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Violation du droit à l’éducation : L’Unicef menace les sécessionnistes de représailles

Face aux violences qui entravent la rentrée scolaire dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest du Cameroun, Jacques Boyer, le représentant du  Fonds des Nations unies pour l’enfance, sort de sa réserve.

Dans une école au Nord-ouest du Cameroun

Des responsables d’établissements enlevés ou tués; des élèves kidnappés; des campus assiégés ou incendiés ; des parents terrorisés par des messages de menaces des bandes armées. La rentrée scolaire 2018-2019 en zone anglophone du Cameroun et son lot de violence n’ont pas manqué de défrayer la chronique la semaine dernière. Si les mesures d’urgence ont abouti à la libération de quelques élèves et autres responsables d’établissement, «il n’en demeure pas moins que la situation reste préoccupante», s’inquiète Jacques Boyer.

Dans un communiqué qu’il publie ce 06 septembre 2018 à Yaoundé, le représentant de l’Unicef  au Cameroun rappelle qu’«aucune intimidation ne devrait être tolérée par tous les partenaires bien intentionnés qui cherchent à promouvoir les droits des enfants à une éducation de qualité dans un environnement sûr, protecteur et sécurisé». Pour le fonctionnaire onusien, aucune raison ne peut être avancée pour justifier les attaques contre les enfants. Par conséquent, dit-il, «l’Unicef promet des représailles aux auteurs de ces actes qui veulent à coup sûr tuer l’école dans la partie anglophone du Cameroun». Mais quelle forme pourrait prendre ses représailles ? Le Communiqué est muet sur la question.
Alarmant
Pour le diplomate, «un enfant non scolarisé sur 4 vit dans un pays touché par une crise; dans 35 pays en situation de crise, les urgences humanitaires et autres conflits de longue durée ont déjà bouleversé l’éducation de 75 millions d’enfants âgés de 3 à 18 ans; dans ces pays, plus de 17 millions d’enfants en âge d’être scolarisés sont des réfugiés, déplacés au sein de leur pays ou à l’étranger. Parmi eux, seule la moitié fréquente l’école primaire et moins d’un quart l’école secondaire. Pour ceux qui continuent d’aller à l’école pendant ces crises, la qualité de l’éducation qu’ils reçoivent est loin d’être toujours satisfaisante. Dans ces contextes de conflit, les filles ont 2,5 fois plus de chances d’être non scolarisées que les garçons».
Et  Jacques Boyer d’alerter: «Que les enfants du Nord-ouest et ceux du Sud-ouest du Cameroun ne viennent pas alourdir ces statistiques préoccupantes». Pour cela, il est dès lors nécessaire que les bourreaux de l’école placent celle-ci hors du champ de leurs cibles.

Jean-René Meva’a Amougou

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