La Banque de Développement des États de l’Afrique Centrale (BDEAC) se prépare à mobiliser des ressources pour le Fonds Bleu pour le Bassin du Congo (F2BC), destiné à financer des projets de développement durable dans la région.
Selon des sources proches du dossier, un rendez-vous clé avec des bailleurs de fonds est prévu en marge de la COP30, du 6-7 novembre 2025 à Belém, au Brésil, suivi d’une autre rencontre en mai 2026 à Brazzaville. L’objectif : lever les financements nécessaires pour soutenir 254 projets évalués à plus de 10 milliards de dollars.
Ces initiatives couvrent des secteurs variés, allant de la gestion des ressources naturelles à l’infrastructure, le tourisme écologique ou la pêche durable. La BDEAC, chargée d’héberger et de gérer la ligne de financement du Fonds Bleu, joue un rôle central. Sa mission, formalisée par une convention signée le 7 décembre 2022 à Brazzaville, consiste à « opérationnaliser le fonds, mobiliser les ressources et gérer le portefeuille de projets ».
Concrètement, la banque identifie de nouveaux projets, analyse leur bancabilité et leur impact, et structure leur financement. Elle agit également comme banque d’affaires, prospectant des investisseurs privés non pour alimenter directement le fonds, mais pour co-financer des projets avec les créanciers publics. Cette campagne de levée de fonds s’inscrit dans le cadre du plan stratégique 2023-2027 “Azobé” de la BDEAC et constitue une étape cruciale pour la mise en œuvre du Fonds Bleu. Ce mécanisme financier vise à concilier préservation environnementale et développement économique durable, notamment en protégeant la forêt du Bassin du Congo, la deuxième plus grande forêt tropicale du monde, essentielle à la régulation climatique par l’absorption du CO₂.
Le Fonds Bleu entend également réduire la dépendance des États de la sous-région à l’exploitation forestière, en favorisant la valorisation du fleuve Congo via le développement de la pêche et de la pisciculture, l’irrigation agricole et la production hydroélectrique, contribuant ainsi à une économie bleue et une coopération climatique régionale durable.
Jean René Meva’a Amougou
