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Étiquette : sécessionnistes
Rentrée scolaire dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest: l’immonde parfait
Face à la montée inquiétante de la déscolarisation dans les deux régions, les autorités s’activent à la détection et à la fermeture des établissements parallèles créés par des séparatistes.
Il y a ceux qui attendent ce jour de rentrée avec impatience et ceux qui auraient bien poursuivi leurs vacances. Dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, l’ambiance est tantôt à l’excitation, tantôt à l’inquiétude. Excitation d’abord. Selon les autorités locales, cette rentrée ne se ferait pas dans des conditions optimales, mais dans des conditions convenables. Elles sont d’autant plus convenables que, dans une sortie sur les ondes de la CRTV-Radio le 2 septembre 2022, Laurent Serge Etoundi Ngoa a annoncé la mort des «écoles communautaires mises sur pied par les sécessionnistes». «Le phénomène a été pratiquement éradiqué», a assuré le ministre de l’Éducation de base (Minedub).
Si l’on s’en tient aux chiffres énoncés le 8 juillet 2022 par Balungeli Confiance Ebune (lors de la 4e session du comité de pilotage du Plan présidentiel de reconstruction et du développement des régions du Nord-Ouedt et du Sud-Ouest), «près de 20 centres et 30 écoles et réhabilitées accueillant plus de 7 000 élèves». En effet, d’après le ministre, directeur de cabinet du Premier ministre, «la rentrée 2022/2023 peut s’envisager avec sérénité».
Et puis, il y a de l’inquiétude. Dans un reportage diffusé par Deutsche Welle (DW) le 3 septembre dernier, Tumenta Kennedy, membre de la société civile dans le Nord-Ouest du pays, rappelle qu’ «il y a eu une réunion de sécurité durant laquelle il a été décidé que les forces de l’ordre devaient être déployées pour sécuriser les écoles publiques et privées». La DW signale même que la rentrée scolaire est marquée par l’incendie de plus de 200 écoles et de menaces proférées contre des enseignants. «Ces attaques sont inacceptables», a déclaré dans un communiqué Marie-Pierre Poirier, directrice régionale de l’Unicef pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, «Les écoles sont des lieux d’apprentissage où les enfants doivent se sentir en sécurité et protégés». Toujours selon l’organisation de protection de l’enfance, il y a eu 35 attaques d’écoles dans cette région instable en 2019, 17 en 2020.
Jean René Meva’a Amougou
Suisse : Le Cameroun s’humilie à Genève
Un spectacle ubuesque qui déshonore le pays : des Camerounais protestent bruyamment contre la présence de leur chef d’Etat à l’hôtel Intercontinental de Genève. Avec à la clé des échauffourées qui tournent à l’affrontement. La police genevoise sort de ses gongs.
La police genévoise envoie des canons d’eau sur des manifestants camerounais Elle a eu lieu dans l’après-midi du 29 juin 2019 devant la Place des Nation à Genève. La manifestation contre Paul Biya, à l’initiative de la nébuleuse BAS (Brigade Antisardinards), a rassemblé environ 250 personnes, sous l’œil vigilant de la police genevoise. Les manifestants n’ont pas pu approcher l’Intercontinental où logerait le président de la République du Cameroun. Chaque tentative de s’émanciper de l’espace défini pour manifester s’est soldée par une réaction vigoureuse de la police.
Selon le journal Le Matin, «les forces de l’ordre ont sorti la tonne- pompe et fait usage de gaz lacrymogènes, a constaté un photographe de Keystone – ATS sur place. Quelques heurts ont eu lieu entre les pro Biya et les opposants». Le même journal fait le bilan humain de cet événement, en faisant parler le porte-parole de la police genevoise. Pour Sylvain Guillaume-Gentil, «certaines personnes ont été incommodées, mais personne n’a été hospitalisé. À cause de la chaleur, quelques manifestants ont eu des malaises passagers. En fin d’après-midi, ils n’étaient plus que 30 à 50 personnes à manifester calmement».
Un avant-goût de la manifestation de samedi dernier avait également donné un bilan humain léger. En effet, des échauffourées au hall de l’Intercontinental de Genève trois jours auparavant avaient fait plus de peur que de mal. Une bagarre entre les éléments de la garde rapprochés de Paul Biya et trois opposants ce mercredi 25 juin a juste provoqué des blessures sans grande conséquence de part et d’autre. Un journaliste suisse, venu faire son travail, s’en tire avec des voies de fait sur sa personne et la confiscation de son matériel de travail par la sécurité présidentielle.
Tempête dans un verre d’eau ?
Plus de peur que de mal au regard du bilan humain. Mais le désastre sur le plan symbolique est énorme. Le Gouvernement camerounais reconnait que ces «comportements inadmissibles» sont «de nature à ternir l’image du Cameroun». Le ministre de la communication, porte-parole du Gouvernement camerounais, parle de «spectacle ubuesque qui déshonore le Cameroun, orchestré par des concitoyens qui ne sauraient se prévaloir d’une quelconque légitimité face aux millions d’autres camerounais, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui demeurent fidèles aux institutions républicaines et qui ont foi en l’avenir de leur pays».Sur les réseaux sociaux, on enregistre également des conséquences néfastes des affrontements épiques entre les Camerounais. Certains ont lancé des pétitions en ligne contre l’hôtel Intercontinental qui accueille Paul Biya, ou en direction des autorités suisses pour que Genève déclare le président de la République du Cameroun persona non grata sur le territoire helvétique. D’autres camerounais soutiennent sans sourciller leur champion de président, en partageant au maximum les images et les écrits en défaveur de la BAS. Les dérives ne manquent pas d’un camp comme de l’autre. On s’en doute, la manipulation tourne à plein régime dans un tel contexte. Celle-ci ouvre la porte à toutes sortes de confusions et d’interprétations. Dans la foulée, le discours tribal et tribaliste prospère, faisant vaciller l’unité nationale construite patiemment depuis 60 ans par les gouvernants camerounais.
Thierry Ndong Owona
Sylvain Guillaume-Gentil
«Votre message a été compris aujourd’hui»
Verbatim du porte-parole de la police genevoise aux manifestants de samedi dernier devant la Place des Nations à Genève.
Ce que je peux vous dire à défaut d’être compris, votre message a été compris aujourd’hui… Au niveau de ce qui s’est passé aujourd’hui, vous devrez savoir que la Suisse a des lois et que les autorités suisses ont accepté la venue de monsieur Biya sur son territoire. Pour moi, en tant que policier suisse, monsieur Biya est un président. Il a été accueilli par mon pays, et j’ai le devoir de tout faire pour le protéger. La Suisse vous a par ailleurs donné le droit de manifester et de dire votre mécontentement. Il y a des règles typiquement à respecter qu’on avait demandées à l’organisateur. C’était que le rassemblement reste au niveau de la Place des Nations. Je pense que vous avez compris ; à un moment de l’après-midi, vous avez voulu, vous vous êtes opposés à moi, parce que je dois protéger monsieur Biya. Voilà où on en est aujourd’hui. Nous n’avons pas la possibilité, nous, la police et autorités genevoises, de dire à monsieur Biya de quitter la Suisse. Les autorités fédérales suisses ou les autorités camerounaises sont les seules compétentes à décider du départ de monsieur Biya.
Dialogue national inclusif au Cameroun
La Suisse prépare le terrain des négociations
La Confédération helvétique a souhaité et obtenu de Paul Biya un mandat officiel de médiation dans le cadre de la crise sociopolitique qui secoue le Cameroun.
« Aux problèmes camerounais, il y a des solutions camerounaises». L’heure n’est plus à retourner cette phrase lancée à Yaoundé le 22 mai dernier par Pietro Lazzeri, l’ambassadeur de Suisse au Cameroun. Depuis le 27 juin 2019, la Confédération helvétique s’abrite derrière le paravent décoratif de l’accompagnement pour légitimer sa présence lors du dialogue national inclusif annoncé au Cameroun. Sous l’aiguillon de son Centre pour le dialogue humanitaire (HD Centre), une rencontre avec divers groupes d’opposition camerounais a eu lieu du 25 au 27 juin.
Sur son site internet ce 30 juin, RFI (Radio France internationale) précise qu’une douzaine de représentants du SCLC (Conseil de libération des Camerounais du Sud), une faction du « Gouvernement par intérim » de l’AIPC (Ambazonian International Policy Commission), le RoAN (Republic of Ambazonia Nationals), entre autres ont répondu présents à cette rencontre. Leur séjour en terre helvétique a été totalement pris en charge par le HD Centre. «C’est à ce groupe, constitué d’un assemblage hétéroclite d’individus aux parcours et origines politiques variés, qu’appartient l’industriel français Antoine Saint-Affrique. Il est le président du groupe agroalimentaire Barry Callebaut, propriétaire de la Société industrielle des cacaos (Sic cacaos) à Douala. Il a été reçu le 22 avril 2019 à Yaoundé par le président Paul Biya», soulignent des sources bien informées.
Lobbying payant
C’est l’histoire d’un méticuleux travail de lobbying. L’euphémisation du vocabulaire répond à une volonté de gommer toutes les aspérités dialectiques, et les affrontements à l’œuvre dans les rapports de force depuis janvier 2018 (période pendant laquelle les représentants d’intérêts diplomatiques et privés ont commencé à circuler dans les couloirs du Palais de l’Unité). Les uns après les autres, ils ont usé de pratiques tantôt ultra-agressives, tantôt retorses. En mars 2019, Ueli Maurer avait été annoncé à Yaoundé. La visite du président suisse a été annulée. Si les raisons de ce désistement n’ont pas été officiellement dévoilées, «il n’en demeure pas moins que les rouages du lobbying n’avaient pas encore été bien calés», assure le politologue Belinga Zambo. L’universitaire associe ce «glissement» à la montée en première ligne de Pietro Lazzeri, juste quelque temps après. Au sortir d’une autre audience que lui avait alors accordée Paul Biya, le diplomate suisse, en poste à Yaoundé, n’avait pas manqué de vanter les états de service de son pays en matière de résolution de conflits.Pour des observateurs, l’ambassadeur suisse ne reprenait que le crédo de Nicoletta Mariolini. Au cours d’une visite très médiatisée en terre camerounaise en janvier 2018, la déléguée fédérale suisse au plurilinguisme avait exploré les possibles domaines de coopération devant permettre de relever le défi de renforcement de la cohésion nationale et la promotion du vivre ensemble entre les différentes communautés culturelles et linguistiques du Cameroun. «La Suisse est un pays qui sait mener des actions concrètes et utiles, avec modestie, mais avec détermination, qui y parvient par son impartialité, par le travail et par le dialogue. Un pays qui apporte de l’eau à ceux qui ont soif, quel que soit leur camp», avait dit Nicoletta Mariolini.
Jean-René Meva’a Amougou
Perturbation du séjour du couple présidentiel en Suisse
L’indignation du Gouvernement
Le ministre camerounais de la Communication, porte-parole du Gouvernement, a fait une sortie le 29 juin dernier, pour dénoncer les agissements de la Brigade Antisardinards (BAS).
Le ministre de la Communication du Cameroun Des individus se réclamant d’une organisation dénommée -Brigade Antisardinards-, après avoir entrepris de commettre des actes de vandalisme dans un établissement hôtelier de Genève en Suisse, le 25 juin 2019, dans le but de perturber le séjour privé du Chef de l’Etat, se sont une fois de plus manifestés sur une des rues de Genève, ce samedi, 29 juin, avant d’être rappelés à l’ordre par la force publique de la Confédération Helvétique.
Face à la récurrence de ces agissements aussi incompréhensibles qu’inopportuns, perpétrés par une frange de Camerounais de la diaspora, le Gouvernement de la République exprime l’indignation de toute la Nation et dénonce fermement des comportements inadmissibles, de nature à ternir l’image du Cameroun, et qui méritent l’opprobre de tous, au-delà de toute considération.
Au demeurant, l’attitude particulièrement hostile et belliqueuse de ces compatriotes, suscite tant d’interrogations au sein de la communauté nationale : pourquoi toute cette violence, quel en est le bien-fondé, quels en sont les bases de légalité et de légitimité ?
Car, il est constant, qu’au-delà des considérations d’ordre politique ou idéologique, une chose est incontestable, incontournable et infrangible, c’est notre appartenance à un même pays et notre attachement à une même Nation.
Ceci induit pour tout camerounais, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, quelle que soit son obédience politique, le respect des institutions de la République, et conséquemment, le respect de celui qui incarne lesdites institutions.
À ce titre, il est fait obligation à tous, citoyennes et citoyens camerounais, quel que soit le lieu de résidence, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, d’œuvrer à la préservation de l’image, de la dignité et de la souveraineté du Cameroun.
Fort de ces principes sacrés, le Gouvernement réaffirme sa vive condamnation de l’état d’esprit d’une partie marginale de la diaspora, qui se manifeste depuis quelque temps, par une hostilité et une agressivité innommables contre celui qui, aujourd’hui, après avoir été dûment investi du soutien et de la confiance du peuple camerounais, préside aux destinées de la Nation camerounaise.
Devant la démesure des actions menées, il y a lieu de questionner ces concitoyens sur les mobiles qui les poussent à étaler sur la face du monde leurs sentiments antipatriotiques, et à porter préjudice à cette Patrie qui nous est commune et chère à tous.
Le Gouvernement dénonce cet activisme pernicieux, qui, somme toute, procède d’une contradiction flagrante, car l’on ne saurait à la fois, prétendre aimer le Cameroun, et en arriver si gravement, à attenter à l’honorabilité de celui qui incarne au plus haut point, les aspirations profondes, les nobles ambitions et la fierté.Le Gouvernement exprime une fois de plus, sa réprobation totale face à ce spectacle ubuesque qui déshonore le Cameroun, orchestré par des concitoyens qui ne sauraient se prévaloir d’une quelconque légitimité face aux millions d’autres camerounais, à l’intérieur comme à l’extérieur, qui demeurent fidèles aux institutions républicaines et qui ont foi en l’avenir de leur pays.
Aussi, le Gouvernement tient-il à saluer celles et ceux de nos compatriotes de la diaspora qui se démarquent de ces actes infâmes, mettant en avant l’intérêt supérieur de la Nation et l’image du Cameroun, et faisant ainsi preuve de patriotisme et de responsabilité.Enfin, le Gouvernement rappelle que le PRESIDENT DE LA REPUBLIQUE, Son Excellence Paul BIYA, n’est pas ni le Président d’un groupe, d’une tribu ou d’une formation politique, mais bel et bien, le président de tous les Camerounais, sans exclusive, et qu’à ce titre, il doit bénéficier du respect et du soutien de la Nation tout entière.
Le ministre de la Communication
Réné Emmanuel SadiDernière heure
John Fru Ndi libéré
Le président du Social democratic front (Sdf) a regagné son son domicile de Ntarikon dans l’après-midi du 29 juin dernier, après avoir été enlevé la veille par des individus armés se réclamant de la république d’Ambazonie.
Un happy end pour cet homme politique à la tête de la deuxième force politique au parlement camerounais. Aucune information n’a filtré sur ses ravisseurs, les conditions de sa détention ou les modalités de sa libération.
Lors de l’enlèvement du chairman John Fru Ndi à Ntarinkon, vendredi 28 juin 2019 à 15h25mn par une bande d’individus armés à bord d’un véhicule banalisé de couleur rouge, l’un de ses gardes du corps -connu sous l’appellation de Bob- a reçu une balle de fusil dans la jambe. Le chairman du Sdf venait de regagner son domicile en provenance de l’hôpital Baptiste Mbingo où il était interné.
C’est la deuxième fois, en l’espace de deux mois, que John Fru Ndi est enlevé par des hommes armés. Se rendant le 27 avril 2019 dernier à Kumbo, à l’inhumation du député Joseph Banadzem Lukong, président du groupe parlementaire Sdf à l’Assemblée nationale, John Fru Ndi avait été kidnappé dans la localité de Sob par des hommes armés se réclamant de la république virtuelle d’Amazonie. Maintenu en captivité pendant des heures, il avait été libéré en soirée.
Les secessionnistes exigent la démission des élus du Sdf du parlement camerounais. Les cadres de son parti politique dénoncent l’absence d’une sécurité digne de ce nom autour du président du Sdf. Et en appellent aux autorités publiques pour que des mesures sécuritaires soient prises en faveur de John Fru Ndi.
Leçons des agressions de la Brigade Antisardinards en Suisse
À travers les actions agressives portées sur sa personne par la nébuleuse BAS, en Suisse et devant le monde entier, le président Paul Biya vit, de lui-même et de son vivant, l’imposture de son idéologie néocoloniale d’État unitaire avec ses paradigmes éculés de vivre-ensemble !
On lui a expliqué et réexpliqué que le Cameroun est un pays multinational, avec des communautés ayant des comportements différents impossibles à niveler, et que la meilleure gestion était un État fédéral. Il s’est arc-bouté à sa fumeuse «nation au-dessus des tribus !» Il vivra cette humiliation jusqu’à la lie !
Le Cameroun est un pays multinational, avec des communautés qui ont un comportement très différent. La perception que chaque communauté a vis-à-vis de l’État, vis-à-vis de son chef et vis-à-vis des institutions diffère profondément suivant qu’on est au Nord, au Sud, à l’Est ou à l’Ouest. Telle tribu voit en Biya un envoyé de Dieu, alors que telle autre n’y voit qu’un démon !
Vous ne pouvez donc pas prétendre mettre un ensemble aussi hétéroclite et hétérogène dans un même moule institutionnel et les harmoniser par des décrets et des discours sur l’unité nationale!Ce que l’on fait dans ce cas, et que Biya aurait dû faire depuis longtemps, c’est de donner un État régional à chacun de ces segments ethno régionaux, et de chapeauter le tout par un État fédéral.
Cela permet que les frustrations des Bamilekés, des Betis ou des Fulbés ne s’appliquent plus de manière directe sur le président fédéral, mais passent d’abord par la médiation d’un État régional qui les tamise et les amortit. De cette manière, le chef de l’État est protégé
Mais quand celui-ci se met en tête d’assumer, lui-même et de manière directe, ces milliards de réclamations venant du Cameroun tout entier, quand il prétend jouer à une divinité toute-puissante dispensant le bonheur au gré de ses humeurs, en confisquant toutes les ressources financières et humaines, il est naturel que chaque communauté s’adresse à lui de manière directe, avec ses pratiques et ses méthodes ! Il est normal que certains le divinisent, mais il est aussi normal que d’autres l’insultent !
Car, il faut le dire très clairement, la racaille qui se réclame de la BAS n’aurait jamais eu l’audace de s’adresser directement au Président si celui-ci avait eu, à temps, la lucidité de sous-traiter les problèmes des Bamilekés par un État qui leur est dédié !
C’est sa prétention mortelle à faire tout, à se mêler de tout, à fabriquer son «unité nationale» qui lui rejaillit de plein fouet sur le visage ! Et qui signale aussi la mort définitive de l’État unitaire !Certains s‘arc-boutent sur ce système périmé, devenu dangereux pour la paix et la stabilité au Cameroun, mais il faut en sortir définitivement et immédiatement. Il faut aller à la fédération !
Et dans les négociations qui s’engagent avec la sécession, le président de la République, qui ne s’y oppose plus comme auparavant, du moins si on en croit les déclarations de son Premier ministre, doit cesser d’être un blocage à ces évolutions absolument indispensables pour le Cameroun.
Dieudonné ESSOMBA
Crise anglophone : les méthodes de l’armée embarrassent le gouvernement
En appliquant la tactique de la terre brulée, les soldats obligent le gouvernement à se défendre d’accusations d’exactions dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest.
Des boutiques incendiées dans le Nord-Ouest. Le jeudi 21 février, le ministre de la Communication du Cameroun se fend d’un « communiqué de presse » dans lequel il vole au secours de l’armée. Celle-ci est en effet accusée par des ONG internationales d’avoir incendié des maisons d’habitation dans les environs de Kumbo, une ville de la région du Nord-Ouest, dans le cadre de la crise anglophone.
« Le gouvernement dément formellement ces allégations et tient à préciser que les forces de défense et de sécurité présentes dans cette région en proie aux attaques régulières des hordes de sécessionnistes ont essentiellement vocation à assurer la protection du territoire national ainsi que celle des personnes et des biens » pose d’emblée René Emmanuel Sadi.
Lire aussi : la maison de Paul Elung Che incendiée par des séparatistes dans le Sud-Ouest
Des unités de l’armée sont accusées d’user de la tactique de la terre brulée, en incendiant maisons, écoles, marchés, villages et même hôpitaux. Des témoignages d’habitants des régions ont souvent fait état de ce que des soldats mènent régulièrement des descentes dans des formations sanitaires et interpellent durement le personnel sur des combattants qui y recevraient des soins. « Nous sommes sous pression », avait confié un responsable médical de l’hôpital de Shisong, à Bamenda, sans dire davantage sur d’où vient cette pression.
La sortie du ministre de la Communication laisse entendre en filigrane que les témoignages ne sont pas si éloignés que cela de la vérité. Car René Emmanuel Sadi avoue que pour répondre à une intrusion de combattants séparatistes, les forces de défense et de sécurité sont intervenues et ont mis les assaillants en déroute « en procédant, par ailleurs, à des actions ciblées, détruisant les abris leur servant de refuge ».
Des habitants ont en effet reconnu que les infrastructures détruites servent de refuge aux bandes armées. Cependant, le ministre de la Communication rejette toute destruction de maisons par l’armée.
Mais le porte-parole du gouvernement ajoute : « en aucun cas, les forces camerounaises de défense n’ont incendié des maisons d’habitation ».
Il y a quelques semaines, le colonel Didier Badjeck chef de la division de la communication du ministère de le Défense confirmait ces méthodes de l’armée aux journalistes américains du Washington Post « L’armée brule les camps des sécessionnistes. Lorsque nous trouvons un camp de sécessionnistes dans la forêt, ne croyez pas qu’on ne va pas le brûler. On va le bruler ».
Bobo Ousmanou
Crise anglophone : Le terrain des sécessionnistes se rétrécit
Au-delà d’être traqués au Cameroun, les « Ambazoniens » sont désormais la cible des forces de défense du voisin nigérian.
Dans l’État du Cross River, à l’extrême sud-est du Nigéria, frontalier à la région du Sud-Ouest du Cameroun, le gouvernement fédéral nigérian a lancé, le 23 octobre 2018, une opération militaire d’envergure, baptisée «Le Sourire du Crocodile III». Celle-ci, apprend-on, s’étale sur un mois et a un objectif double: lutter contre le trafic des armes qui alimente les groupes sécessionnistes camerounais et d’endiguer le recrutement de mercenaires nigérians combattant aux côtés des séparatistes camerounais.
Se prononçant sur cette manœuvre militaire sur le site internet de Radio France Internationale le 25 octobre dernier, Christian Ita, le porte-parole du gouvernorat de l’État du Cross River renseigne qu’en plus de l’envoi de troupes (près de 800 para commandos et agents des services de l’immigration et des renseignements), l’opération va permettre de construire des bases militaires et d’observation le long de 27 routes terrestres à la frontière entre le Cameroun et le Nigéria. «Nous assistons à une prolifération du trafic d’armes sur ces routes, en raison de la guerre qui a cours dans le Sud-Ouest [ et le Nord-Ouest, Ndlr ] du Cameroun. Il y a également une augmentation des cas de kidnapping. Les rapports indiquent également que les insurgés viennent recruter des combattants au Nigéria, majoritairement des jeunes gens qui servent de mercenaires pour la lutte sécessionniste camerounaise», a expliqué le gradé nigérian au média français.
Position
Côté camerounais, l’on s’en félicite en même temps qu’on est assujetti au «droit de réserve vis-à-vis d’une manœuvre militaire engagée par un pays voisin». Pour meubler l’espace d’analyse, le haut-commandement brandit l’accord de coopération concernant la non-prolifération des armes légères et de petit calibre, signé le 6 février dernier à Abuja entre le Cameroun et le Nigéria. «En lançant cette opération, l’armée nigériane confirme qu’elle a acquis une capacité de projection supérieure et légale, relativement aux menaces communes à nos deux pays», souffle un officier de l’armée camerounaise.En ces termes, l’on devine que l’arrestation au Nera Hôtel d’Abuja le 5 janvier 2018, de Sisuku Ayuk Tabe (leader des sécessionnistes camerounais) et ses acolytes relevait de l’«informel». Toutefois, le Nigéria avait assuré les autorités de Yaoundé de son soutien dans la préservation de la souveraineté et de l’intégrité du territoire camerounais, en évitant de faire du Nigéria une base arrière «ambazonienne».
Jean-René Meva’a Amougou
Bamenda : Paul Biya défie les sécessionnistes
Les hiérarques du parti de Paul Biya ont tenu leur meeting de lancement de campagne samedi dernier dans le chef-lieu de la région du Nord – Ouest. Malgré les menaces formulées par des séparatistes.
Les responsables du RDPC dans le Nord-ouest lors du meeting de lancement de la campagne présidentielle C’est une ville de Bamenda, avec des banderoles et panneaux publicitaires par endroits à l’effigie de Paul Biya, en français et en anglais «la force de l’expérience, the force of experience», qui accueille l’élite du Rdpc ce samedi 22 septembre 2018, jour de lancement officiel de la campagne. Philémon Yang avec à ses côtés les autres ministres et élites de la région du Nord-Ouest, bravent les menaces de la milice sécessionniste Adf, pour donner le coup d’envoi de la campagne de leur champion à Bamenda. Une campagne qui, selon le chef de la délégation permanente régionale, doit se faire par le porte-à-porte. Le Premier ministre chef du gouvernement demande aux militants de ne pas céder à la provocation. Il invite à convaincre les indécis sur la pertinence du choix à porter à leur champion Paul Biya le 7 octobre prochain.
Il tend la perche aux sécessionnistes, en les invitant à déposer leurs armes et à revenir à de meilleurs sentiments. À ce sujet, il les invite à venir exprimer leurs doléances à travers les urnes, voie royale d’une transition démocratique dans tous les pays civilisés. «Le terrorisme, les tueries, les kidnappings et les menaces constantes ne sont pas nécessaires. Le terrorisme est brutal et ne peut solutionner un problème dans une nation moderne». Sans détour, le locataire de l’immeuble étoile affirme : «les terroristes sont les ennemis du progrès, de la paix et de la prospérité au Cameroun. Le Rdpc promeut la paix, l’unité, le progrès, le développement et l’intégrité territoriale du Cameroun». Pour lui, le Cameroun ne connaitra pas de sécession «ceux qui soutiennent la partition du pays ont fait un mauvais choix».
Le leader de l’UDP et militants roulent pour Paul Biya dans le Nord-ouest C’est pourquoi il voit en la pluralité linguistique et culturelle du Cameroun un atout qui a besoin d’un système de gouvernement unitaire décentralisé inscrit dans la constitution. Aux militants, il rappelle que le boycott de l’école est un moyen facile de détruire le socle solide du système éducationnel. Or le président Paul Biya promeut constamment les valeurs éducationnelles. Raisons pour lesquelles il faut lui accorder un nouveau septennat à la tête du Cameroun. «Un suffrage exprimé en faveur de Paul Biya est un vote irréversible au processus de décentralisation, à la promotion d’un standard élevé de l’éducation de nos enfants, un vote pour la paix ; le vivre ensemble ; le développement et la stabilité».
Hormis le Rdpc et de la United Democratic Party (Udp) d’El Hadj Lawan Bako (un parti allié à la majorité présidentielle), qui ont organisé simultanément le lancement de campagne, Bamenda est resté un terrain en friche samedi dernier, premier jour de la campagne pour la présidentielle. Nulle part on a vu dans la cité capitale du Nord-Ouest les lieutenants des huit autres challengeurs de Paul Biya. Vont-ils également dominer la peur et se jeter à l’eau ? Wait and see.
Zéphirin Fotso Kamga
Eséka
Une partie à deux entre le RDPC et l’Univers
Lors d’un meeting organisé la semaine dernière à l’intention des jeunes du Nyong-et-Kelle, la scène a été occupée par des gladiateurs très inspirés contre le candidat Cabral Libii.
Eséka ce 16 septembre 2018. La salle des Actes d’une église est pleine comme un œuf. Anciens et nouveaux militants s’époumonent à reprendre ce qui, pour eux, tient lieu actuellement de slogan identitaire du parti: «Paul Biya ! Encore 7 ans». En ce dimanche ensoleillé, c’est le fil conducteur du «méga-meeting des jeunes du Nyong-et-Kelle». Occasion pour l’élite politique locale du RDPC (dix présidents de sections) d’évoquer une nostalgie d’anciennes civilités. Selon les orateurs, ces civilités sont toutes structurées autour du «vote massif comme la fois dernière». Pour cela, ils rédigent et lisent une déclaration appelant les fils et les filles du Nyong-et-Kelle à voter pour le «candidat naturel du RDPC». L’Union des populations du Cameroun (UPC-faction Bapooh Lipot) est parmi ceux qui tiennent le stylo.
Pour le député Parfait Gwodo Kouang, cela se décline autrement: «Il est temps que notre département ne s’égare pas ; même si nous avons un fils du terroir qui s’est porté candidat, sans avoir de l’expérience». Pour Agnès Mbeng, présidente de la sous-section OFRDPC de Makak, «on dit non aux jeunes sans expérience, avec des discours creux et des divisions». Les mots sont certes épurés, voire ciselés, mais ils cognent fort dans ce département où, finalement se joue une partie à deux entre Paul Biya et Cabral Libii.
Les jeunes du Nyong-et-Kelle apprécient. Ils sont au centre de toutes les précautions. Les discours ne révèlent pas tout dans la brutalité de la forme. Seuls des détails intimes servent d’éléments implicites de langage. Bienvenu Bitom Tjomb renseigne que «la fibre affective du peuple Bassa’a risque contrarier les ambitions du RDPC dans le département». En clair, la menace vient de ce que Cabral Libii est l’un des neveux de Mpondol Ruben Um Nyobe. «Alors, pour faire gagner Paul Biya ici, dit Bienvenu Bitom Tjomb, le RDPC doit procéder à l’effacement du côté partisan de ce symbole ; décloisonner un rituel souvent perçu comme propre aux Bassa’a. Pour y parvenir, le parti doit se débarrasser des faux militants, car « dans les rangs, il y a en qui veulent saboter le parti de l’intérieur».
André Balla (Stagiaire)
Pour Akere Muna
Le changement, «c’est maintenant !»
Le leader du « Mouvement Now » a lancé sa campagne électorale par une convention de présentation de son programme, samedi 22 septembre au palais des congrès de Yaoundé.
Dans la «salle des 1500 places» du palais des congrès de Yaoundé, le show se veut à l’américaine: écran géant, prompteurs, partisans en arrière-plan sur l’estrade, traducteurs pour les malentendants, ballons gonflables et confettis jetés à la fin du discours, etc. Pour le lancement de sa campagne présidentielle doublée de la présentation officielle de son programme, le candidat Akere Muna a vu les choses en grand. «Tout le monde ne peut pas se payer le palais des congrès», commente, plutôt impressionné, un membre du comité central du Rdpc qui sort d’une réunion du parti au pouvoir au quatrième étage.
Pendant près de sept heures d’horloge, les partisans de l’ancien Bâtonnier «chauffent le public» composé en majorité de jeunes. Ce sont d’ailleurs ces jeunes qui seront les premiers à se succéder sur le podium pour justifier leur soutien au porte-fanion du «Mouvement Now». Suivront ensuite des personnalités, à l’instar de Me Yondo Black, puis des leaders des différentes formations politiques qui ont choisi de rejoindre «La plateforme». Issa Habiba de l’Union des populations du Cameroun (UPC) ou encore Alice Sadio de l’Alliance des forces progressistes (AFP) pensent toutes comme l’assistance : Akere Muna est le seul candidat capable d’apporter «La nouvelle République».
«7 octobre 2025»
La vedette du jour arrive alors qu’il est un peu plus de 17 h. «Le moment est venu pour nous de construire un nouveau Cameroun. Le Cameroun mérite mieux. Les Camerounais méritent mieux», déclare l’ancien bâtonnier en justifiant une fois de plus sa candidature. Pendant près d’une heure, Akere Muna va dérouler son programme pour les sept prochaines années. Intitulé «C’est maintenant! Ce que je veux pour le Cameroun», le programme du candidat Akere Muna a trois grands axes : État et politiques étrangères, social, puis économie. Chacun de ses axes est divisé en plusieurs chapitres pour un total de 117 pages.
En «État et politiques étrangères» par exemple, le candidat propose de «consolider la démocratie constitutionnelle», d’assurer l’efficience de la politique du genre, ou de promouvoir la paix et la démocratie au niveau panafricain. Au plan économique, de la réforme agraire au développement du réseau ferroviaire, en passant par l’économie digitale, le candidat ne fait pas l’économie des promesses. En société, l’ancien président de Transparency international Cameroon promet de venir à bout de la corruption. Un fait qui révèle l’état d’esprit du candidat et de ses partisans : l’écran géant de la salle affichait pour la présidentielle du «7 octobre 2025». Pour Akere Muna, 2018 semble être un acquis…
André Balla (Stagiaire)
Tendance
Paul Biya, tête à claps et à claques
En 2018, le président de la République passe, à la fois, à l’encre des plumes vénéneuses et à celle des écrivains militants… en de toile de fond, le scrutin du 07 octobre prochain.
«Paul Biya». Vraiment âpre, le titre. Au moins avec ça, Oswald Baboké, son auteur, a tout dit en un coffret de deux tomes bilingues. Dans les colonnes de Cameroon Tribune ce 4 septembre 2018, le directeur adjoint du cabinet civil de la présidence de la République revendique simplement sa volonté de révéler l’itinéraire biographique de l’actuel chef de l’État. «Ce n’est pas une trouvaille !» rétorque Laurent Essomé. L’universitaire et critique littéraire camerounais tourne plutôt son regard sur deux référentiels: le temps et l’espace. «C’est concomitant à la période électorale au Cameroun, comme d’autres publications de la même veine d’ailleurs», situe-t-il.
«La présidentielle aidant, certains parmi nos concitoyens se syndiquent soit pour pondre des livres à la gloire de Paul Biya ; soit pour écrire au vitriol contre son régime. Cela est une tendance», assume Pulchérie Bassega. Pour décrire «la tendance», cette spécialiste du marketing associée à plusieurs maisons d’édition de la place orne son propos de chiffres. «La balance donne une indication de taille. Pour cette année consacrée à l’élection présidentielle, juste quelque deux auteurs sont restés collés à la nuque et aux talons de Paul Biya», évalue-t-elle. Il s’agit, indique Pulchérie Bassega, de «la toute récente production Baboké» et de «2018 Renouveler la confiance à Paul Biya» de Faustin Balla, dédicacé en grande pompe le 26 juillet 2018 à Yaoundé. Accessoirement, notre interlocutrice évoque la nouvelle édition de «Pour le libéralisme communautaire», officiellement écrit par Paul Biya lui-même en 1987, chez Fabre.
«À travers un jeu de combinaisons sans fin, ces trois livres ne consacrent autre personne que le président de la République, sans autre piment nouveau». En clair, dans le gratin des écrivains militants, tel qu’ils se revendiquent, le discours s’énonce plus dans le travail de la forme, moyennant quelques aménagements esthétiques, aboutissant à trahir le seul souci de présence dans l’espace politique et social du moment.
Chez ceux qui trempent leur plume dans de l’acide, «ils visent Paul Biya pour empuantir sa campagne, même s’ils l’avouent difficilement», selon le constat de Valéry Foka. De l’avis de ce stratège événementiel, proche du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), «la période de campagne électorale et la sortie de leurs livres au vitriol, tout cela n’est pas anodin». Dans cette mouvance, Pulchérie Bassega estime que «comme ailleurs, ceux qui souscrivent à l’idée que la révolution constitue l’horizon historique de la lutte à mener contre un candidat sortant se créent aussi un espace littéraire». Dans cette palette, l’on retrouve «Urgence d’un Nouveau Pacte Républicain et Social». L’ouvrage récemment commis par l’ancien ministre de la Santé publique Urbain Olanguena Awono et préfacé par Mgr Samuel Kléda, l’archevêque de Douala, passe à la moulinette les années Biya. Titus Edzoa, un autre ex-membre du gouvernement, s’accommode aussi à cela dans «Cameroun, combat pour mon pays», paru cette année aux éditions Duboiris.
Jean René Meva’a Amougou
Voici pourquoi la coprésidence du Cuppire ad-hoc de l’Aprabmu Cameroun, s’adresse aux neuf candidats à l’élection présidentielle en cours, par la lettre d’invitation du cinq de ce mois
(Soit la coprésidence du comité ad-hoc d’urgence patriotique de préservation des Institutions Républicaines de l’Etat du Cameroun, qui émane de l’Association Professionnelle de Ramification d’Actions de Bilinguisme et de Multiculturalisme d’Unification).
Il est question pour nous, patriotes actifs, de solliciter l’interférence pour notre base-arrière pluridisciplinaire, afin d’assurer la préservation des Institutions républicaines, en ces périodes pré-post élection présidentielle et CAN 2019.
D’après nos appréhensions patriotiques, les désespoirs et méfiances massifs, exacerbés par le statu quo et l’alternance sans alternative, sont à l’origine des tensions sociales explosives pré-post électorales ; et avec surtout, l’exploitation opportuniste.
Convaincus que prévenir , vaut mieux que guérir, la crainte de tensions sociales explosives, ne saurait laisser tout patriote indiffèrent. Et la façon rassurante de préservation consiste à faire restaurer immédiatement l’espoir à la majorité de la frange active des populations. D’où cette nécessité impérieuse de constituer la présente base-arrière, d’actions directes-rapides.
Pour parvenir à la restauration d’espoir immédiat à ladite majorité, il va falloir en aval, programmer la mise sur pied des concepts-plans ASS, d’établissement de l’autosatisfaction tous azimuts par pouvoirs d’achat ; et en amont, ceux de résorption des autres problématiques autodestructrices, telle que celle de la grande et moyenne corruption, par réajustement.La principale cause de la criarde insatisfaction du Cameroun et de ses environs étant systémique, l’application des mesures correctives de résorption des effets-causes sociaux, s’avèrent indispensables et prioritaires. Et surtout, celles d’établissement de l’autosatisfaction gageant la croissance économique soutenue-continue et les emplois décents, nécessitant préalablement la reconnaissance et l’adoption du système logique naturel d’inter dépendance saine.
Cela signifie en d’autres termes, que les systèmes de souveraineté et de libéralisation simpliste, sont devenus inefficaces et périlleux. Parce que à cette ère de l’irréversible mondialisation/globalisation, les technologies de communications et d’information déterritorialisent ou créent l’extraterritorialité.
Il va sans dire, que c’était cette profonde appréhension qui avait poussé les gouvernants de certaines puissances européennes, à abandonner leurs monnaies de souveraineté. Notre base-arrière soutient mordicus, que ces très fiables monnaies communes FCFA-Euro en amarrage de surcroît, ne déçoivent massivement qu’à cause de non- ramification et du manque de lotissements des inters espaces de création des richesses communes.
pour faire automatiser et pérenniser l’esprit patriotique de préservation desdites Institutions, les gouvernants de l’Etat du Cameroun et de ses environs, sont priés de faire instaurer les systèmes d’éducation intégrale et intégrée, consistant notamment à institutionnaliser l’interférence éducationnelle inclusive, afin de fusionner et adapter intégrer les systèmes d’éducation/conscientisation-façonnage et d’instruction/enseignement, tout en faisant de l’enseignant et de l’enseignante, l’éducateur et l’éducatrice bis, en traitant comme tel ; mettre l’accent sur l’inter dépendance saine du genre, avec l’intégration professionnelle de la femme.
Et aussi, faire amener les Organismes spécialisés de L’ONU, à soutenir l’instauration des devoirs universels de l’individu dont les droits constituent automatiquement la contrepartie respective, et de la diplomatie de rapprochement des peuples et de la coopération inter professionnelle de bases, en lieu et place de celle qui anime les relations favorisant les systèmes d’auto destruction et de la corruption, dont notre base-arrière est aussi victime en ce moment, avec forte soupçon de disparition forcée d’un membre.
Outre son importance capitale dans la préservation des institutions républicaines, la reconnaissance et l’adoption dudit système d’inter dépendance saine, rassure l’établissement de l’autosatisfaction tous azimuts par pouvoirs d’achat, est aussi susceptible de faire temporiser et/ou résorber notamment l’esprit d’égoïsme et d’égocentrisme.
Et surtout, avec le système d’inter dépendance saine, scellant le multilatéralisme, les secteurs essentiels, les domaines de services stratégiques et le secteur capital et vital comme celui de l’agriculture, feront l’objet de structurations adéquates. Parce que le partage de revenus, en cas d’exploitation, soit institutionnalisé afin de faire assurer la part logique nationale-permanente, de trente pour cent ; contre moins de cinq pour cent, en ce moment.
Pour ledit secteur capital vital, doit être d’abord reconnu institutionnellement comme celui de la solidarité nationale ; et en suite, il devient semi-marchand, en faisant des vendeurs des produits de grande consommation et de premières nécessités, et de certains concitoyens et sympathisants dévoués, des opérateurs-modérateurs et d’agriculteurs véritables, soit des acteurs socioéconomiques professionnels et spécialisés, avec le soutien étatique et multilatéral multiforme.
Afin de parvenir à assurer la sécurité et l’autosatisfaction alimentaire tous azimuts, constituant le soubassement du reste des attentes principales, le secteur agricole est à mesure de jouer aussi le rôle de canal des augmentations étatiques spontanées de revenus sans discrimination, à la frange active des populations.
Et éventuellement, pour atteindre les objectifs de développement conjoint-intégré, multisectoriel-durable, d’ordre économique, social-et environnemental tous azimuts, la culture de l’inter dépendance saine, doit faire l’objet d’incarnation, de la cellule familiale jusqu’à la diplomatie, en passant par toutes les administrations publiques, la société civile organisée, les corps socioprofessionnels.
Pour la coprésidence garante,
Antoinette Tangono
Mebiame Aboubakar KOERESerge Espoir Matomba
Un self-made président !
Le jeune entrepreneur veut transformer ses succès en affaires en succès politiques.
La silhouette fluette de jeune cadre dynamique, en bras de chemise dans les meetings ou sur les plateaux de télévision. Serge Espoir Matomba est le prototype du jeune leader politique «new generation». Mais ne le comparez surtout pas à Obama, Trudeau ou Macron. «Matomba ne s’inspire de personne. Il fait du Matomba», reprécise fièrement un membre de son équipe de campagne.
Mais ne l’assimilez pas non plus au «Trump camerounais», car le jeune prodige des affaires ne s’identifie qu’à une seule personne: lui-même. Fier et sûr de lui, Serge Espoir Matomba l’est. Lui qui a en 1997, alors qu’il n’a que 17 ans, met sur pied sa première entreprise, au nom de «l’esprit d’entreprenariat qu’on développe très tôt». A l’en croire, «Mes parents ont été d’un très grands apport là-dessus». «Espoir Lda» est sa première entreprise. «Une entreprise d’étude et de viabilisation des projets» au Portugal, où il est installé. Quelques années plus tard, il monte une autre société, «Tom super qui facilite l’intermédiation des offres des hydrocarbures entre plusieurs entités morales et les Etats».
C’est à la faveur de la création de cette entreprise, et par le truchement de l’ancien président Kumba Yala (Guinée Bissau), qu’il est présenté à Hugo Chavez, le charismatique président vénézuélien, de regretté mémoire. Hugo Chavez charge Matomba de vendre le pétrole de son pays aux pays européens. «Aujourd’hui je peux compter une dizaine d’entreprises que je possède», vante Serges Espoir Matomba. La plupart de ces entreprises se trouvent hors du Cameroun. Seules trois sont basées à Douala. Des filiales camerounaises de «Tom Super». A Yaoundé, au quartier Olezoa, l’homme d’affaires possède une agence qui propose des services dans les domaines de la vente des billets d’avion, du tourisme et la réservation hôtelière.
Séduction
Né le 30 septembre 1979 à Douala, d’un père agent de police et d’une mère au foyer, les parents de Serge Espoir Matomba ne se mêlent pourtant pas de politique. Selon sa biographie officielle, sa mère Naomie Mondj préfère lui parler de la culture Banen dont il est héritier. Emmanuel Didier Baboulek, son père, lui vante ses racines Yingui, dont il est originaire dans le département du Nkam (région du Littoral).
Installé au Portugal dès 1997, Serge Espoir Matomba a l’âme, les racines et les rêves à plus de 2000 km de là. En 2008, il décide de rentrer au Cameroun. «Lorsqu’on est à l’étranger, on a une grosse difficulté à communiquer avec les siens restés au pays parce que la plupart des communications tournent autour de l’argent. Envoyer de l’argent pour ceci ou pour cela. J’ai eu l’habitude de faire des transferts d’argent vers le Cameroun», développe-t-il. Il poursuit: «Je suis même venu au pays pour apporter mon soutien à certains, sous forme de financements. Après un ou deux ans. Vous vous rendez compte que la personne que vous avez soutenue il y a quelque temps à coups de millions régresse plutôt. Je me suis posé la question: qu’est-ce qui ne marche pas? Vous vous rendez compte après qu’il y a un problème d’environnement», relate-t-il pour justifier son engagement en politique.
Seulement, en politique, c’est moins la capacité à entreprendre que les aptitudes de séduction qui font recette. Et depuis que l’homme s’est engagé à briguer la magistrature suprême le 7 octobre 2018, l’entrepreneur distant et un tantinet condescendant s’est mué en véritable séducteur politique. Il faut séduire un électorat qui ne le connait que très peu, sinon pas. «Les gens ne le connaissent pas, c’est pour cela que certains le trouvent hautain et distant. Le voyez-vous distant?» tente de défendre René Bonono Bakota, secrétaire national aux relations presse du parti Peuple Uni pour la Rénovation sociale (Purs).
Conseiller politique
En 2010, l’homme d’affaires à succès crée le Peuple uni pour la rénovation sociale (Purs). Il en devient le Premier secrétaire. «Le parti est jeune. Ses leaders aussi». Et le Purs entend prôner «la citoyenneté, le dialogue avec la jeunesse, mais surtout […] fait des propositions pour une meilleure perspective d’avenir et une alternance politique, gage d’un meilleur Cameroun», peut-on lire dans les textes fondateurs de cette formation politique. Mais cette migration vers la politique ne va pas sans incompréhensions. «Le projet est mal perçu par son entourage. Ses parents lui demandent pourquoi un jeune chef d’entreprise prodigieux prend le risque de se jeter dans l’arène politique», renseigne sa biographie officielle.
Serges Espoir Matomba semble toutefois avoir une idée précise de ce qu’il veut. Il rejette les accusations de novice en politique. En 2000, rappelle-t-il, «j’ai compté parmi les conseillers de l’ancien président de Guinée Bissau, Kumba Yala, renversé en 2003 par un coup d’Etat». «Lorsque je parle de politique les gens ont tendance à croire que je me lance par improvisation. J’ai touché du doigt les réalités de la politique. Je sais de quoi je parle. Je sais ce que c’est que l’impact d’une décision politique dans la vie d’un citoyen», se défend-t-il. En 2017, Le Premier secrétaire du Purs décide de se lancer dans la course à Etoudi. Il refuse de s’effacer au profit de Cabral Libii, alors en quête d’un parti politique disposant d’élus locaux pour l’investir. Les négociations entre les deux jeunes leaders politiques échouent et Matomba décide de faire cavalier seul.
Self made man
Et lorsqu’il décide de franchir le rubicond, l’homme ne regarde désormais plus la dépense, pour marquer une fois pour toute son entrée en politique. Les rues de la ville de Douala portent encore les souvenirs de ses longues caravanes formées par endroits de rutilantes. Dès 2010, il lance une campagne dénommée «Un jeune, un vote», et une autre sur le thème de la sensibilisation contre le choléra. En 2011, il fait des propositions à Elecam pour favoriser le bon déroulement de l’élection présidentielle d’octobre. A l’occasion, il affirme avoir offert 300 véhicules à l’organisme en charge de l’organisation des scrutins au Cameroun.
L’un de ses faits d’arme les plus marquants est la grève de la faim en juillet 2014, pour protester contre l’augmentation des prix des hydrocarbures et la signature des Accords de partenariat économique (Ape) avec l’Union européenne. «Je pourrais recommencer aujourd’hui», rassure celui qui convoite pour la première fois le fauteuil présidentiel.
Devenu conseiller municipal de la marie de Douala 4ème au terme du scrutin législatif et municipal de septembre 2013, Serge Espoir Matomba se garde de toute ambition personnelle. «Je suis un entrepreneur politique […]. Je ne crée pas des entreprises pour devenir riche», clame-t-il. Pour le Cameroun, le jeune homme d’affaires veut «inverser les priorités [et] récréer un autre type de Camerounais». Car, constate-t-il, les «Camerounais ne sont pas assez lucides». L’exercice semble périlleux pour ce «self made man», qui veut éviter d’être à la fois populiste et élitiste.
Mais la campagne électorale est avant tout une affaire de charme et de promesses. Et Serges Espoir Matomba fait des promesses. Son programme économique et social est une valse de chiffres : création de 5 millions d’emplois en 5 ans ; création d’un million d’entreprises en 5 ans ; accompagnement des entreprises à hauteur de 100 milliards Fcfa par an ; organisation des états généraux des finances pour dégager 4000 milliards Fcfa ; 1200 milliards Fcfa prélevés pour le système éducatif ; 100 milliards Fcfa de dotation annuelle pour l’enseignement supérieur, etc.
Eloigné depuis cinq ans de la gestion de ses entreprises, il croit en «sa responsabilité sur le Cameroun» et entend bien devenir, après le scrutin du 7 octobre 2018, le troisième président de l’histoire du Cameroun.
Ifeli Amara
Le candidat et l’intégration
Repositionner le Cameroun dans le monde
Sur le plan diplomatique, Le Premier secrétaire du Purs entend mener une « diplomatie offensive et dynamique visant la contribution au développement économique (la production à travers l’industrialisation), la projection à l’extérieur de l’identité et les valeurs portées par le Cameroun ».
Au niveau de la sous-région Afrique centrale, Serges Espoir Matomba fait un procès sans complaisance de la Cemac. Il reconnait cependant que l’institution sous – régionale a quelques « points positifs » et dispose d’une « technostructure qui fonctionne ». A l’en croire, la Communauté économique et monétaire d’Afrique centrale « souffre de plusieurs maux qui plombent son opérationnalisation ». Notamment, la libre circulation des personnes et des biens transformée par les Etats ; la « liberté de séjour » ; les égos surdimensionnés des chefs d’Etat; l’absence de capitalisation et de l’action du statut de leader du Cameroun ; l’absence de gouvernance de qualité dans le fonctionnement des structures de la Cemac…
Le Purs projette par conséquent la « diplomatie offensive qui permettra au Cameroun de jouer son rôle de leader et de locomotive de la sous-région ». Le gouvernement du Purs ambitionne par ailleurs de sortir du Fcfa au bout de « deux ans ». Serge Espoir Matomba trouve la Communauté économique des Etats de l’Afrique centrale (Ceeac) encore moins viable que la Cemac. Il compte actionner ses leviers de développement pour profiter d’un marché plus étendu.
AO
Bio-Express
Nom: Serge Espoir Matomba
Age : 39 ans
Expérience professionnelle: Homme d’affaires, Pdg des entreprises «Tom super» spécialisées dans l’intermédiation pétrolière. Promoteur de nombreuses autres entreprises dans divers services.
Parcours politique: 2010, Fondateur et Premier secrétaire du parti politique «Purs». Conseiller municipal à la marie de Douala 4ème.
Niveau académique : maitrise en sciences économiques
Situation matrimoniale: Marié et père de plusieurs enfants.
Traits particuliers: Parle six langues, dont le portugais.Couvre-feu : Bamenda, la vie en 12 heures…
Le durcissement de la restriction des mouvements des biens et des personnes, désormais autorisé seulement entre 6 et 18 heures, crée une ville fantôme de fait. Tranches de vie.
Bamenda se vide au jour le jour Bamenda, capitale régionale du Nord-ouest, ce jeudi 13 septembre 2018. Il est environ 17h. Le portail du marché central de la ville vient de fermer. Au pas de course, chacun essaie de regagner son domicile avant 18 heures. Initialement fixé à 21 heures, c’est désormais à cette heure que débute le couvre-feu selon une décision d’Adolphe Lele Lafrique Deben Tchoffo, gouverneur de la région, prise le 9 septembre 2018.
En fait, cette décision renforce le couvre-feu en vigueur dans la région. Lequel passe de 21h à 5h à 18h à 6h du matin. La veille, des hommes armés ont coupé la ville pendant des heures du reste du pays en creusant une tranchée sur la chaussée sur la nationale N°6 au niveau d’Akum. Les assaillants dont certains brandissaient le drapeau de l’Ambazonie, s’en sont également pris à des bus de transport, tuant un chauffeur et faisant de nombreux otages.
Soudain, le ciel s’assombrit et une forte averse dégringole, poussant la majorité des personnes à s’agglutiner quelques parts. C’est la même situation du côté du marché des vivres et même au marché de Nkwen. Les plus téméraires foncent dans la pluie afin d’arriver chez eux avant l’heure H. Tout le monde n’y réussira pas.
Ville fantôme
Au lieudit Mile 4 Junction, il est 18h13mn, des gouttelettes de pluies tombent encore après l’orage qui vient de s’achever. L’on observe encore des mouvements de personnes et de véhicule. Sur ces entrefaites, les pandores de la brigade de recherche de Mile 4 envahissent la route et tirent de façon continue en l’air. Un moyen dissuasif pour pousser les retardataires encore dans la rue à retourner à la maison. C’est la débande totale, chacun prend ses pieds à son cou. En un laps de temps la rue se vide. La ville fantôme prend droit de cité.
En cette période de couvre-feu, les mouvements des véhicules et des personnes sont prohibés. Le lieutenant-colonel Edgar David Petatoa Poufong, commandant du 50e groupement des sapeurs-pompiers annonce la disponibilité de ses services à venir à la rescousse des personnes en détresse. «Si quelqu’un est malade, si une femme enceinte est en travail, si quelqu’un a un AVC, s’il y a un incendie déclaré, s’il y a un accident, il faut appeler le 118, se présenter, donner son numéro de téléphone, décrire la nature du problème afin que nous prenons des dispositions pour lui apporter l’assistance adéquate une fois sur le terrain». Toutefois, il met en garde contre les appels fantaisistes.
Abus
La veille, au check point de mile 4, Michael Ngwa, un taximan est surpris par le couvre-feu. «J’ai pris des passagers de Bambui pour Bamenda hier (mercredi dernier Ndlr). Je suis arrivé à Mile 4 à 18h 02mn alors que des gendarmes venaient à peine de s’installer au poste de contrôle. Ils m’ont interpellé. Chaque passager dans mon véhicule était obligé de négocier sa libération avec un billet de 1000 F et moi j’ai dû payer 2000 F», raconte-t-il. Une attitude que réprimande le général de Brigade Agha Robinson Ndong, commandant de la 5e région militaire interarmées (RMIA). Le haut-gradé avise notamment: «tous ceux qui sont coupables d’exaction, d’arnaque sont punis et extirpés de la région du Nord-ouest. Le haut commandement ne cautionne pas des attitudes déviantes». Il ajoute «sur instruction du haut commandement, nous avons à notre niveau, conseillé à nos éléments déployés sur le terrain d’être amical, proche des populations. De ne pas extorquer, nuire les populations, de les accompagner dans leurs activités quotidiennes».
Muma Peter, un autre taximan a manqué de juste d’être parmi les premières victimes de cette mesure de l’autorité administrative: «je rentrais de Bambili pour la ville de Bamenda le 9 septembre. J’ai eu une crevaison au niveau de la pharmacie Andreg à Mile 4 Nkwen. Il était 17h45mn. Pendant que je remplaçais la roue, j’ai vu des gens courir et j’ai demandé ce qui se passait. C’est alors que l’un m’a demandé tu n’es pas au courant? J’étais perplexe et ne comprenais rien. C’est alors que j’ai reçu un coup de fils de mon voisin m’informant de l’arrêté du gouverneur prohibant la circulation à partir de 18h. J’étais obligé de garer mon véhicule à la station-service et regagner à pas de course mon domicile».
Impact économique
Du fait de ce couvre-feu, l’activité économique déjà fortement perturbée par l’insécurité a pris un nouveau coup. «C’est généralement à partir de 18h que je commençais à recevoir des clients parce qu’en journée chacun est occupé. Je ne fais plus de recette. Avant quand le couvre-feu débutait à 21h, je pouvais en moins de 2h de temps faire une recette de 50 mille francs. Voilà qu’aujourd’hui je ne peux même pas avoir 5 mille. Je risque faire banqueroute. Je me demande comment vais-je faire pour rembourser le prêt contracté auprès d’un établissement de micro-finance», s’inquiète Rayim Kemegni, gérant de débit de boissons au lieu-dit City-Chemist Round-about. Les propriétaires des lieux ludiques sont dans la même situation.
Autrefois, une ville bouillonnante dans la nuit, avec ses cabarets, bars, night-clubs et autre points chauds dont le coin de débauche par excellence Mobil Nkwen, Bamenda est aujourd’hui à l’image d’un cimetière. A partir de 18h, les flonflons de véhicules et motos se taisent. Les haut-parleurs des églises réveillées et autres baffles de sonorités cèdent la place à un silence de mort. Même dans les chaumières, les volumes des écrans téléviseurs sont réduits au minimum, s’ils ne sont simplement pas éteins. Chacun est sur le qui-vive. Certains vont au lit très tôt. «Je dors moins de 5h de temps chaque nuit parce qu’on se sait jamais par où le danger peut venir» lâche Willibroad Vedzenyuy pour qui «si je suis encore à Bamenda, c’est parce que je n’ai pas de relation dans une autre région». Michel Taboula ne dit pas autre chose «c’est mon emploi qui me retient encore ici. J’ai envoyé les enfants poursuivre leur éducation à Bafoussam, Douala et Yaoundé».
Vague d’exode
Après la journée de ville morte observée lundi 10 septembre, les agences de voyage de transport interurbain faisant la ligne Bamenda- Bafoussam, Douala et Yaoundé sont submergées. Ce qui a fait dire à un observateur averti que le degré d’exode à Bamenda est supérieur à celui contenu dans le livre d’exode dans la bible. Dans l’une de ces agences visitées jeudi matin autour de 11h, l’un des responsables qui a requis l’anonymat nous fait dire qu’une dizaine de bus sont déjà partis mais les passagers ne font qu’affluer. «Nous sommes débordés, nous leur expliquons qu’il n’ya plus de bus mais ils ne veulent pas entendre. Certains ont même passé la nuit à l’agence afin de s’acheter un ticket tôt ce matin» laisse-t-il entendre.
Du coup le prix des tickets de transport entre Bamenda et Yaoundé ou encore Bamenda et Douala a été revu à la hausse. Il faut débourser entre 8 et 10 mille francs CFA désormais, loin des 5600 et 5000 exigés en temps normal. A finance Junction, les transporteurs individuels exigent 4 à 5 mille francs aux passagers en partance pour Bafoussam. Or le prix homologué est de 1500 francs. Ici les passagers se bousculent lorsqu’un véhicule en provenance de Bafoussam gare. Les responsables d’agence justifient cette augmentation par le fait que les bus reviennent vides de Douala, Yaoundé, Bafoussam. Par conséquent, l’additif vise à compenser le carburant utilisé sur ce trajet retour.
Ce flux de la population qui quitte Bamenda a caracolé avec la sortie des leaders séparatistes dont Ivo Tapang Tanku sur les réseaux sociaux. Ce dernier enjoint à population du Nord-ouest et singulièrement celle de Bamenda de se terrer à domicile du 16 septembre au 10 octobre. Il affirme que ses éléments vont empêcher toute entrée de véhicule dans la région du Nord-ouest à partir du péage de Matazen par Santa pendant la période indiquée. Ceci afin de bloquer les charters de vote et partant, empêcher le déroulement de la présidentielle dans la région.
Zéphirin Fotso Kamga à Bamenda
Violation du droit à l’éducation : L’Unicef menace les sécessionnistes de représailles
Face aux violences qui entravent la rentrée scolaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, Jacques Boyer, le représentant du Fonds des Nations unies pour l’enfance, sort de sa réserve.
Dans une école au Nord-ouest du Cameroun Des responsables d’établissements enlevés ou tués; des élèves kidnappés; des campus assiégés ou incendiés ; des parents terrorisés par des messages de menaces des bandes armées. La rentrée scolaire 2018-2019 en zone anglophone du Cameroun et son lot de violence n’ont pas manqué de défrayer la chronique la semaine dernière. Si les mesures d’urgence ont abouti à la libération de quelques élèves et autres responsables d’établissement, «il n’en demeure pas moins que la situation reste préoccupante», s’inquiète Jacques Boyer.
Dans un communiqué qu’il publie ce 06 septembre 2018 à Yaoundé, le représentant de l’Unicef au Cameroun rappelle qu’«aucune intimidation ne devrait être tolérée par tous les partenaires bien intentionnés qui cherchent à promouvoir les droits des enfants à une éducation de qualité dans un environnement sûr, protecteur et sécurisé». Pour le fonctionnaire onusien, aucune raison ne peut être avancée pour justifier les attaques contre les enfants. Par conséquent, dit-il, «l’Unicef promet des représailles aux auteurs de ces actes qui veulent à coup sûr tuer l’école dans la partie anglophone du Cameroun». Mais quelle forme pourrait prendre ses représailles ? Le Communiqué est muet sur la question.
Alarmant
Pour le diplomate, «un enfant non scolarisé sur 4 vit dans un pays touché par une crise; dans 35 pays en situation de crise, les urgences humanitaires et autres conflits de longue durée ont déjà bouleversé l’éducation de 75 millions d’enfants âgés de 3 à 18 ans; dans ces pays, plus de 17 millions d’enfants en âge d’être scolarisés sont des réfugiés, déplacés au sein de leur pays ou à l’étranger. Parmi eux, seule la moitié fréquente l’école primaire et moins d’un quart l’école secondaire. Pour ceux qui continuent d’aller à l’école pendant ces crises, la qualité de l’éducation qu’ils reçoivent est loin d’être toujours satisfaisante. Dans ces contextes de conflit, les filles ont 2,5 fois plus de chances d’être non scolarisées que les garçons».
Et Jacques Boyer d’alerter: «Que les enfants du Nord-ouest et ceux du Sud-ouest du Cameroun ne viennent pas alourdir ces statistiques préoccupantes». Pour cela, il est dès lors nécessaire que les bourreaux de l’école placent celle-ci hors du champ de leurs cibles.Jean-René Meva’a Amougou