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Diplomatie : N’Djamena ferme son ambassade à Libreville, mais rassure sur ses relations avec le Gabon

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Fin août, le gouvernement tchadien a notifié officiellement au président gabonais la fermeture de son ambassade en poste dans la capitale gabonaise. Il y a quelques jours, N’Djamena a rappelé près de trente agents et diplomates.

Selon le ministère tchadien des Affaires étrangères, cette mesure s’inscrit dans une réforme plus large de la carte diplomatique du Tchad. Dans son communiqué, le ministère met en avant une logique de rationalisation et d’optimisation des ressources. « Il ne s’agit nullement d’une brouille avec le Gabon », insiste N’Djamena. Début septembre, un décret, preuve d’une volonté d’assainissement et de recentrage des moyens. Selon plusieurs sources, la contrainte budgétaire pèse lourd dans ces arbitrages : entretenir des missions coûte cher, et le Tchad choisit désormais ses priorités.

Le message est clair : réduire le réseau diplomatique ne signifie pas réduire l’importance accordée aux partenaires. Concrètement, les relations avec Libreville seront désormais suivies depuis l’ambassade tchadienne à Malabo, en Guinée Equatoriale. La fermeture intervient dans un contexte de réforme plus globale de la diplomatie tchadienne.

La décision n’a pour l’heure suscité aucune réaction officielle majeure du côté gabonais. Libreville observe, sans dénonciation publique, ce qui est présenté comme un simple ajustement administratif. Mais en coulisses, certains diplomates s’interrogent. Car le Gabon accueille le siège de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC). Y maintenir une ambassade relevait autant du protocole que de la stratégie régionale. Pour les observateurs, gérer ce dossier depuis Malabo pourrait réduire la capacité du Tchad à peser directement dans les arènes communautaires.

Reste à mesurer l’impact concret de cette décision. Les ressortissants tchadiens installés au Gabon pourraient rencontrer des difficultés pour accéder aux services consulaires. De même, les entreprises opérant entre les deux pays devront s’adapter à une nouvelle chaîne administrative. Enfin, l’absence de représentation permanente risque d’affaiblir la visibilité du Tchad à Libreville, au moment où l’intégration régionale est appelée à franchir de nouveaux paliers.

Jean-René Meva’a Amougou

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