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Tremblements de terre à Edea: les secousses n’arrêtent pas de tourmenter les esprits

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Pont sur la Sanaga: symbole d'Edea.

Face à ce qui paraît comme un phénomène inédit au Cameroun, un expert apporte des explications.

Pont sur la Sanaga: symbole d’Edea.

C’est « l’un des jours les plus marquants et émouvants » depuis qu’il est arrivé à Edéa, il y a huit ans. Thibaut Ndjee était « tranquillement en train de déjeuner » lorsqu’il a observé que « d’un coup les verres se sont mis à trembler, les couverts et les lumières également ». Et il y a eu de la panique. « Je n’ai pas tout de suite compris ce qu’il se passait, j’ai senti des tremblements, j’avais l’impression que ça venait de mon corps, que j’étais en train de faire un malaise. Vous sentez que le sol s’échappe sous vos pieds, c’est un peu comme un bateau sauf que là le bateau en question c’est le sol, les murs, le bâtiment.

On était dans l’appartement et on a entendu les petits objets bouger, on a vu le miroir vibrer, ça a duré bien trois secondes, c’était assez long », raconte Véronique Ngo Hiol.  «Quand on nous a confirmé qu’il s’agissait d’un tremblement de terre, j’ai tout de suite invité le peuple de Dieu à élever des prières ». Devant les caméras d’une chaîne de télévision privée, un pasteur d’une église de réveil assimile ce qui s’est passé à Edea Sanaga-Maritime) le 24 mars dernier à un «message divin avant l’ordalie». « La terre a dansé pendant quelques secondes. Ce n’est certainement rien de comparable à ce qu’il s’est passé en Birmanie. Mais les secousses que nous avons ressenties ici devraient continuer dans nos esprits », avance le prélat. Ce qu’il dit révèle l’une des lignes d’interprétation du tremblement de terre survenu dans la ville-lumière. 


Eléments d’expertise
«Seulement, ce qui fait trembler une telle explication c’est la modélisation temporelle et spatiale des occurrences», balaie Dr Jean-Paul Nguekam. Face au souffle métaphysique qui traverse actuellement Edéa et ses environs, ce géophysicien rappelle que « la terre n’est pas un amas solide et stable mais une formation en vibration continue. Qu’elle a sa dynamique géothermique propre qui la conduit, en certains endroits et à certains moments, à relâcher de l’énergie au niveau des zones de faille ». Et insistant sur le caractère légèrement convulsif du sol camerounais, l’expert déroule un catalogue. Celui-ci permet de réaliser que le lundi 26 avril 1909, vers une heure du matin, un séisme très fort de magnitude 6.0 avait frappé à 7 km de distance de Buéa (Sud-Ouest). «Il n’y a eu aucun décès connu suite à ce séisme, mais il y a eu des dommages limités aux bâtiments et aux infrastructures dans les zones proches de l’épicentre. Ce qui en fait aujourd’hui le deuxième séisme le plus désastreux jamais enregistré au Cameroun au cours du siècle dernier», explique Dr Jean-Paul Nguekam.


Dans son évocation, il signale plusieurs autres tremblements de terre enregistrées à divers endroits du pays. « Notamment ceux survenus respectivement à Bertoua (Est) le mercredi 12 septembre 1945, au petit matin à 01 heure 51 minutes ; à Garoua-Boulai (magnitude 5,1) le jeudi 8 juin 1967 à 06 heures 07 ; à Bamenda (magnitude 5,1) le dimanche 10 mars 1968, à 02 heures 37 ; à  Mbandjok (magnitude 5,1) le dimanche 10 mars 1968 ; à  Yoko (magnitude 5.8) le vendredi, 24 janvier 1969 à 04 heures 30 ; à Tibati ( magnitude 5,5) le vendredi 28 février 1969 à 04 heures 14 ; à Évodoula (magnitude 4,6) le  samedi 19 mars 2005 ; à Guider (magnitude 2,3) le mardi 24 juin 2014 à 17 heures 08 ; à  Yoko (magnitude 2,7) le vendredi 5 janvier 2018 à 18 heures 21 ».

Remy Biniou

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