Dans une interview parue dans le bihebdomadaire « Défis Actuels » (édition du 10 au 13 avril 2025), l’ambassadeur-chef de délégation de l’UE au Cameroun, Jean-Marc Châtaigner, n’identifie pas le scrutin comme un sujet préoccupant.

Question de journaliste : « L’année 2025 au Cameroun est lourde d’enjeux électoraux. Quelles sont vos appréhensions par rapport à l’échéance majeure qu’est la présidentielle ? » En diplomate rompu, Jean-Marc Châtaigner sait les hommes de médias très taquins. Alors, il opte pour une réponse courte, scandée sans effets stylistiques particuliers. « Tout d’abord, l’Union européenne ne s’ingère pas dans les affaires politiques internes du Cameroun. Le peuple camerounais élit ses dirigeants en toute souveraineté et n’a besoin de personne pour lui donner de quelconques conseils. En tant que partenaire et ami du Cameroun, dans le cadre des principes démocratiques que nous partageons à travers l’accord de Samoa, nous souhaitons, tout comme le peuple camerounais, des élections présidentielles et régionales en 2025, puis législatives et municipales en 2026, libres, équitables, transparentes et inclusives », dit l’ambassadeur-chef de délégation de l’UE au Cameroun. Alors qu’on s’attend à un raisonnement fondé sur la succession de différents arguments logiques susceptibles d’aboutir à la formulation d’une « idée force », le sujet sur la Présidentielle 2025 au Cameroun est clos par le diplomate européen.
Spéculations
Sur le coup, la réponse de Jean-Marc Châtaigner pourrait suggérer quelques pistes d’analyse de l’UE, en regard du choix de celle-ci lors des scrutins présidentiels de 2018 et 2011 au Cameroun. De quoi exhumer les propos tenus le 7 mai 2018 par Hans-Peter Schadek. En effet, au cours d’une émission télévisée sur la chaîne Canal 2 International, produite en partenariat avec la section camerounaise de l’Union internationale de la presse francophone (UPF), l’alors ambassadeur-chef de délégation de l’UE au Cameroun avait indiqué que « l’UE n’enverra pas de mission d’observation des élections pour les scrutins à venir au Cameroun ». Sept ans auparavant, en 2011 plus précisément, l’effectif des observateurs de l’UE ne comptait que quelques têtes. « Avec la réponse qu’il donne à Défis Actuels, il n’y a pas lieu d’envisager un scénario contraire, même si, au vrai, toute l’attention de nos amis européens est focalisée sur l’échéance d’octobre 2025 au Cameroun », commente l’internationaliste Brice-Armel Fokam.
Ongoung Zong Bella