Le Cameroun figure désormais parmi les bénéficiaires de la grande initiative africaine d’électrification, lancée conjointement par la Banque mondiale et l’Initiative mondiale africaine.
Le programme, financé en partie par la Banque mondiale, ne se limite pas à des promesses. Il prévoit des investissements massifs pour réduire les pertes techniques, renforcer la gouvernance du secteur et attirer les opérateurs privés. Dans les couloirs du ministère de l’Eau et de l’Énergie, l’annonce résonne comme une promesse d’aube nouvelle. Une nouvelle qui pourrait transformer, à moyen terme, le quotidien de millions de familles camerounaises encore plongées chaque soir dans l’obscurité. « C’est une opportunité historique », se réjoui Gaston Eloundou Essomba, ministre de l’Eau et de l’Énergie.
Défis
L’objectif affiché par Yaoundé est ambitieux : atteindre plus de 80 % de taux d’électrification d’ici 2030, conformément aux Objectifs de développement durable. Le visage marqué par la satisfaction mais aussi par l’ampleur de la tâche, il a détaillé les mesures envisagées : extension des lignes, modernisation des réseaux vieillissants, mais aussi intégration des énergies renouvelables, avec en première ligne l’énergie solaire.
Pour les acteurs économiques, les retombées sont évidentes : une énergie plus fiable signifie un tissu industriel plus compétitif, une agriculture modernisée grâce à la transformation locale, mais aussi de nouvelles perspectives pour les jeunes entreprises du numérique. « L’électricité, c’est la colonne vertébrale du développement », résume un expert du secteur rencontré à Yaoundé.
Reste une question, celle qui revient dans toutes les conversations : la promesse tiendra-t-elle face aux lenteurs administratives, aux chantiers inachevés et aux coupures récurrentes qui exaspèrent les usagers ? Le ministre Eloundou Essomba veut rassurer : « Les Camerounais verront très vite des améliorations concrètes ». Entre attentes et prudence, la nouvelle initiative ravive un espoir : celui de voir enfin le Cameroun sortir durablement de l’ombre.
JRMA