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Indépendance sanitaire en zone Cemac : une unité de santé régionale de référence en projet

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Selon la Banque des États de l’Afrique centrale (Beac), son lancement vise à réduire les évacuations sanitaires dans la sous-région.

C’est une initiative historique pour le renforcement de l’autonomie sanitaire de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac). Porté par sa caisse de retraite complémentaire de la Beac, ce projet majeur vise à développer une unité de santé régionale de référence, marquant ainsi une étape décisive vers la rupture avec la dépendance extérieure en matière de soins de santé.
Face aux enjeux persistants des évacuations sanitaires coûteuses et de la sortie significative de devises qu’elles entraînent, la BEAC s’engage résolument à doter la CEMAC d’infrastructures médicales de pointe, capables de répondre aux besoins de santé de ses populations. L’ambition de la BEAC est claire : permettre aux pays de la CEMAC de soigner leurs propres citoyens sur place, en offrant des services médicaux de haute qualité qui jusqu’à présent nécessitaient des recours à l’étranger.

Démarche
Pour concrétiser cette vision, la Beac lance une sélection internationale ouverte (n°74/BEAC/CRBC/SIO/Ser/2025) pour recruter une entreprise spécialisée dans la mobilisation de partenaires techniques et financiers. Par cette initiative, la banque centrale réaffirme son rôle de catalyseur de développement et son engagement profond pour l’amélioration des conditions de vie et la prospérité des populations de l’Afrique Centrale, en bâtissant une indépendance sanitaire durable pour la Cemac. L’institution financière sous régionale entend ainsi structurer un projet d’envergure dans un contexte où les systèmes de santé des États membres sont confrontés à une double pression : la demande croissante de soins spécialisés et la limitation des ressources publiques pour les prises en charge internationales. Le Cameroun en offre une illustration frappante : en 2023, seules 81 personnes ont été évacuées à l’étranger contre 281 à l’intérieur du pays. Le Gabon, lui, a déboursé près de 14 milliards FCFA entre 2010 et 2015 pour faire soigner à l’étranger 1 488 patients pris en charge par la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS).

On se souvient qu’en novembre 2021, le Centre inter-Etats d’enseignement supérieur en santé publique d’Afrique centrale (Ciespac) avait organisé à Brazzaville, ses premières journées scientifiques de santé publique. A l’issue de celles-ci, les participants ont suggéré de créer en zone Cemac des centres de santé spécialisés pour le traitement des infections, en vue de la réduction des évacuations sanitaires. Les participants avaient également décrié la mauvaise répartition géographique du personnel de santé dans les pays de la sous-région, les faibles budgets alloués par les Etats respectifs au secteur de la santé. Budgets auxquels sont extraits les fortes sommes pour les évacuations sanitaires des ressortissants de ces pays à l’étranger. Ils avaient alors suggéré la révision, dans ces pays de la sous-région, des statuts particuliers et généraux des ressources humaines pour la santé. L’inexistence des stratégies d’incitation financière des structures sanitaires et de leur personnel par les autorités de ces pays de la Cemac avait été également relevée. Il en est de même de l’inadaptation des formations sanitaires aux contextes et pratiques évolutifs du système de santé universel.


Source@beac

Jean-René Meva’a Amougou

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