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Présidentiables à l’œuvre

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Le suspense est terminé. Le Conseil électoral de Elections Cameroon (Elecam) a publié ce samedi 26 juillet, la liste officielle des candidats à l’élection présidentielle au Cameroun. Treize d’entre eux ont réussi à passer cette étape ô combien cruciale. Sous réserve des abandons et alliances de dernière minute, ces  » sélectionnés » s’affronteront lors du scrutin prévu en octobre prochain.

Parmi eux, il y en a qui étaient déjà candidats lors de la dernière élection présidentielle. Paul Biya, vainqueur dudit scrutin, est de nouveau en lice. Tout comme Cabral Libiih, Joshua Oshi ou encore Serge Espoir Matomba. Quelques autres nouveaux prétendants à la succession de Paul Biya sont également dans les starting-blocks. Ils s’appellent Ateki Caxton, Hilaire Dzipan, Hiram Samuel Iyodi, Tomaino Ndam Njoya, Bougha Hagbe…Dans de nombreux médias, cette actualité venue du conseil électoral d’Elecam est loin d’être périmée.

Cette semaine, il faudra encore avoir les yeux rivés sur le sort réservé aux candidats qui vont faire appel. D’ores et déjà, Anicet EKane, président Manidem, a promis de se rendre au conseil constitutionnel pour y solliciter un réexamen de la candidature de Maurice Kamto.A en croire de nombreux médias locaux et étrangers, la disqualification du professeur des universités à la retraite a résonné comme un coup de tonnerre, qui a glacé jusqu’au plus aguerri des partisans du Manidem.

Dans une interview accordée à la chaîne de télévision privée STV le 26 juillet, Anicet EKane, président de ce parti, dit ne pas comprendre ce qui s’est déroulé derrière les hauts murs d’Elecam. Selon lui, il y a forcément quelqu’un qui a été chargé ( moyennant une forte somme d’argent) de tirer les ficelles en vue du rejet de la candidature de Maurice Kamto. Pour la suite, projette Anicet EKane, son parti reste convaincu que, dans le cadre de la présidentielle d’octobre 2025, il conduira les évènements plutôt que de les subir. En prenant les mots et leurs sens, les autorités ont mis sur pied un dispositif sécuritaire dissuasif.

À Yaoundé, les zones cataloguées pro-Kamto ont été ceinturées. Mais au-delà de ces faits d’actualité, il y a lieu de dire que, cette année, l’élection présidentielle rend fou. Pour s’en convaincre, les statistiques pléthoriques des candidatures n’en finissent pas de prouver que, parmi les politiques, s’est répandue une certaine ivresse. Les ambitions présidentielles ont fleuri. Certaines ont même bourgeonné à quelques minutes de l’heure limite de dépôt des dossiers. D’autres, éloignées du réel et des Camerounais, sont juste une occasion pour faire basculer l’existence politique des autres concurrents.

Ironie du sort: après le toilettage opéré par Elecam, beaucoup de recalés se sont détachés de tout, coupant son et image d’eux. Ce qui autorise à croire que la mise en scène des candidatures a surtout donné à voir une offre politique qui a précédé la demande. Ces derniers jours, l’exercice a consisté à brouiller les clivages politiques, dans une présentation de soi qui se veut la plus élevée possible. On a alors découvert un mélange entre déférence à l’égard d’un rôle dont on ne connait rien des implications et la prétention à s’en montrer digne. Cela suggère quand même la persistance d’un décalage entre qui est présidentiable et qui ne l’est pas.

Jean René Meva’a Amougou

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