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Yérima Dewa, le maire tape-dur

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Yérima Dewa et l'ancien ministre Issa Tchiroma.

Le maire de Pitoa, président national de l’All Cameroonians Congres (ACC) est déjà en campagne pour Biya.

Yérima Dewa et l’ancien ministre Issa Tchiroma.

Dans une récente interview accordée à un média local, Yérima Dewa a révélé ses frustrations envers certains membres de l’opposition, notamment Tchiroma et Bello.

Ni les élites politiques du Grand Nord, ni le souvenir d’avoir cheminé ensemble n’auront réussi à réconcilier Yérima Dewa (de son vrai nom : Ousmanou Aman Sa’aly) et Issa Tchiroma Bakary. Tout a commencé par un conflit interne au FSNC dans la fédération du Nord. Après avoir été élu à la tête de cette fédération par la base, l’homme d’affaires se trouve pris dans un dilemme lorsqu’on lui demande d’aller vers Madame Oumoul, deuxième vice-présidente pour une réconciliation. Selon lui, c’était à elle de faire le premier pas. L’échange entre Dewa et Tchiroma, qui le somme de se réconcilier avec Oumoul, a pris une tournure dramatique lorsque ce dernier lui a répliqué : « Je vais te prouver que c’est moi le propriétaire de ce parti ». L’éviction qui a suivi a été vécue comme une humiliation.

Dewa ne mâche pas ses mots lorsqu’il parle de la gestion du FSNC par Tchiroma, qu’il accuse de n’être qu’un chef de façade, tandis que le véritable pouvoir serait exercé par son épouse. « C’est son épouse qui gère le parti, pas lui. Elle ne veut pas de moi parce qu’elle croit que je vais prendre les rênes du parti », déclare-t-il sans ambages.

Le tournant dans cette relation s’est produit lors d’un meeting politique organisé à Garoua par Yérima Dewa. La séquence a non seulement démontré sa capacité de mobilisation, mais elle a également mis en évidence son potentiel politique grandissant attirant l’attention du président national du FSNC, face à ce qu’il aurait perçu comme une menace potentielle pour son leadership. Issa Tchiroma Bakary a alors pris une décision radicale : supprimer le poste de vice-président, reléguant ainsi Yérima Dewa au statut de simple militant du parti.

«Bête blessée»

« Pourquoi devrais-je rester où je suis mal aimé, et ne pas chercher fortune ailleurs ? » s’interroge-t-il. Après avoir quitté le FSNC, « Mbaroga Baba Laddé » (le lion, roi de la brousse, Ndlr) s’offre une nouvelle tribune d’engagement politique : l’All Cameroonians Congres (ACC). En tant que président-fondateur de ce parti (officiellement reconnu par décision du Minat signée le 7 juillet 2025), il loue les actions du président national du RDPC, Paul Biya. Accompagnés de son équipe, Dewa est descendu au palais de l’Unité pour le dire de vive voix à Ferdinand Ngoh Ngoh, le secrétaire général de la présidence de la République. Alors que le Cameroun se prépare aux prochaines élections, le parti de Yerima Dewa se profile comme un acteur majeur, dont le positionnement et l’organisation dans le Septentrion seront sans doute des facteurs clés à surveiller.

Au passage, il proclame le funeste sort des partis de l’opposition. :« Ils ne sont pas sérieux », dit-il. Selon lui, leurs leaders manquent de cohésion et d’engagement, puisqu’aucun d’eux n’œuvre contre Paul Biya de manière significative. La preuve, brandit Dewa, « il y a 316 maires du RDPC sur les 360 que compte le Cameroun. Dans l’Extrême-Nord, l’opposition ne compte qu’un seul sur 29. Biya gagnera cette élection, qu’il soit plébiscité ou non. Préférons être de ceux qui l’auront soutenu. Je suis là pour le dire clairement », insistant sur le fait qu’il ne fait pas de démagogie politique.

Louise Nsana

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