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A la Croix rouge camerounaise : nouveau modus operandi de l’action précoce contre les inondations

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Le CRC tire des leçons du Programme d'actions précoces

L’organisation envisage des pistes de renforcement et de précision de son action en vue d’une réponse préventive efficace de la menace climatique.

Le CRC tire des leçons du Programme d’actions précoces

A la Croix rouge camerounaise (CRC), la prévoyance est définitivement érigée en mot d’ordre pour réduire les vulnérabilités dues au changement climatique. Le mode d’emploi pour y arriver est défini dans le Programme d’actions anticipatoires porté au niveau national depuis 2023. Et qui a conduit, à ce jour, à l’identification, l’analyse et la cartographie des zones inondables; au listing et à la priorisation des actions précoces et leur budgétisation, ainsi qu’au renforcement des compétences. L’engament du CRC à une action humanitaire préventive a par ailleurs conduit à l’adoption et la mise en œuvre d’un Protocole d’actions précoces (PAP) dans la région de l’Extrême-Nord, notamment, dans les départements du Diamaré, du Mayo Danay et du Logone et Chari. «La mise en œuvre des activités de PAP au Cameroun exige une rigueur exceptionnelle pour mitiger les impacts des inondations fluviales dans la région de l’Extrême-Nord et dans d’autres parties du pays. Elle nécessite également des données fiables, des mécanismes de coordination solides, des ressources mobilisées rapidement, et l’engagement ferme de chacun d’entre nous», déclare Cecile Akame Mfoumou

Leçons apprises
Deux ans après le lancement du PAP – et parvenu au terme de la période escomptée pour le cadre opérationnel du réseau de la Fédération internationale de la Croix rouge (IFRC) pour les actions anticipatoires 2021-2025 – le CRC s’évalue sur la question. Au travers notamment d’un atelier sur les leçons apprises du Programme d’actions anticipatoires (PAP) pour les inondations organisé à Yaoundé les 25 et 26 novembre 2025 sur initiative de l’IFRC, du Croissant rouge, de la Croix rouge italienne, du Centre climatique et du gouvernement italien. «Parce que toute démarche de qualité et de redevabilité exige de prendre un temps pour analyser, comprendre et progresser, nous sommes réunis ici ce jour pour faire un bilan sincère et constructif. Cet atelier de leçons apprises doit nous permettre d’identifier ce qui a marché, les défis et innovations observés lors de cette première phase; recueillir les contributions des partenaires nationaux et internationaux, et tracer ensemble une feuille de route nationale pour rendre l’action anticipatoire durable et institutionnalisée au Cameroun», souligne la présidente nationale du CRC.

Action précoce
La région de l’Extrême-Nord du Cameroun connait une importante exposition aux inondations. Les départements du Mayo Danay et du Logone et Chari y sont les plus touchés par le phénomène. Les sinistres occasionnés par les pluies durant la période d’août à novembre 2024 ont impactés 448 164 personnes, soit 64 122 ménages affectés. Plus de 56 084 maisons ont été détruites, tandis que 5510 têtes de bétails sont perdues. Les données du Bureau de coordination de l’action humanitaire des Nations unies (Ocha) font par ailleurs état de 85 253 hectares de surfaces cultivées envahies par les eaux de crue. C’est toute l’importance du Programme d’actions anticipatoires mené dans le but de donner aux communautés et aux humanitaires les moyens d’agir plus tôt et donc de prévenir, ou du moins d’atténuer, les impacts humanitaires aigus et imminents avant qu’ils ne se manifestent pleinement. Fort de cette mission, un système institutionnel a été mis en place au Cameroun qui réunis en son sein des acteurs de la météorologie, de la protection civile, des pêches et l’artisanat, de l’agriculture, du transport, de l’environnement des humanitaires, entre autres. «Le Programme d’action anticipatoire a véritablement transformé notre manière d’intervenir. Aujourd’hui, nous avons su mettre en place un système qui rend les données disponibles, mais aussi des outils et des compétences à notre portée. C’est un changement majeur qui mérite d’être reconnu. Nous n’avons pas travaillé en vain», déclare Cécile Akame Mfoumou. Le point de mire de cette dynamique reste l’intégration du protocole d’Action Précoce dans les cycles nationaux de gestion des catastrophes et le renforcement des politiques, des procédures et des systèmes opérationnels du CRC afin d’exécuter efficacement l’Action Anticipatoire.

Louise NSANA

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