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Présidentielle 2025: plus de 7 millions de camerounais privés d’urnes

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Des inscrits pendant l'enrôlement

Derrière les 8,2 millions d’électeurs habilités à voter pour leur prochain président le 12 octobre prochain, se cache un constat alarmant : la situation de près de 7 millions de citoyens en âge de voter mais qui resteront en marge du scrutin faute d’inscription sur les listes électorales. Une démocratie amputée de presque la moitié de son potentiel.

Des inscrits pendant l’enrôlement

À trois semaines du scrutin présidentiel, le Cameroun affiche un fichier électoral provisoire de 8 219 210 électeurs. Pourtant, selon les projections démographiques, le pays compte près de 15 millions de citoyens majeurs. Cela signifie qu’au moins 7 millions de Camerounais, soit près d’un électeur sur deux, n’auront pas accès aux urnes. Un chiffre qui interroge la crédibilité d’une élection censée incarner le suffrage universel.

Des obstacles multiples

La masse des non-inscrits s’explique par plusieurs facteurs. D’abord, la barrière administrative : lenteurs dans la délivrance des cartes nationales d’identité, absence de centres d’enrôlement dans certaines zones rurales, files interminables. Ensuite, un désintérêt croissant de la jeunesse, majoritaire dans la population, qui ne croit plus à la portée du vote. Enfin, une méfiance envers Elecam et le système électoral, accusés par une partie de l’opinion de manquer de transparence.

Un risque pour la légitimité du scrutin

En droit, le scrutin du 12 octobre sera valable. Mais en politique, un président élu par moins de la moitié du corps électoral potentiel verra sa légitimité fragilisée. Dans un pays marqué par les crises sociales, économiques et sécuritaires, l’exclusion de millions de citoyens pourrait nourrir frustrations et contestations. « Une élection où la moitié du peuple n’a pas parlé n’est pas une démocratie consolidée », résume un observateur politique.

Comment donner voix aux sans-voix ?

Pourtant, ces exclus du fichier électoral ne sont pas condamnés au silence absolu. Certains pourront encore peser par la mobilisation citoyenne, les débats publics, les réseaux sociaux, ou en rejoignant des organisations de la société civile. À plus long terme, des réformes structurelles s’imposent : automatiser l’inscription dès l’obtention de la carte d’identité, multiplier les antennes mobiles dans les zones reculées, ou encore faciliter l’enrôlement numérique.

Et demain ?

Le 12 octobre, le Cameroun choisira un président. Mais au-delà de la compétition entre candidats, c’est une autre bataille qui se joue : celle de l’inclusion démocratique. Tant que sept millions de citoyens resteront à l’écart, le suffrage universel camerounais demeurera une promesse inachevée.

Tom.

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