendre les dispositions nécessaires pour l’application de la décision N°0000415/ ART/ DG/ DLCI/ SDHCE/SIAR du 13 décembre 2019». En réaction, et par correspondance du 10 janvier 2020, le patron d’Orange Cameroun dit ne pas être disposé à prendre quelque disposition en vue de la mise en œuvre de la décision sus-évoquée. Sacrilège aux yeux de l’ART.

    Dans la mise en demeure qu’il adresse à l’institution pilotée par Frédéric Debord, Philémon Zo’o Zame écrit: «Je viens par la présente porter à votre connaissance que ce fait est constitutif de manquement prévu et réprimé par les articles 66, 67 et 68 de la loi N° 2010/013 du 21 décembre 2010 régissant les communications électroniques au Cameroun». Bien avant, le 7 janvier 2020 précisément, le directeur général de Orange Cameroun avait adressé un recours gracieux au Ministre des postes et télécommunications (Minpostel). Une ligne forte de ce courrier plaide pour l’annulation de la décision N°0000248/ MTP/ CAB/IGT/CT2 du 26 novembre 2019. Frédéric Debord fait alors savoir à Minette Libom Li Likeng que ladite décision est hors du champ de ses compétences. Pour le même motif, au courant du 1er trimestre 2020, Orange traine l’État du Cameroun devant les juridictions à Douala avant d’être débouté en juillet dernier.

    Dans la foulée, aucun changement de pied de part et d’autre. À l’ART, la réponse est sèche. L’on parle d’«une prétention qui découle d’une mauvaise foi et d’une mauvaise interprétation de la loi, lorsqu’on sait que l’initiative de l’élaboration de la législation et la réglementation revient à la tutelle». Pour davantage «recadrer», l’on fait valoir que l’ART est, quant à elle, «chargée de veiller à leur application par les opérateurs et d’émettre un avis sur tous les projets de textes en matière de communications électroniques conformément aux dispositions des articles 6, 36 (2) de la loi de 2010 et 12 du décret 2012/512 du 12 novembre 2012 portant organisation du ministère des Postes et Télécommunications».

    Jean-René Meva’a Amougou

    #237#, le code aux enjeux multiples

    Dans le cadre de la stratégie du Gouvernement à assainir le marché des communications, le Minpostel a engagé il y a deux ans une série de concertations avec les principaux acteurs que sont le MINFI, les opérateurs à concessions, le GIMAC et les régulateurs sectoriels (ART, ANTIC) pour la mise en place d’une plateforme unifiée d’agrégation des communications électroniques ayant pour but d’intégrer les plateformes utilisant la ressource USSD, afin de garantir un accès équitable pour tous les opérateurs au marché des transferts financiers électroniques, et mettre ainsi fin à la concurrence déloyale qui y sévit depuis quelques années.

    En plus de son caractère interopérable, ce système a également pour principal objectif de maîtriser en termes de traçabilité, les opérations frauduleuses de blanchiment d’argent et de financement illicites à travers le réseau national des communications électroniques.

    Il faut souligner que sur le segment de marché de la ressource USSD, quelques opérateurs de téléphonie mobile usent de leurs positions dominantes pour verrouiller le marché des services à valeur ajoutée, véritables niches dans le secteur des communications électroniques et socle du développement de l’économie numérique.

    Pour lever ces contraintes liées aux abus de position dominante des concessionnaires, le gouvernement a jugé opportun de mettre en place une plateforme d’agrégation des communications électroniques pour faciliter l’accès à des conditions objectives, transparentes et non discriminatoires de l’ensemble des acteurs de l’écosystème du numérique, à l’infrastructure des communications électroniques notamment à la ressource USSD. Cette démarche donne la possibilité à l’État:

    • de faciliter l’identification et la localisation instantanées des utilisateurs des services financiers mobiles, pour lutter contre le financement du terrorisme et le blanchiment d’argent ;

    • de permettre la traçabilité et le stockage des données, à l’effet de collecter les taxes et impôts sur toutes les transactions financières numériques ;

    • de promouvoir l’inclusion financière pour passer de 40% à 98% correspondant au taux actuel de possession du téléphone mobile par les camerounais adultes;

    • de faciliter la fourniture des services financiers publics et privés ;

    • d’offrir un environnement favorable à l’éclosion des start-up et permettre le déploiement d’applications à coûts réduits ;

    • de réduire les coûts des transactions et des prestations;

    • d’attirer les investissements dans le secteur des télécommunications et TIC…

    C’est dans cette mouvance, que la Décision n°00000248/MPT/IGT/CT2 du 26 novembre 2019 a été prise pour déterminer les conditions et les règles d’exploitation de la ressource USSD pour l’accès à la plateforme nationale d’agrégation des communications électroniques au Cameroun, de même que les modalités de mise en œuvre y afférentes précisées par Décision n°00000415/ ART/ DG/ DLCI/ SDIICE/ SIAR du 13 décembre 2019 de l’Agence de Régulation des Télécommunications, prescrivant les directives sur les conditions et les modalités d’interconnexion ou d’accès à la plateforme nationale d’agrégation des communications électroniques.

  • BEAC – Campost : le Switch de la discorde!

    BEAC – Campost : le Switch de la discorde!

    La Banque des États de l’Afrique centrale écrit à l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile du Cameroun pour dénoncer les services offerts par la nouvelle plateforme de paiement de Campost. Au sein de la Cameroon postal services, où une lettre similaire du gouverneur Abbas Mahamat Tolli a été également reçue, l’on évoque une erreur d’appréciation teintée de mauvaise foi de la part de la Banque centrale.

    C’est comme de la vaisselle sale jetée à la tête de la Cameroon Postal Services (Campost). «L’intégralité du dossier de votre demande est rédigée en langue anglaise, et non pas en langue française qui est la langue de travail de la Beac et de la Cobac». Abbas Mahamat Tolli le fait savoir à Pierre Kaldadak ce 15 avril 2020. Délicieusement subtil dans sa lettre, le gouverneur de la Beac demande au patron de la Campost de corriger ce «manquement». Il y a là ce qui explique le rejet de la demande d’autorisation du ministère camerounais des Postes et des Télécommunications, pour exploiter un système de règlement et de compensation dans le cadre des paiements effectués en monnaie électronique.

    Au-delà, le Tchadien réaffirme sa volonté de traiter ce dossier au cas où celui-ci revient sur sa table avec tous les attributs de «conformité». D’ailleurs, il assume sa posture avec un œil inquisiteur sur le gouvernement camerounais. «Dans l’attente de l’introduction d’une nouvelle demande recevable et la délivrance éventuelle d’une telle autorisation par la Beac et la Cobac, la Beac enjoint à la Campost de suspendre toutes les opérations et actions visant au démarrage du traitement de la compensation et du règlement des opérations monétiques par ledit système de paiement dont le lancement officiel a été réalisé le 31 mars 2020 en violations des textes communautaires», écrit Abbas Mahamat Tolli.

    Ce même 15 avril 2020, le patron de la banque centrale sort sa plume et son écritoire. Cette fois-ci, il s’adresse au président de l’Association des opérateurs concessionnaires de téléphonie mobile du Cameroun. «En l’absence des autorisations requises par les textes communautaires, écrit Abbas Mahamat Tolli, la Beac ne reconnait pas encore le système de paiement géré par la Campost et laisse aux prestataires de services de paiement, et à leurs partenaires techniques, seuls habilités à effectuer les transactions, monétiques destinées au grand public, la responsabilité juridique et financière d’adhérer à ce système et d’y faire traiter des opérations de leur clientèle».

    Réponse
    Les autorités camerounaises sont surprises par la sortie des dirigeants de la Béac au sujet du système de paiement de Campost. Et pour cause, elles ont régulièrement associé la Banque centrale et tous les autres acteurs concernés à la mise en place de la nouvelle plateforme de Campost. Et de rappeler la réunion du 15 décembre 2019, à l’initiative de la Béac sous pression de certains opérateurs mécontents. La rencontre portait sur la mise en œuvre du règlement N°04/18/CEMAC/COBAC du 21 décembre 2018, relatif aux services de paiement dans la Cémac et sur l’instruction du Gouverneur N°001/GR/2018 du 10 aout 2018, relative à la définition de l’interopérabilité et l’interbancarité des systèmes de paiement monétiques dans la Cémac en relation avec la décision du Minpostel.

    Dans la même veine, le 14 janvier 2020, une deuxième réunion est convoquée par la Béac, avec pour participants le Minpostel, la Cobac et le Minfi. Le 24 janvier 2020, la société postale camerounaise reçoit une correspondance du vice-gouverneur de la Béac, en réaction à celle N°049/MPT/CAB relative à la demande d’accompagnement de la Campost par la Béac. Le vice – gouverneur demande à la campost de formaliser son initiative en déposant auprès des services du Gouverneur le dossier de demande d’un système de règlement et de compensation. Le 30 mars 2020, par lettre N°001061/CAMPOST/DG/DGA/e-post/PDI adressée à la Béac, Pierre Kaldadak transmet le dossier complet de demande d’autorisation au gouverneur de la Béac. Depuis le 31 mars 2020, la plateforme d’agrégation des communications électroniques est officiellement fonctionnelle dans sa composante agrégation USSD.

    Coulisses
    Si jusqu’ici les convenances protocolaires permettent encore de sauver les apparences, les deux correspondances du gouverneur de la Beac ne réussissent pas à dissimuler un certain malaise entre la Banque centrale et la Campost. Utilisant (selon elle) au mieux les règles de procédure, l’institution financière ne lâche pas la bride à l’entreprise publique camerounaise; bien qu’ayant lancé de manière officielle ce 15 avril 2020, le fonctionnement de l’interopérabilité dans les systèmes de paiement en zone Cemac. «C’est que l’intrigue se joue au degré fort depuis longtemps», souffle une source au ministère camerounais des Postes et Télécommunications (Minpostel). La même source y voit de gros enjeux. Au cœur de ceux-ci, l’idée selon laquelle la Campost pourrait «redécoller» grâce aux retombées des flux de transactions via le mobile et autre modes individuels de paiement électronique. Exemples : selon des chiffres officiels, entre janvier et septembre 2017, la somme de 2224,7 milliards FCFA a circulé entre les deux leaders de la téléphonie mobile du Cameroun. Les experts estiment qu’actuellement, ce volume a été multiplié par au moins 4.

     

    Mésentente cordiale

    Entre la Beac et la partie camerounaise, c’est le désaccord feutré.

     

    Le 31 mars 2020 à Yaoundé, Minette Libom Likeng inaugurait le système d’interopérabilité du Cameroun. Le code #237# avait été annoncé comme garantissant un accès équitable à tous les opérateurs locaux au marché des transferts financiers électroniques. Gérée par la Campost, l’infrastructure unifiée est la seule interface avec les réseaux des opérateurs concessionnaires. Elle connectera tous les fournisseurs de services de communications électroniques utilisant la ressource USSD. «Sur le plan technique, cela aidera à mener les opérations grâce au système de paiements utilisant la technologie des réseaux de télécommunication», vantait la Minpostel. Cette dernière présentait aussi l’argument de la sécurité. À en croire le membre du gouvernement, la plateforme nationale permettrait de mener une meilleure veille sur les risques de financement de terrorisme et autre activité d’atteinte à la sûreté et la sécurité de l’Etat.

    A la BEAC, on défend l’idée que c’est avant tout des services financiers et que la technologie vient au second plan. Ici, l’on brandit le Système de télécompensation en Afrique centrale (SYSTAC). «Un système net, sécurisé, automatisé et dématérialisé qui traite des opérations de débit et de crédit (virement et chèques) de volume important ne présentant pas un caractère d’urgence et dont le montant unitaire est inférieur à 100 millions FCFA», tel que décrit par Abbas Mahamat Tolli à une conférence de presse en décembre 2019 à Yaoundé. À la même occasion, le gouverneur de la Beac avait fait également allusion au Groupement interbancaire monétique d’Afrique centrale (Gimac), garant de l’interopérabilité des paiements électroniques via les téléphones portables dans la sous-région.

    RB

  • Mobile Money, 99% des transactions monétaires électroniques

    Mobile Money, 99% des transactions monétaires électroniques

    Entre 2017 et 2018, le volume de monnaie électronique échangé dans les pays de la Cemac est passé de 4700 à 8296 milliards de francs CFA. Dans cette évolution exponentielle et record, le Mobile Money représente à lui seul 99 %, soit en valeur absolue 8123,04 milliards en décembre 2018. Les opérateurs mobiles agréés à exercer cette activité dans la zone Cemac sont plutôt servis.

    L’explosion du mobile money, qui frôle les 200 %, s’accompagne en fait d’une certaine pénétration de la téléphonie mobile. En effet, la percée du mobile money s’observe aussi bien dans les zones urbaines que dans les zones rurales.

    Encadrement

    Pour la banque centrale de la Cemac, le défi du mobile money en expansion fulgurante demeure la législation qui l’organise comme activité économique à part entière et entièrement à part.

    Selon Valentin Mbozo’o, le DG du GIMAC, «pour tenir compte de l’évolution du paysage en termes de nouveaux instruments de paiement, avec le développement exponentiel du Mobile money (technologie épousant, mieux que la carte, les modes de vie des populations de la Cemac, ainsi que des transferts d’argent) le Gimac s’est doté d’un plan stratégique triennal 2018 – 2020. Ce plan repose essentiellement sur la mise en œuvre de l’interopérabilité des mobiles, ainsi que l’intégration des transferts d’argent, pour une convergence des transactions Carte, Mobile et Transferts».

    Zacharie Roger Mbarga

  • Monnaie électronique : la carte Gimac pour consolider la dématérialisation

    Monnaie électronique : la carte Gimac pour consolider la dématérialisation

     

     

     

    Suite à l’instruction N°001/GR/2018 relative à la définition de l’étendue de l’interopérabilité et de l’interbancarité des systèmes de paiement monétique dans la Cemac signée le 10 aout 2018 par le gouverneur de la Beac, le groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac) rend disponible une solution à la nouvelle donne. Il s’agit de la carte Gimac. Elle est proposée pour accompagner les nouvelles dispositions du guichet unique que promeut l’interopérabilité.

    Propriétés
    La carte Gimac est une carte binaire. «Nous avons eu l’impression que les banques n’étaient pas promptes à promouvoir les cartes du Gimac comme elles le font avec les cartes internationales. Cela n’a pas de sens que quelqu’un qui ne voyage pas ait une carte Visa pour faire de l’interopérabilité dans le même pays», défend Valentin Mbozo’o, directeur général du Gimac.
    La carte Gimac permet à son propriétaire de retirer des espèces dans tous les distributeurs automatiques des banques au Cameroun et dans la sous-région Afrique centrale connectées au réseau Gimac et de régler ses achats par carte sur les terminaux de paiement E Pay Box.

    Tout ceci à un prix «largement en deçà des cartes internationales Visa et Mastercard», juge Valentin Mbozo’o. Pour lui, «il faut du patriotisme économique, ne pas voir les choses uniquement en termes de profit ; développer la région et dématérialiser les moyens de paiements». Le sens de son plaidoyer : «que la mise en œuvre de l’interopérabilité intégrale (carte, mobile, transfert) se passe mieux que ceux que ce qu’on a connu avec l’interopérabilité carte». «J’en appelle à la conscience citoyenne, la conscience communautaire de toutes les banques de la sous-région, pour que nous fassions tout ce qu’il faut pour être à la page dans cette nouvelle économie. Et face à la concurrence, nous devons nous arrimer. Car, nous avons des concurrents qui utilisent les paiements dématérialisées, la robotisation, la standardisation», lance-t-il.

    ZRM

  • Carte bancaire : la Beac prépare le guichet unique

    Désormais, les opérateurs de monnaie électronique (établissements de crédits, microfinances et opérateurs de mobile money) devront permettre aux cartes bancaires (Guichet automatique bancaire) d’effectuer des opérations sur l’ensemble des guichets électroniques opérant en Afrique centrale.

    La Banque des Etats de l’Afrique centrale (Beac) vient de les instruire à le faire. Dans le document qui fixe le cap des systèmes de payement dans la sous-région, la Beac exige que dans les points de vente, le même système soit maintenu ; permettant ainsi aux usagers voulant régler leurs achats par carte bancaire d’utiliser le dispositif de n’importe quel opérateur.

    L’institution monétaire a fixé au 1er décembre l’entrée en vigueur du nouveau dispositif. Afin de garantir son effectivité, l’instruction du gouverneur de la Beac astreint les opérateurs à compenser et régler ces opérations en franc CFA. Elle permet aux opérateurs une période d’adaptabilité allant jusqu’en juin 2019.

    Préparatif
    La mise en œuvre de cette disposition est porteuse d’une certaine dématérialisation. Elle renforce d’ailleurs l’inclusion financière dans la CEMAC. Avec les évolutions de la libre circulation dans l’espace sous-régional, elle vient asseoir un confort monétaire aux ressortissants de la CEMAC.

    Pour accompagner les opérateurs, le Groupement intermonétaire de l’Afrique centrale (Gimac) a tenu la semaine dernière un atelier sur le sujet à Douala. Valentin Mbozo’o, directeur général du Gimac, a insisté sur la nécessité à « étendre l’interopérabilité des cartes qui existe jusqu’à ce jour dans la sous-région, au mobile, au transfert d’argent et pourquoi pas aux instruments de paiement électronique». Le but de cette interopérabilité intégrale est de faciliter les opérations. «Nous avons constaté que les couches les plus défavorisées de la population de la CEMAC qui sont les plus nombreuses, ceux qui sont dans les villages, dans l’arrière-pays ont beaucoup plus épousé le mobile comme instrument de paiement.

    Nous voulons donc étendre l’interopérabilité carte qui existe jusqu’à ce jour dans la sous-région au mobile, au transfert. Les Startups sont en train de développer les solutions de paiements formidables et ce sont les moyens qu’il faut développer. La finalité, c’est de disposer des moyens de paiements, de faire des opérations un peu partout dans la zone», a-t-il justifié.

    Alain Biyong

  • Sortir la monnaie électronique des frontières

    Sortir la monnaie électronique des frontières

    Les migrants du monde entier pourraient désormais envoyer de l’argent en temps réel vers des portefeuilles et des comptes bancaires mobiles en Afrique centrale.

    Il sera également possible d’effectuer des transactions entre les pays de l’Afrique centrale. Le Groupement interbancaire monétique de l’Afrique centrale (Gimac), plateforme régionale de services bancaires en ligne d’Afrique, et l’opérateur britannique Terra Pay ont conclu un partenariat dans ce sens le 11 juillet dernier à Londres.
    Présenté comme «le premier répartiteur de paiements mobiles au monde», la société Terra Pay, à travers son service mondial de compensation et de règlement pour les portefeuilles mobiles, veut rendre possible l’interconnexion des portefeuilles mobiles et des fournisseurs de services financiers numériques existants dans la sous-région voire sur le continent; tout en assumant l’entière responsabilité d’obtenir et/ou d’assurer le respect de toutes les exigences réglementaires pour la conduite des affaires.

    Vision
    «La collaboration entre Terra Pay et Gimac fait partie de la stratégie à long terme de l’entreprise qui vise à permettre l’interopérabilité et la démocratisation des services financiers en Afrique. Notre partenariat devrait contribuer à la mise en œuvre des transferts d’argent pratiques, rapides et peu coûteux vers la Cemac et à accélérer la création d’un écosystème, afin d’offrir une valeur essentielle aux parties prenantes et aux consommateurs. Le principal objectif économique et social de notre partenariat est de fournir aux migrants de la région Cemac un accès à des moyens de paiement peu coûteux, sécurisés et instantanés», indique Ambar Sur, fondateur et PDG de Terra Pay.

    Pour Valentin Mbozo’o, DG du Gimac, «la digitalisation des services de transferts est l’ultime étape vers l’amélioration de la fourniture des services financiers. A travers ce partenariat, le Gimac contribuera à la réduction des coûts de transferts et à l’amélioration de la qualité de vie des populations, ceci en adressant en instantané les flux reçus de la diaspora via Terra Pay, vers les populations à travers les canaux d’acceptation des membres tels que les comptes bancaires, les comptes mobiles ou les comptes cartes prépayées». Reste à convaincre la Beac très méfiante vis-à-vis de la digitalisation des services de transferts. La banque centrale a par exemple suspendu en 2017 le transfert international d’argent via le mobile money.

    Zacharie Roger Mbarga