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Intégrité du système financier de la Cemac : la lutte contre le blanchiment d’argent au cœur des enjeux

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Le formidable essor des mouvements d’hommes, de marchandises et de capitaux a entraîné un effacement progressif de la notion de frontière. Les frontières physiques des Etats sont devenues transparentes au flux des échanges et il est aujourd’hui bien difficile de contrôler ce qui entre et sort d’un espace géographique donné.

De même, les capitaux circulent-ils encore plus facilement dans un système financier international tourné vers la fluidité et l’efficience. La mondialisation traduit donc la capacité progressive des individus et des entreprises à s’affranchir des limites des frontières territoriales étatiques pour agir. Dans le registre de la criminalité, les facilités d’échanges procurées par la mondialisation ont naturellement conduit à l’explosion des trafics, de plus en plus difficiles à déceler, à tracer et à intercepter.


Des conséquences de tout cela, la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) s’inquiète. C’est la raison pour laquelle elle entend aider les acteurs du marché financier d’Afrique centrale à s’approprier le dispositif règlementaire en vigueur dans l’espace Cemac. D’où la conception d’un document visant à la fois une implication forte des professionnels, une amélioration de la compréhension et l’acceptabilité des obligations réglementaires en matière de flux financiers.


A cet effet, outre les organismes financiers, aux commissaires aux comptes des sociétés faisant appel public à l’épargne ou des personnes, structures ou organismes soumis au contrôle de la Cosumaf; organismes de notation financière, aux analystes financiers indépendants, aux organismes de garantie des émissions et à toute personne ou entité impliquée dans le fonctionnement du marché. Bref, « le document s’applique aux entreprises et professions non financières qui, notamment dans le cas de leur profession, conseillent et/ou réalisent des opérations entraînant des dépôts, des échanges de placement, conversions ou tout autre mouvement de capitaux.


Le but poursuivi par est d’empêcher que le marché financier d’Afrique centrale ne s’expose à un important risque de réputation, qu’il ne subisse de graves pertes financières ou n’engage sa responsabilité juridique », avise la Cosumaf. Et celle-ci de justifier : « Les acteurs du marché financier régional ne sauraient s’affranchir des efforts à consentir pour assurer l’intégrité de notre système financier. Les moyens modernes de blanchir l’argent ne doivent pas faire oublier ceux plusclassiques qui, utilisés depuis toujours, gardent une grande utilité pour les agents économiques soucieux d’écouler les produits du crime Ils doivent effectuer des contrôles rigoureux et s’assurer qu’ils sont efficaces contre la criminalité financière ; parce que la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme constitue un enjeu majeur de politique publique des Etats membres de la Cemac ».


On se souvient qu’en fin février 2025, quatre conseillers en investissement financiers (dont 3 du Cameroun et un du Gabon) en infraction vis-à-vis de plusieurs exigences réglementaires, ont vu leurs agréments ainsi que ceux de leurs dirigeants être retirés par le gendarme du marché financier sous régional.

B.O.

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