À cause des pluies abondantes, les professionnels du secteur s’appliquent à la mise en œuvre de stratégies qui permettent de rester dans leurs marges.

Après l’allégresse perceptible en saison sèche, voici Igwe et ses confrères qui scrutent sans cesse le ciel. Ce 23 avril 2025, ils sont furieux. Les dégâts causés par la pluie de la veille sont énormes. Plus de 1 000 parpaings détruit par le ruissellement des eaux de pluie. « C’est ma femme qui me réveille pour que je comprenne qu’il pleut. Et là je ne pouvais pas sortir. Voilà plus de 250 000 FCFA partis dans l’eau », se lamente Igwe. Dans le même temps il reçoit les railleries débitées par quelques amis. Ils lui reprochent d’utiliser une variété de ciment qui met du temps à adhérer. « Tu ne dois t’en prendre qu’à toi même. Tu aimes le ciment moins cher. Alors qu’ajouter 1 000 FCFA pour avoir le 42 point tu refuses. Tu vois ce que tu perds », lance Charly, son voisin boutiquier.
Non loin de sa fabrique, Robert, un autre fabricant de parpaings, a aussi les larmes aux yeux. Le ciel est tombé sur sa tête. Dans sa fabrique située en contrebas, 500 parpaings et 20 buses ont été désagrégées. « Les parpaings et les buses sont les commandes. J’ai déjà reçu plus de la moitié de cet argent. Je vais faire comment ? Voilà une double perte. Je dois encore produire les parpaings et les buses pour mon client. Cet argent sort de ma poche », laisse-il entendre.
Pour ne pas subir le même contrecoup, Soh et Albert utilisent désormais un ciment adapté à la saison pluvieuse. Pour leurs différentes commandes, ils sont retournés à des dosages de parpaings plus coûteuses. Ce qui constitue pour eux un gros manque à gagner. « Je paye le sac de ciment plus résistant aux ruissellements des eaux de pluie à 5 400 FCFA. Alors qu’en saison sèche, on utilisait celui qui met du temps à sécher et coûte 5 000 FCFA. Les 400 en plus font mal », se lamente-t-il. Bien plus, il dit être obligé actuellement d’utiliser le sable Sanaga qui sèche plus vite mais coûte plus cher, « le sable Nyong je l’achète à 220 000 FCFA et maintenant je dois sortir 350 000 FCFA pour que je gagne quelque chose », ajoute ce producteur.
André Gromyko Balla