Les promoteurs d’établissement obligent la porte à porte dans les quartiers aux enseignants en quête de travail.

Josiane est un jeune produit de l’école normale des instituteurs, ENIEG. En attendant un éventuel recrutement à la fonction publique, elle décide de ne pas se tourner les pouces. Surtout qu’elle est mère de deux enfants. Habitant le nouveau quartier Maxwell, dans la commune de Nkolafamba, elle profite de la prolifération de nouvelles écoles pour demander un recrutement. Elle reçoit un coup de fil de la part du promoteur. Il lui demande de passer pour un entretien. Très contente, la jeune enseignante se rend le lendemain au rendez-vous. Plutôt que de passer l’entretien, elle est conduite dans une salle de classe ou elle se retrouve avec d’autres jeunes candidats à l’enseignement.
Le fondateur de l’établissement leur demande de faire la campagne de promotion médiatique à travers les quartiers et villages riverains au complexe scolaire bilingue. « La veille de l’entretien, j’ai fait des révisions pour répondre aux éventuelles questions qui me seraient posées toute la nuit. Mais arrivée à la salle d’interrogation, je me suis retrouvée avec un micro pour faire la publicité de l’école », explique Josiane. Après cette épreuve d’une semaine, l’enseignante est sûr d’être retenue comme maîtresse en classe de CE2, « vu ma manière de parler au micro, le fondateur m’a demandée d’être prête à former mes collègues. Je présume que c’est la signature du contrat. Il reste à voir les autres modalités, en l’occurrence la signature du contrat et le paiement du salaire», ajoute la maîtresse.
Au complexe scolaire situé à Nkongoa (Mfou), les personnes désireuses d’être embauchées arborent des polos aux couleurs de l’établissement. Eric, instituteur limogé dans un autre établissement, souhaite être parmi les quatre enseignants à recruter. Le directeur le nomme chef d’équipe de la zone carrefour Nkongoa jusqu’à Assock (après Nkoabang). Sa tâche consiste à coacher les jeunes collègues sur le terrain du recrutement de nouveaux élèves pour cette école créées voici deux ans. « Je peux dire que je serai parmi les élus, vu mon expérience professionnelle ». Il passe la majeure partie de ses journées dans cet établissement pour maximiser ses chances de recrutement.
Refus
Plutôt timide, Adeline vivant à Nkolnda jette l’éponge lorsqu’on lui demande d’être agent publicitaire. Elle estime qu’il faut chercher les spécialistes du domaine. « Je viens pour enseigner et non monter dans un car pour danser. Si c’est la condition de recrutement, je rentre chez moi », justifie-t-elle.
André Gromyko Balla