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Conseil de sécurité de l’ONU: l’Afrique hausse le ton

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Conseil de sécurité de l'ONU: l'Afrique réclame plus de justice

Après avoir essuyé un trop plein d’injustices, le continent parle désormais pour casser la porte longtemps restée verrouillée par certaines puissances.

Conseil de sécurité de l’ONU: l’Afrique réclame plus de justice

Depuis 1945, le fonctionnement du Conseil reste figé dans une architecture héritée de l’après-guerre. Les cinq membres permanents – États-Unis, Russie, Chine, France et Royaume-Uni – disposent d’un droit de veto quasi absolu, tandis que dix autres sièges tournent sur une base biennale. Une mécanique qui, pour le continent africain, traduit une injustice structurelle. « Avec 54 États, plus d’un milliard d’habitants et un poids économique croissant, l’Afrique ne peut plus être reléguée au rang de spectateur », a martelé Bio lors de la commémoration des 80.ans de l’ONU à New York.

Alors que l’Organisation des Nations unies souffle ses 80 bougies, l’heure n’est plus aux discours convenus. Pour Julius Maada Bio, président de la Sierra Leone et porte-parole du Comité des dix (C-10) mandaté par l’Union africaine, le constat est sans détour : « L’Afrique exige désormais sa place au Conseil de sécurité ».Son message résonne comme un ultimatum : deux sièges permanents avec droit de veto et deux sièges non permanents supplémentaires, ou la poursuite d’une marginalisation qui mine la légitimité même du système multilatéral.

Un consensus clair

L’Afrique ne parle pas en ordre dispersé. Depuis la position commune d’Ezulwini et la déclaration de Syrte, l’Union africaine a tracé une ligne ferme : l’équité avant la faveur. Cette demande ne relève ni d’un caprice diplomatique ni d’un calcul de pouvoir, mais d’une exigence de justice historique. La plupart des conflits traités par le Conseil concernent le continent, sans que celui-ci ne soit représenté à la table où se prennent les décisions.

Les réformes partielles introduites ces dernières années, comme la discussion sur la limitation du veto, apparaissent insuffisantes. « Il faut cesser de bricoler. Tant que la composition du Conseil ne reflétera pas le monde réel, ses décisions manqueront de légitimité », estime Dr Daniel Nkomba, internationaliste camerounais, consultant auprès de plusieurs think tank internationaux.

Un avertissement politique

Au-delà de la revendication institutionnelle, c’est la crédibilité même des Nations unies qui se joue. Comment mobiliser la jeunesse africaine autour du multilatéralisme si son continent est tenu à l’écart des décisions mondiales ? Comment parler de paix et de coopération quand les structures de pouvoir restent celles du siècle dernier ?

Pour Julius Maada Bio, l’avertissement est clair : « Le Conseil doit s’ouvrir, ou il s’enfermera dans son illégitimité. » L’Afrique n’entend plus patienter. Forte de ses alliances régionales, de son influence croissante dans les forums internationaux et de sa démographie galopante, elle se prépare à imposer sa voix sur la scène mondiale.

Bobo Ousmanou

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