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Archives des SDF - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : SDF

  • John Fru Ndi : la vie en rôle

    John Fru Ndi : la vie en rôle

    Mort ce 12 juin 2023 à Yaoundé, le leader du Social Democratic Front (SDF) s’en va après avoir incarné des postures politiques majeures au Cameroun.

     

    Un homme politique s’est éclipsé. Il s’appelait Ni John Fru Ndi. Il avait 81 ans. Affaibli par une longue maladie, le « Chairman » quitte définitivement la scène politique où, pendant près d’une trentaine d’années, il a fait figure de poids et contrepoids au régime de Paul Biya. Devenu l’une des figures incontournables de l’opposition politique au Cameroun, la vie du libraire fut celle d’un « anti-système ». Sur son front, l’ancien président de PWD de Bamenda avait inscrit ce label. Et il le fait avec dynamisme. On lui doit notamment la boutade selon laquelle « Biya doit partir » inoculée à l’opinion publique au début des années 90. Au milieu de l’ambiance bruyante de revendication de la tenue d’Ni John Fru Ndi avait été désigné comme l’acteur politique dépositaire de deux propriétés : celui qui dirige la principale force d’opposition au Cameroun et celui l’adversaire principal du titulaire de la fonction exécutive. Natif de la partie anglophone du Cameroun, Ni John Fru Ndi avait tenté d’exploiter cette singularité avec, in fine, des objectifs de prise de pouvoir à plus ou moins long terme ou l’élaboration de politiques alternatives à court terme. Car pour lui, « être en démocratie, c’est, pour le citoyen, éprouver quotidiennement le fait que les institutions de base de la société dans lesquelles ils vivent sont justes, c’est-à-dire que les libertés de conscience, d ‘association, d’que la justice y est réellement un pouvoir indépendant et intègre ; que l’alternance politique s’y réalise régulièrement ».

    Jean-René Meva’a Amougou

  • SDF : Les dessous du NEC

    SDF : Les dessous du NEC

    Le parti de Ni John Fru Ndi veut sauver sa face dans les régions anglophones du pays.

    La dernière présidentielle perdue ; le parti en perte de vitesse dans les urnes comme dans les sondages; des grincements de dents toujours plus audibles…Le malaise est profond au sein du SDF (Social Democratic Front). A Douala, le 10 août 2019, le comité exécutif national (Nec en anglais) du parti de Ni John Fru Ndi a entrepris d’une part, de tirer les leçons de ces déconvenues et, d’autre part d’élaborer son avenir politique.

    Boycott de la session parlementaire du mois de novembre prochain ainsi que les prochaines consultations électorales au Cameroun. Voilà l’économie de ladite réunion. Les analystes voient en cette position du SDF un arrimage aux exigences des séparatistes. Pendant le maintien en captivité (à deux reprises) de John Fru Ndi, ces derniers ont exigé de lui, le rappel de ses élus du parlement et des mairies. Lors de son premier séjour dans le camp des séparatistes le Chairman avait opposé une fin de non recevoir à cette exigence. Acculé lors de son deuxième rapt, John Fru Ndi avait dit à ses ravisseurs qu’il allait se concerter avec l’instance décisionnaire de son parti avant de se prononcer sur la question.

    Le Nec de samedi dernier a entériné le boycott du parlement en novembre au cas où…. la crise persisterait. Ce serait faire preuve de myopie si on s’arrêtait à cette première lecture de la position du Sdf. Il faut aller plus loin et voir dans cette décision, le rang (quatrième) qu’a occupé le parti de la balance lors de la présidentielle d’octobre 2018. Un rang qui démontre que ce parti est en train de perdre du terrain. Le Nord-ouest et le Sud-ouest étant le vivier électoral de ce parti, il y a risque de voir le Sdf perdre la face sur l’échiquier national lors des prochaines municipalités et législatives. Sa position de principal parti de l’opposition étant menacée par des partis comme le Mrc de Maurice Kamto et celui de Cabral Libii. Or le retour à la paix dans les régions anglophones pourrait consacrer la position de parti leader de l’opposition au Sdf en cas de consultation électorale.

     Zéphirin Fotso Kamga

  • Présidentielle 2018 au Cameroun : Résultats et controverses d’un scrutin

    Présidentielle 2018 au Cameroun : Résultats et controverses d’un scrutin

     

    Le président sortant rempile pour un septième mandat, avec un principal défi politique à relever : renforcer la transparence électorale, pour éviter à l’avenir des résultats suspects provenant de 32 départements sur les 58 que compte le pays.

    À 85 ans, dont bientôt 36 passées à la tête de l’État, Paul Biya entame un septième mandat, dès sa prestation de serment (qui interviendra au plus tard le 7 novembre). Un nouveau septennat qui ne sera pas de tout repos. Le président réélu devra commencer par se faire accepter par tous les Camerounais. Pourtant proclamé vainqueur de la présidentielle du 7 octobre avec 71 % des suffrages, certains de ses compatriotes ne semblent pas reconnaitre cette victoire, un peu comme en 1992. Cette année-là, le président Biya avait été déclaré élu face Ni Jonh Fru par une avance de quelques milliers de voix.

    « Subversion »
    Le contentieux post électoral ne semble pas avoir mis fin à la contestation. « Nous rejetons en bloc tout ce qui vient d’être fait et nous rejetterons en même temps les résultats qui vont sortir de ce Conseil constitutionnel, qui, je dis, reste une excroissance du RDPC », a déclaré Paul Éric Kingue. Le directeur de campagne de Maurice Kamto s’exprimait après le rejet de la requête du candidat du MRC. Ce vendredi 20 octobre, après la clôture du contentieux électoral, des personnes réclamant un lien avec le Cameroun manifestent en Allemagne. Elles disent dénoncer « le hold-up politico-électoral en cours au Cameroun ». Dimanche, veille de proclamation des résultats, une autre manifestation publique est étouffée à Douala.

    Organisée par Jean Michel Nintcheu, député du SDF, elle a pour objectif « de dénoncer les fraudes massives et honteuses ayant émaillé l’élection présidentielle du 7 octobre 2018 ». Plusieurs personnes, dont des journalistes, sont aux arrêts.
    Jusqu’où ira cette défiance ? Difficile à dire. Une évidence cependant, le régime de Yaoundé prend l’affaire très au sérieux. Des SMS appelant à une manifestation le 22 octobre au centre de la ville de Yaoundé ont même provoqué une réaction du ministère de la Défense (Mindef). « Des individus mal intentionnés envoient des messages de subversion à travers vos téléphones. Cette nouvelle opération démontre que ceux qui veulent déstabiliser le Cameroun n’ont pas désemparé malgré les camouflets qui se superposent. Ne suivez aucun de ces messages », écrit colonel Didier Badjeck, chef de la division de la communication du Mindef.

    Intimidations
    Pour étouffer la contestation, les autorités jouent à la fois la carte de la manipulation et de l’intimidation. Au lendemain de l’élection du 7 octobre, les candidats Maurice Kamto et Cabral Libii sont placés sous haute surveillance. Des unités mixtes (police et gendarmerie) campent devant leur QG de campagne. À Douala, la police entoure depuis dimanche matin le domicile de Kah Walla et l’empêche de sortir. La fondatrice du Cameroon People’s Party (CPP) n’a pourtant pas pris part à cette élection présidentielle.

    Au même moment, des appels au calme et à la paix se multiplient sous l’initiative distraite du pouvoir de Yaoundé. Au petit matin du 19 octobre, la photo, le passeport et la carte d’embarquement du fils de Maurice Kamto se publiés sur les réseaux sociaux. A quelle fin ? Certainement pour tenter de dissuader les jeunes de descendre dans la rue, en indiquant que le candidat du MRC met ses enfants à l’abri.

    Chèque en blanc
    En sollicitant ce septième mandat, Paul Biya a pris très peu d’engagements. Qu’est – ce qui attend les Camerounais dans les sept prochaines années ? Difficile de lire dans une boule de cristal. Le candidat du RDPC s’est clairement prononcé pour le statu quo actuel : un État unitaire décentralisé tel qu’on le connait aujourd’hui avec la promesse d’accélérer la décentralisation. Cela suffira-t-il à mettre un terme à la crise anglophone ? Rien n’est moins sûr. Une seule certitude : moins de cent mille inscrits dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ont participé à la réélection de Paul Biya le 7 octobre. Ces régions ont pourtant 20 % de la population et un peu plus d’un million d’inscrits.

    Aboudi Ottou

    Élections présidentielles au Cameroun

    Même rengaine, même gangrène

    I— 11 octobre 1992, vol… à la victoire
    Des grésillements terribles autour des 39,98 % des suffrages engrangés par Paul Biya à cette élection présidentielle, organisée pour la première fois avec plus d’un candidat au Cameroun. Ni John Fru Ndi, le candidat du SDF (Social Democratic Front) parle, au superlatif, du « vol » de sa victoire. Il dit alors avoir percé des brèches dans la machine à frauder du président sortant. Crédité de 35,97 % seulement (selon la Cour suprême), le libraire ne peut accéder à la magistrature suprême. En bonne intelligence avec certaines chancelleries étrangères et la presse, Fru Ndi tente de s’éreinter dans un face-à-face avec Paul Biya. Cela ne change rien. Témoin actif des faits, Maître Akere Muna tranche, face à la presse à Yaoundé, le 18 octobre 2017: « En 1992, c’étaient les premières élections multipartites au Cameroun. Je gérais l’assemblage et le découpage des voix. Et je peux vous dire en 92, Fru Ndi a bel et bien gagné ».

    II—12 octobre 1997, adroit dans le boycott
    Cette année-là, le curseur se déplace simplement vers le code électoral. Parce que celui-ci empoisonne le débat public, trois formations politiques (SDF, UNDP et UDC) décident de ne pas prendre part au scrutin. Entre temps, la durée du mandat présidentiel passe de 5 à 7 ans. Paul Biya, une fois encore, tient le haut du pavé avec…92,7 %. Même si les ferments de contestation sont présents, le RDPC préfère en rire. La preuve : le 3 novembre, dans un hémicycle déserté par les 63 députés de l’opposition radicale, Paul Biya prête serment comme président de la République.

    III—11 octobre 2004, l’âge d’or des faux-semblants
    Le 25 octobre 2004, la Cour suprême siégeant comme Conseil constitutionnel proclame les résultats définitifs de l’élection présidentielle. Paul Biya glane 70,92 % des voix. L’opposition crie à la «fraude massive», tandis que l’Onel (Observatoire national des élections), «gendarme électoral», témoigne d’une élection régulière et transparente. Marafa Hamidou Yaya, alors ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (Minatd) parle d’incidents mineurs qui ne sont pas susceptibles de remettre en cause la validité du scrutin. Sauf que, écrite depuis la prison centrale de Yaoundé où il purge une peine de 25 ans pour détournement de fonds publics, l’une des lettres de l’ex-Minatd dit clairement que « Paul Biya n’a jamais gagné aucune élection ».

    IV—9 octobre 2011, encore Biya malgré les désordres lumineux
    Contre lui, 22 candidats. Paul Biya est réélu avec 77,98% devant John Fru Ndi. Les réactions de la France et des États-Unis retiennent l’attention. La première, par la voix de Bernard Valero (ex-porte-parole du Quai d’Orsay), estime que «lors du scrutin, de nombreuses défaillances et irrégularités ont été constatées. La France souhaite que des mesures soient prises pour que celles-ci ne se reproduisent pas lors des scrutins législatifs et municipaux de 2012». Une posture en rupture avec les félicitations officielles de la France. Les seconds, par le truchement de Robert Jackson, l’ambassadeur des États-Unis au Cameroun, concluent que «le jour du scrutin, nos observateurs ont noté des incohérences et des irrégularités à tous les niveaux, ainsi que des difficultés techniques de la part d’Elecam dans l’administration de l’élection». Rien n’y fait jusqu’en 2018, malgré ces avis catastrophés.

    V— 7 octobre 2018, gris-gris du Conseil constitutionnel
    Voici venu le temps d’expérimenter l’une des matrices de la démocratie : la «publicisation» des débats. On se félicite que le Conseil constitutionnel soit enfin un espace de confrontations à ciel ouvert. Tout s’y interroge, s’y débat, s’y affronte. Sauf que lors des discussions retransmises en direct sur les antennes de la télévision nationale, tout se passe comme si le «collège des sages» s’efforçait, par un usage effréné des techniques juridiques, de susciter une surface plane. Avec une durée inédite, Clément Atangana et son équipe ont nourri un faux suspense, un vrai buzz. Au finish, tous les recours sont rejetés.

    Jean-René Meva’a Amougou

    Présidentielle 2018

    Les leçons à tirer du scrutin du 7 octobre

    Le président sortant rempile pour un septième mandat, avec un principal défi politique à relever : renforcer la transparence électorale, pour éviter à l’avenir des résultats suspects provenant de 32 départements sur les 58 que compte le pays.

    Tranche de vie pendant la période post-électorale au Cameroun

    La présidentielle du 7 octobre 2018 a-t-elle été fiable et sincère ? En vidant le contentieux post-électoral vendredi de la semaine dernière, le Conseil constitutionnel (juge de «la régularité de l’élection présidentielle», selon l’article 132 alinéa 1 du code électoral) est loin d’avoir rassuré tous les Camerounais. En rejetant les 18 recours (en annulation partielle dans certains cas et totale dans d’autres), la haute juridiction n’a pas levé les soupçons qui pèsent sur l’authenticité de 32 procès-verbaux (PV) provenant des commissions départementales de supervision (CDS). Le CDS est l’instance où l’on compile les résultats des bureaux de vote d’un département.

    Ce lundi 22 octobre, le Conseil constitutionnel s’est pourtant appuyé notamment sur ces documents pour proclamer la victoire du candidat Biya Paul à ce scrutin. Au cours de l’audience solennelle de proclamation des résultats par Clément Atangana, le président sortant s’est vu attribuer 71,28 % des suffrages valablement exprimés (2 521 934 de voix), loin devant Maurice Kamto son suivant immédiat. Le candidat du Mouvement pour la renaissance (MRC) s’en tire avec 14,23 % (503 384 voix, résultats complets ci-dessous).

    Irrégularités
    La question de la transparence électorale est pourtant l’enjeu crucial du scrutin du 7 octobre dernier. Contrairement à l’avis des membres du Conseil, les chiffres montrent que les 32 procès-verbaux querellés auraient pu changer les résultats définitifs du scrutin. Selon les statistiques communiquées lors des débats devant la juridiction et non remises en cause, les 32 PV représenteraient plus de trois millions d’inscrits pour un total d’un peu plus de six millions, soit la moitié du corps électoral. Et dans ces unités administratives, 1,3 million de suffrages auraient été valablement exprimés et en écrasante majorité en faveur de Paul Biya, soit plus de 50 % du nombre de voix octroyées au candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC).

    «L’examen de ces documents montre qu’il ne s’agit pas de PV dans onze départements, mais des simples tableaux sur lesquels des fiches de présence ont souvent été agrafées», soutient Me Michelle Ndoki. Et l’avocate de Maurice Kamto, l’un des requérants, d’ajouter : «sans ces PV, nous pouvons dire, en tant que juristes, que la Commission nationale de recensement général des votes n’a pas statué sur des bases légales. Et donc, elle ne vous met pas en capacité de proclamer des résultats fiables». Elle relève aussi un écart entre le nombre d’inscrits figurant dans nombre de ces PV et celui rendu public par Elecam, l’organe chargé d’organiser les élections. Dans certains documents, le nombre de suffrages valablement exprimés est aussi supérieur au nombre de votants, rajoutant à la suspicion.

    Esquives
    En réponse, les défenses du RDPC et d’Elecam, conduites respectivement par Me Eyango et Me Atangana Amougou, bottent en touche les griefs formulés par le candidat Maurice Kamto. Elles estiment qu’il s’agit d’un nouveau moyen non contenu dans la requête introduite par Maurice Kamto. Me Eyango et Me Atangana Amougou ne font d’ailleurs que suivre une position exprimée par le Conseil constitutionnel. Au deuxième jour de l’examen de la requête du candidat du MRC, la juridiction a refusé de statuer sur l’authenticité de ces PV et la fiabilité des données contenues dans ces documents. Elle réserve une fin de non-recevoir à la demande des conseils de l’agrégé des facultés françaises de droit. Celui-ci souhaitait la confrontation desdits documents aux listes d’émargement en vertu de l’article 107 du code électoral. «Les listes électorales émargées sont conservées par le démembrement communal d’Élections Cameroon. En cas de contestation, elles sont transmises pour consultation au Conseil constitutionnel (…) sur sa demande», dispose-t-il.

    Lors de l’examen de son recours, la défense de Joshua Osih, candidat du Social Democratic Front (SDF), est revenue à la charge sur cette question. En rendant sa décision, le Conseil constitutionnel semble convaincu de la pertinence de ces irrégularités. En effet, il estime que seul le premier moyen de la requête du candidat n’était «pas justifié», l’élection, de l’avis du Conseil, ayant eu lieu dans les régions du Nord-ouest et le Sud-ouest. «Sur le reste des moyens, les griefs soulevés sont sans incidence sur le résultat de l’élection, au sens de l’article 134 du code électoral, compte tenu du nombre de suffrages exprimés en faveur du requérant», poursuivit Clément Atangana. Selon l’article 134, «le Conseil constitutionnel peut rejeter les requêtes ne contenant que des griefs ne pouvant avoir aucune incidence sur les résultats de l’élection». Mais question: comment des griefs concernant notamment les suffrages exprimés par la moitié du corps électoral peuvent n’avoir aucune incidence sur les résultats de l’élection ? Le président réélu devrait sérieusement adressé une réponse fiable à cette question. A ce sujet, la réforme du système électoral en général, et du code électoral en particulier est la première voie à défricher

    Aboudi Ottou

     

  • Élection présidentielle au Cameroun : Les intentions de vote  à une semaine du scrutin

    Élection présidentielle au Cameroun : Les intentions de vote à une semaine du scrutin

    Selon un sondage du Nkafu Policy Institute, réalisé en septembre, une coalition entre deux de ces candidats «augmenterait considérablement» les chances de victoire de l’opposition à la présidentielle du 7 octobre prochain.

     

    Le palais de l’Unité pourrait changer de locataire si et seulement si…

    2018 pourrait être l’année de l’alternance au Cameroun. C’est en tout cas à cette conclusion qu’on arrive en lisant le sondage d’opinion sur la gouvernance, l’économie et l’élection présidentielle du 7 octobre publié ce 29 septembre 2018. Il est l’œuvre du Nkafu Policy Institute. Un think-tank camerounais apparenté à la fondation Denis & Lenora Foretia située dans le 6e arrondissement de Yaoundé.

    Réalité

    Cette enquête, réalisée avec le soutien du National Endowment for Democracy (NED) a permis d’interroger 2024 Camerounais adultes dans les dix régions. Les entretiens sont réalisés dans 54 centres urbains et 25 localités rurales du 10 au 20 septembre 2018. Toutes les interviews sont menées avant le début officiel de la campagne présidentielle. À en croire les auteurs de l’enquête, « cet échantillon représentatif a une marge d’erreur de +/-3% ». 65,36 % des personnes interrogées ont déclaré s’être inscrites pour voter avec plus d’hommes (70,10 %) que de femmes (60,44 %). En ce qui concerne la dernière élection présidentielle en 2011, 46,54 % de sondés déclarent avoir voté. Pour la prochaine élection, 54,13 % de sondés sont susceptibles de voter. En termes de probabilité de participation, les francophones sont plus susceptibles de voter que les anglophones (60,49 % contre 32,33%).

    À la question de savoir pour qui ils voteraient au cours de ce scrutin, le président sortant vient en tête. Mais Paul Biya ne récolte que 29,82 % des intentions de vote. Beaucoup moins que les 35 % officiellement obtenus en 1992. Cette performance parait logique au regard du niveau d’insatisfaction de la politique actuelle mise en exergue par le sondage. Lorsqu’on leur demande de décrire la situation économique actuelle du pays, une grande majorité (79,1 %) de Camerounais la considère comme mauvaise ou très mauvaise, tandis que 16,82 % seulement la considèrent comme bonne ou très bonne. Plus surprenant encore, 90 % des personnes ayant des revenus de 500 000 francs CFA par mois pensent que la situation économique actuelle est mauvaise ou très mauvaise.

    Coalition

    Trois candidats d’opposition sont au coude-à-coude : Cabral Libii du parti Univers avec 11,24 % des intentions de vote ; Maurice Kamto du Mouvement de la renaissance du Cameroun (12,65 %) et Joshua Osih du Social Démocratic Front (13,10 %). Cabral Libii est en grande partie soutenu parmi les jeunes francophones où il compte près de 19,37 % de soutien parmi les Camerounais de moins de 35 ans. Les autres candidats ont été peu soutenus: Garga Haman Adji (3,89 %), Ndifor Afanwi Frankline (2,21%), Akere Muna (2,12 %), Serge Espoir Matomba (0,71 %) et Ndam Njoya (0,71%). 23,54% ont choisi de ne pas répondre à cette question.

    Pour les auteurs de l’enquête, « il est aujourd’hui clair que si les partis d’opposition du Cameroun sont sérieusement intéressés à remporter l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, une coalition est plus que nécessaire. Par exemple, une fusion entre M. Libii, M. Kamto et M. Osih, ou seulement deux des trois augmenterait considérablement leurs chances ». On doit être surtout très inquiet de savoir que 49,65% de Camerounais pensent à un risque de violence post-électorale. « Des mesures énergiques doivent être prises pour éviter cette possibilité réelle. Nous aspirons vivement à un nouveau consensus parmi les Camerounais, à un nouveau départ », recommande l’étude.

    Aboudi Ottou 

    Campagne présidentielle 2018

    Le RDPC fait profil bas dans le Nord-ouest 

    Un meeting du parti au pouvoir délocalisé pour une zone plus sécurisée. Et la fille de l’ancien président Ahmadou Ahidjo en renfort.

    Les responsables de la campagne RDPC dans le Nord-ouest

    Le Social Democratic Front (SDF) entend entrer effectivement dans l’effervescence le 3 octobre prochain. En attendant, c’est dans la discrétion que la section du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) de la Mezam II a lancé la campagne présidentielle à Santa mardi 25 septembre. Ceci après le lancement au niveau régional et singulièrement dans le département de la Mezam le 22 septembre. Contrairement à la place des fêtes de Santa, lieu par excellence des grands meetings du parti au pouvoir, Jonathan Fru, président de section RDPC Mezam II, a choisi la salle des actes de la commune pour procéder au lancement de la campagne présidentielle.

    « Enfant gâté »

    Santa a été toujours l’enfant « gâté » du renouveau, justifient les intervenants à ce meeting. Un privilège qui se résume en la nomination des fils de cet arrondissement dans la haute administration. Ils en veulent pour preuve, la nomination du président de section Jonathan Fru au poste de secrétaire général au ministère des Mines et de Développement technologique. En ce qui concerne les infrastructures de développement, Santa a bénéficié du don japonais de la construction des salles de classe, des bornes fontaines, de l’électricité, des projets agricoles, etc. Autant de réalisations qui plaident en faveur du candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais.

    Aminatou Ahidjo

    De son côté, Mbah Acha Rose, ministre délégué à la présidence chargé du Contrôle supérieur de l’Etat, coordinatrice de la campagne pour le candidat Paul Biya dans le département de la Momo, a procédé, mardi à la distribution du matériel de campagne aux présidents des sections RDPC. Elle a prescrit une campagne de proximité aux responsables de base du parti. Quant à Aminatou Ahidjo, fille de l’ancien président Ahmadou Ahidjo, passée sous pavillon du « Renouveau », elle est venue prêter main-forte à la candidature de Paul Biya dans le Nord-ouest. En mission de paix, elle a laissé entendre à Bamenda que le président Paul Biya a déjà diagnostiqué le problème anglophone et entend y apporter une solution définitive en temps opportun. Mais en attendant, elle suggère à la population de cette région de privilégier la paix et la réconciliation. Elle est d’avis qu’aucun développement ne peut avoir lieu sans la paix. À l’en croire, Paul Biya tient toujours parole.

    Zéphirin Fotso Kamga

    Kribi

    Les militants du RDPC boudent un meeting

    En arrière-plan de leur posture, des frustrations cumulées depuis des années.

    La place des fêtes de Dombè, dans l’arrondissement de Kribi 2e, n’a pas réussi à faire le plein d’œuf le lundi 24 septembre 2018. Alors qu’à grand renfort de publicité, un meeting du RDPC avait été annoncé, seuls quelques militants ont honoré ce rendez-vous de campagne électorale. Le tableau n’a pas manqué de taper à l’œil de Grégoire Mba Mba, le sénateur RDPC de la région du Sud. Désabusé, ce dernier parle de «trahison » orchestrée par les militants de la section Océan Sud 2. L’indignation du parlementaire s’est davantage affichée lorsqu’il a promené son regard aux alentours. Partout, les commerces ont ouvert. On y percevait des propos empreints de raillerie à l’endroit des officiels assis à la tribune. « Voilà ce qu’on fait au moment où Kribi pleure et parle de son avenir », s’est désolé Grégoire Mba Mba.

    Séance tenante, un appât est lancé. Guy Emmanuel Sabbikanda, le maire de la commune de Kribi 2e, annonce « le recrutement de 150 jeunes à la mairie pour une campagne spéciale d’hygiène et de salubrité qui ira jusqu’à la prestation de serment prévue le 6 novembre 2018 avec un salaire quotidien de 2 000 francs CFA ». Cette offre n’a pas l’effet attendu.
    L’on a compris tout le désintérêt des militants du RDPC dans cette partie de la cité balnéaire. Leur posture trahit la somme des colères générées par le scandale des indemnisations liées au chantier du port en eau profonde de Kribi d’une part, et par le deuxième programme de contractualisation des instituteurs de l’enseignement général au ministère de l’Éducation de base (Minedub) en 2014 d’autre part. À ce jour, dans le département de l’Océan, et principalement à Kribi 2e, on continue de ruminer ces frustrations.

    Damien Tonyè, à Kribi

     

    Jean Marc Bikoko

    Dynamique Citoyenne appelle à une mobilisation pour protéger les suffrages exprimés

    Dynamique Citoyenne est en train d’offrir ses services aux différents candidats en matière de sécurisation des votes dans les régions en sécurité où le vote doit avoir lieu

    Le président de Dynamique Citoyenne analyse la première semaine de campagne électorale et lève un pan de voile sur les initiatives du réseau en vue de sécuriser le vote.

    La campagne électorale a effectivement débuté le 22 septembre. Comment le réseau des organisations de la société civile (Dynamique citoyenne) vit ce moment d’effervescence politique ?
    Dynamique Citoyenne, en sa qualité de réseau de suivi indépendant des politiques publiques et des stratégies de coopération, vit ce moment d’effervescence non seulement en observateur averti, mais surtout en acteur engagé.

    En écoutant les différents candidats, quelle impression vous en gardez ?
    L’impression que nous avons en écoutant les différents candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, c’est qu’aucun d’eux n’a élaboré de manière spécifique un projet de société. Ils se sont tous exercés à présenter des promesses de campagne sous le label de programme politique, donnant alors l’impression que le projet de société est synonyme de programme politique. Alors qu’à l’évidence, c’est tout à fait le contraire, un projet de société n’est pas un programme politique, même si ce dernier en est un des aspects.

    Le projet de société est une offre politique globale structurée qui traduit dans les faits le rêve que son auteur formule pour la société qu’il entend transformer. C’est la vision d’un idéal, plus précisément la réponse politique à une situation que l’on entend modifier ou changer en bien. Dans cette perspective et pour Dynamique Citoyenne, le projet de société n’est rien d’autre que l’organisation d’une action à entreprendre, avec des indicateurs de résultats clairs.

    Vous conviendrez alors avec moi que les candidats ont plutôt déroulé des promesses de campagne, en lieu et place d’un projet de société. Ce d’autant plus que ces promesses de campagne qui nous sont présentés comme des programmes politiques passent sous silence leur mode de financement. Il convient également de relever que tous font abstraction de ce qu’il adviendra des institutions de la République comme le Conseil Supérieur de la magistrature, le Conseil Constitutionnel, le Parlement, le Sénat, le Conseil économique et social, si jamais ils accédaient au pouvoir au lendemain du 7 octobre 2018.

    Qu’est-ce que Dynamique citoyenne exige des candidats à cette présidentielle ?
    La première exigence de Dynamique Citoyenne (DC) à l’endroit des différents candidats, c’est d’abord la présentation aux Camerounais d’un projet de société en bonne et due forme, réaliste et réalisable, dans l’espace et dans le temps. Ensuite, ce que DC attend des uns et des autres, c’est entre autres la manière dont chacun entend solutionner les problèmes d’actualité tels que la crise sociopolitique qui prévaut au Cameroun et à laquelle le gouvernement fait face depuis des années, l’insécurité qui prévaut dans un certain nombre de régions du pays, les problèmes liés à la cohésion sociale et au consensus national, etc. Parce que pour Dynamique Citoyenne, la résolution de la majorité des problèmes (la forme de l’État, la gouvernance politique, électorale, administrative, économique et sociale du Cameroun aujourd’hui passe par un Dialogue national inclusif.

    Comment se déploie DC pendant cette campagne électorale ?
    Dans la suite logique des actions menées depuis 2016 (analyse du système électoral et production d’un Code électoral alternatif), Dynamique Citoyenne est en train d’offrir ses services aux différents candidats en matière de sécurisation des votes dans les régions en sécurité où le vote doit avoir lieu. Partant du constat que la plupart des partis vont être confrontés à des problèmes de représentation dans les bureaux de vote le jour du scrutin, Dynamique Citoyenne (qui est implanté et bien structuré dans les dix régions administratives du Cameroun) a déjà mobilisé les populations dans de nombreuses communes qui n’attendent que d’être sollicitées. En attendant la publication officielle du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote, le partenariat avec certains partis ayant des candidats à la présidentielle est déjà formalisé.

    Avez-vous approché d’autres observateurs électoraux ou les scrutateurs de partis politiques pour une coalition dans la surveillance du scrutin?
    Nous l’avons effectivement fait et des coalitions sont déjà mises sur pied. Nous n’attendons plus que la publication officielle du fichier électoral et de la cartographie des bureaux de vote.

    Comment DC entend assurer son rôle d’observation du scrutin ?
    Des milliers de membres de Dynamique Citoyenne ont déjà été formés pour l’observation. Alors qu’on n’attendait plus que des accréditations, on se trouve confrontés au refus par le « Tout Puissant Minat » de valider la liste à lui soumise par une de nos organisations membres. Sur une liste de 600 personnes, le Minat a rejeté plus de 550 demandes.

    Quels conseils aux électeurs et aux candidats pour éviter les fraudes le jour du scrutin et partant des résultats contestés ?
    Dynamique Citoyenne demande aux électeurs et aux candidats de se mobiliser et de tout mettre en œuvre pour protéger les suffrages exprimés. Nous leur conseillons donc d’être vigilants et de se disponibiliser jusqu’à la signature des procès-verbaux.

    Après l’élection, que produira DC? À quelles fins ?
    À l’issue du scrutin du 7 Octobre 2018, Dynamique Citoyenne a prévu un rapport qui est déjà en élaboration. Ce d’autant plus que notre suivi du processus électoral se fait avant, pendant et après. Ceci dans le but de confirmer ou d’infirmer la pertinence des problèmes identifiés comme obstacles pour des élections justes et transparentes.

    Votre grande attente au sortir du scrutin du 7 octobre prochain ?
    C’est que le résultat qui sortira des urnes le 7 octobre 2018 soit le reflet exact du choix des Camerounais. Ce qui va être compliqué, au vu des manœuvres entretenues par le ministre Paul Atanga Nji qui s’est déjà pratiquement substitué à Elecam, la structure en charge de la gestion des élections et qui se voudrait neutre.

    Votre mot de fin ?
    Le mot de fin s’adresse particulièrement au président Paul Biya en fin de mandat et qui brigue un énième mandat à la tête de la nation. Dynamique Citoyenne, qui coordonne la coalition « Tournons La Page Cameroun » souhaite vivement que le Cameroun s’inscrive dans la logique démocratique qui consacre l’alternance à tous les niveaux de la gestion de l’État.

    Interview réalisée par
    Thierry Ndong

    « Observateur d’un jour »

    Le gros œil du citoyen sur le scrutin du 7 octobre

    Les contours de l’initiative de Guibaï Gatama ont été exposés à la presse le 26 septembre 2018 à Yaoundé.

    « Le 7 octobre 2018, tout Camerounais, dans tout bureau de vote, doit se sentir concerné par l’élection présidentielle ». Plus qu’un prérequis, Guibaï Gatama invite tout citoyen à une observation rigoureuse du scrutin. Plus simplement : « le jour du vote, chaque Camerounais est appelé à identifier la bonne pratique électorale aussi bien que les défauts de celle-ci », appuie le directeur de publication de L’œil du Sahel, au cours d’une conférence de presse au siège du journal ce 26 septembre 2018.

    Acteur et non spectateur
    À en croire le promoteur de « Observateur d’un jour », le numérique impose une nouvelle approche de l’actualité. Il peut également servir à l’observation anonyme d’une élection et alimenter le débat public y afférent. « C’est la raison pour laquelle les observateurs volontaires, à défaut de fournir une analyse fine de l’ensemble du tableau électoral, ils peuvent à l’aide d’une ou plusieurs photos ou vidéos, donner une vue globale du scrutin », projette Guibaï Gatama. Selon lui, cette approche permet de limiter la fraude systémique. Mieux elle la circonscrit à des questions d’irrégularités ponctuelles, à mettre sur le compte des imperfections.

    Sur le terrain
    L’observation, celle d’un jour, doit être ramenée à sa juste mesure. Il n’est nullement question pour le simple citoyen d’interférer dans le processus et les autres mécanismes de contrôle électoral mis en place par l’État. Guibaï Gatama pense que les modalités concrètes de production des données doivent se définir sur la base d’un critère : ce qui « mérite d’être observé ». Portables ou caméras en main, photographe amateur ou professionnel, journaliste ou pigiste, tout le monde peut s’improviser reporter, « seulement sous cette condition ».

    Sur ce plan, un dispositif de modulation et d’orientation est mis en place. Sur la base de celui-ci, les paradoxes du « travail sur le terrain » sont encadrés. D’où la main tendue du journaliste aux autorités publiques. L’enjeu est, dit-il, de participer à « l’écriture de l’histoire positive du Cameroun ».

    André Balla (Stagiaire)

  • Joshua Osih : trop proche d’Etoudi pour réussir…

    Joshua Osih : trop proche d’Etoudi pour réussir…

    Porté à bout de bras par Ni John Fru Ndi, leader du Social Democratic Front, l’homme d’affaires rêve de réussir où son mentor bute depuis plus de 25 ans. Mais sa proximité supposée avec les arcanes du pouvoir est un véritable boulet.

    Il veut faire d’un coup d’essai un coup de maître. Joshua Osih, candidat élu du Social Democratic Front (SDF) au scrutin présidentiel du 7 octobre prochain caresse le rêve de récompenser 26 ans de lutte du «parti de la balance». Après une vingtaine d’années à jouer les seconds rôles derrière le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) au pouvoir, le SDF est aujourd’hui affaibli. Il ne compte que 18 députés à l’Assemblée nationale, 07 sénateurs à la chambre haute du Parlement, 826 conseillers municipaux ; pour un total de 851 représentants au niveau local. Soit un taux de représentation de 10 % selon les experts.

    En choisissant, en février 2018, un jeune loup en lieu et place du vieux renard Ni John FruNdi, pour la course à la magistrature suprême, le SDF ne rêve pas seulement d’un rajeunissement par l’image, mais également d’une renaissance sur l’échiquier politique.

    Le «Suisse»

    Agé de 50 ans (il est né le 9 décembre 1968), Joshua Osih est jeune, au sens des réalités sociales du Cameroun. Il représente donc pour beaucoup ce désir de renouvellement de la classe politique. Ambitieux, il l’est également. Né à Kumba, dans la région du Sud-Ouest, Joshua Nambangi Osih se présente lui-même comme « le fils d’un révérend pasteur de Madie Ngolo dans le département du Ndian, et d’une mère d’origine suisse ». Ce double héritage, Joshua le revendique : « [cela] m’a appris très tôt à accepter la différence, être tolérant et m’a ouvert les yeux sur les réalités internationales », déclare-t-il.

    Pourtant, l’homme a longtemps été taclé sur ce double héritage. S’appuyant sur la législation camerounaise (qui ne reconnait pas la double nationalité), certains ont même parié que Joshua Osih sera disqualifié de la course à la présidence de la République. « Je vis au Cameroun. Ma nationalité est camerounaise. Mon passeport est camerounais. J’ai deux passeports dont l’un est de service. Je paie mes impôts au Cameroun et je suis député de la nation », se défend-il encore sur un plateau de télévision ce mardi 21 août. « Je n’ai pas de passeport suisse », tranche-t-il finalement.

    Le candidat à la présidentielle défend sa « camerounité » bec et ongle, lui qui se voit déjà vainqueur au soir du 7 octobre 2018. Là où ses concurrents parlent avec prudence, Joshua Osih ne se fait aucune illusion sur l’issue du scrutin et utilise presque comme une allitération le « dès le 08 octobre je ferai… ». Au sein du SDF, on reconnait volontiers que le premier vice-président est un homme ambitieux.

    Ascension

    Il s’engage dans cette formation politique dès sa création en 1991. Il apparait dès lors comme l’un des premiers soutiens de celui qui devient plus tard l’opposant historique. Malgré la défaite, toujours non reconnue par le SDF, à la présidentielle de 1992, Joshua Osih reste militant. Dans son Ndian natal, il œuvre à implanter le parti avec un certain succès. Le RDPC recule dans un de ses bastions. Ce qui lui vaudra une récompense de la hiérarchie du parti.

    Après un mandat bref comme conseiller municipal à la commune rurale de Toko, non loin de Kumba, Joshua trouve le Sud-ouest trop étroit pour ses ambitions. Il décide de faire de Douala, la grande métropole économique où il a ses entreprises, sa base politique. «Au sein du parti, je suis passé de militant et assistant administratif après avoir rejoint le parti en 1991 à délégué régional dans ce qui s’appelait encore la province du Sud-ouest, pour être élu au poste de 2ème vice-président national à la convention de 2006 et 1er vice-président national lors des conventions de 2012 et 2018. En 2013, les populations du Wouri-centre (arrondissements de Douala 1er et Douala 6e) m’ont élu comme leur représentant à l’Assemblée nationale du Cameroun», affiche-t-il dans sa biographie officielle.

    Fils politique

    Dans le parti, il se murmure, à souhait et à loisir, que la fortune de Joshua n’est pas étrangère à cette ascension. Néanmoins, on lui reconnait également une grande intelligence, un amour pour le travail, mais davantage de bénéficier d’une attention particulière de la part du président national Ni John FruNdi. « Joshua est le fils politique du chairman. Le président a de nombreux enfants qu’il a formés; mais vous savez, tous les parents ont des préférences parmi leurs enfants », commente un militant du SDF. Cette préférence pour son jeune cadre se manifeste, une fois de plus, après le scrutin législatif de septembre 2013. Joshua Osih, à sa première expérience comme député, est choisi par le chairman pour occuper le poste de vice-président de la Commission des finances et du budget à l’Assemblée nationale. Et ceci au détriment de Simon Fobi Nchinda, cador du parti, jusque-là titulaire du poste.

    En février, ces deux hommes s’affrontent pour l’investiture du candidat du SDF à la présidentielle. Au cours de cette primaire, le chairman est officiellement neutre, mais l’un de ses fils est le directeur de campagne de Joshua. Pour de nombreux observateurs, le député est devenu «un candidat sous tutelle».

    Avant d’arriver à être le deuxième candidat du SDF à une élection présidentielle, l’ancien élève du lycée bilingue de Yaoundé, au quartier Essos, dit avoir été obligé de quitter le Cameroun à cause de ses «fortes opinions politiques au lendemain de l’élection présidentielle de 1992». Mais l’homme revient quelques années plus tard, plus déterminé que jamais.

    Et comme quasiment tous les candidats à l’élection présidentielle du 07 octobre 2018, qui battent campagne sur le thème de la rupture, Joshua Osih vante son «courage politique à s’attaquer au symbole». « Il ne faut pas avoir peur de toucher aux symboles», clame-t-il. Au rang de ces symboles, l’entrepreneur veut « dès le 8 octobre » dissoudre la prestigieuse Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam), réformer le franc CFA afin d’«établir la souveraineté monétaire» du Cameroun, ou déplacer la capitale régionale du Centre.

    Boulets

    Mais, problème : Joshua Osih est au goût de certains un peu trop audacieux. Nombre de ses compatriotes sont en effet sceptiques sur le réalisme du programme politique avec lequel il conduit le SDF à cette présidentielle. Le candidat du SDF a, par ailleurs, du mal à convaincre une partie de l’opinion de la sincérité de sa démarche. Elle qui pointe sa trop grande proximité avec les réseaux d’Etoudi. La société de maintenance aéronautique qu’il a montée à Douala après avoir été agent des opérations à la Lufthansa (compagnie aérienne allemande) est, par exemple, soupçonnée d’offrir ses services au président de la République sortant et candidat à sa propre succession. Sur un plateau de la télévision Equinoxe, Joshua avoue à demi-mot: oui, il gère une société qui fait dans la maintenance des aéronefs. Mais, ajoute-t-il, quand des avions viennent, il ne s’occupe pas de leur provenance. Il s’est trouvé, reconnait le chef d’entreprise, que certains avions dont il a eu en charge la maintenance ont servi aux déplacements du chef de l’Etat.

    Toutefois, ce passionné d’aviation, dit ne jamais avoir bénéficié de la commande publique. Il rejette aussi une quelconque proximité avec la famille présidentielle. Mais, en même temps, revendique des liens étroits avec les premiers enfants de Chantal Biya, épouse du chef de l’Etat.

    Aboudi Ottou et Ifeli Amara (stagiaire)

     

    Intégration régionale : se tourner vers l’Afrique de l’ouest

    Comme la plupart des candidats à l’élection présidentielle du 7 octobre 2018, le programme du porte-fanion du SDF ne comporte pas un chapitre sur la politique étrangère en général ; et les questions d’intégration régionale ne sont évoquées qu’au détour d’une réponse sur d’autres problématiques. Aussi apprend-on que pour le SDF, «le Cameroun doit reprendre sa place de leader dans la sous-région».

    «Avoir une intégration réelle, c’est-à-dire qu’il faut se donner les instruments nécessaires pour que cette intégration existe véritablement, surtout pour les Camerounais ; mais également pour les autres populations de l’Afrique centrale», développe Joshua Osih. Cependant, précise le candidat, «il ne faudrait pas que cela s’arrête à des sommets ». Aussi, avertit-il : «si je constate que ce sont les autres pays qui bloquent l’intégration, je n’hésiterai pas à aller vers d’autres arrangements».

    Et de préciser sa vision : «je pense par exemple que les autres pays veulent être un frein pour le développement et la croissance du Cameroun ; il serait utile peut-être de commencer à explorer d’autres arrangements comme celui avec le Nigéria et la communauté ouest-africaine». Pour le député du Wouri centre, «cela ne doit pas être une fatalité que d’être dans un arrangement pour lequel nous ne voyons pas beaucoup de dividendes aujourd’hui».

    Ifeli Amara (stagiaire)

    Bio-Express

    • Noms: Joshua Nambangi Osih
    • Age: 50 ans
    • Expérience: Il commence sa carrière en 1988 à Douala à l’âge de 20 ans comme agent des opérations à Lufthansa German Airlines. En 1994, il fait escale chez Trans World Airlines Inc à Genève avant de rejoindre un an plus tard le géant Swissair/Swissport. En 1998, il crée l’entreprise Africain Travel management au Cameroun. En 2002, il crée Camport PLC, représentant exclusif de la multinationale Swissport.
    • Niveau académique: Titulaire d’un MBA (Master en Business Administration)
    • Situation matrimoniale: marié et père de trois enfants
    • Trait particulier: parle couramment français, anglais et allemand
  • Crise anglophone: Paul Biya joue ses dernières cartes

    Crise anglophone: Paul Biya joue ses dernières cartes

    Plan d’urgence humanitaire et nominations des anglophones à de hautes fonctions, tel est décliné le bouclier qu’utilise le chef de l’Etat pour contrer la violence dans le Nord-Ouest et le Sud – Ouest du pays. 

    Il a encore tiré son écritoire et sorti sa plume le 05 juillet dernier. Ce jour-là, Paul Biya a décidé de porter Mme Feh Helen Kwangan -épouse Galega- à la tête du conseil d’administration de l’Ecole nationale d’administration et de magistrature (Enam) de Yaoundé. Ancienne directrice des droits de l’Homme et de la coopération internationale au ministère de la Justice, l’heureuse promue est une magistrate de 4ème grade.

    A la faveur d’un décret présidentiel, cette originaire de la région du Nord-ouest élargit de fait le cercle des anglophones nommés, depuis peu, par le chef de l’Etat à des postes de poids. On cite aussi volontiers Paul AtangaNji et Pauline Nalova lyonga, respectivement propulsés ministres de l’Administration territoriale et des Enseignements secondaires. «Des anglophones titularisés à ces postes-là, c’est la première fois depuis l’indépendance», situe Elvis Ngolle Ngolle sur le plateau de «Inside the presidency», un magazine de la télévision publique camerounaise, diffusé le 02 juillet 2018. Le même jour, ce natif du Kupe Manengouba (région du Sud-Ouest) est désigné président du conseil d’administration de l’hôpital général de Douala.

    A Yaoundé, au cours d’une conférence de presse qu’ils donnent le 05 juillet 2018, Issa Tchiroma Bakary et Paul Atanga Nji vantent solidement le «Plan d’urgence humanitaire» et les modalités de son financement. Le ministre de la Communication (Mincom), appuyé par son collègue de l’Administration territoriale (Minat), renseignent que ce plan budgétisé à hauteur de 12,7 milliards de francs CFA, est en train d’être mis en œuvre. Pour justifier l’opération, le site internet de la présidence de la République voit en Paul Biya un homme «soucieux du retour au calme et du bien-être des populations des régions du Nord-ouest et du Sud-ouest en proie aux troubles à causes des violences perpétrées par des terroristes depuis deux ans».

    Regards

    Relativement à ces actualités, la crise anglophone sert d’aiguillon à des grilles de lecture. Celles-ci s’attachent à présenter Paul Biya plaçant tout son espoir dans le bouclier construit par des nominations et le «Plan d’urgence humanitaire». D’un côté, certains qualifient cet appoint en cash «d’instrument politique». «Il (le chef de l’Etat) sait que les semaines qui s’annoncent seront fatidiques. Pour lui. Pour la présidentielle notamment. Eteindre la crise anglophone, c’est pile ou face pour lui», analyse Anemboh Monju. La communicatrice du Social Democratic Front (SDF) fait remarquer que mis sous pression par le contexte actuel, Paul Biya a missionné Philemon Yang, son Premier ministre, en parallèle d’autres tâches spécifiques pilotées sur le terrain par le Minat.

    «Au-delà de toute cette agitation et autres effets de manche, il faut surtout lire le plan d’urgence humanitaire sous le prisme de l’urgence justement, c’est-à-dire celle imposée par le calendrier électoral», suggère Jean-Marc Bikoko, membre de la coalition «Tournons la page» (un consortium d’organisations de la société civile pour l’alternance pacifique). Pour lui, l’actuel locataire d’Etoudi est «suffisamment échaudé par la crise anglophone qu’il est tenu de désamorcer les tensions à l’aide de ces deux instruments». Par rapport à cela, le président exécutif de Dynamique citoyenne a des doutes. «Ce type de dispositif, dit-il, a surtout pour but d’essayer d’éteindre un incendie, mais ne traite jamais le problème à la racine. C’est juste des saupoudrages successifs au lieu de réformes profondes et utiles pour le long terme».

    Sur la même veine, Josué Ngounang, le président de l’ONG «Cameroon First» croit que la pression de la crise dans la partie anglophone du pays oblige le président de la République à jouer son va-tout, en espérant obtenir des résultats immédiats. De son point de vue, le Plan d’urgence humanitaire et les nominations d’anglophones aux fonctions stratégiques se révèlent hors d’atteinte, faute d’avoir établi une stratégie de longue haleine.

    Jean-René Meva’a Amougou

    Plan humanitaire d’urgence

    10 milliards à mobiliser en un trimestre 

    Le gouvernement annonce pour cette semaine le début des premières actions de son plan d’assistance aux populations des régions anglophones. 

    Pour financer son plan d’assistance humanitaire d’urgence, d’un montant de 12,7 milliards de francs CFA, en faveur des régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, le gouvernement a prévu des contributions des particuliers. Dès son annonce, des quêtes ont donc commencé à travers le pays. Du pointage fait au 08 juillet 2018, 1,2 milliard de francs CFA avaient déjà été collectés repartis ainsi qu’il suit: 236 millions mobilisés par le Nord-ouest et le Sud-ouest; 21 millions collectés dans l’Adamaoua ; 120 millions atteints dans le Sud ; 152 millions récoltés par le Centre; le Littoral culmine à 230 millions; le Nord rassemble 40 millions et l’Ouest culmine à plus de 400 millions. Cette enveloppe devrait augmenter dans les prochains jours avec les collectes dans les deux régions restantes. Il faut donc mobiliser environ de 9 milliards de francs CFA pour avoir les 10,2 milliards de francs CFA nécessaires pour «les actions à mener en urgence dans les trois premiers mois». Les 2,5 milliards restants sont à dépenser pendant les cinq derniers moins.

    Ce plan, conçu pour une durée de huit mois, vise à rétablir un cadre de vie propice à l’épanouissement et au développement des communautés affectées par la situation sociopolitique dans les régions du Nord-ouest et du Sud-ouest ; apporter une assistance humanitaire d’urgence aux populations en détresse ; assurer la réinsertion socio-économique des populations affectées ; promouvoir la cohésion sociale et le vivre-ensemble ; réhabiliter les infrastructures détruites. L’accès au logement, la fourniture des denrées alimentaires et des produits de première nécessité, l’éducation, le logement, la protection et la reconstitution des documents individuels sont d’autres domaines couverts par cette initiative qui intègre également des visites d’assistance et de réconfort aux populations réfugiées au Nigeria.

    «Toutes ces activités seront précédées par les descentes sur le terrain auprès des populations directement concernées et des leaders d’influence communautaire, afin de leur permettre de s’approprier à la fois la consistance et le bien-fondé de ce programme d’assistance», explique le ministre de la Communication Issa Tchiroma Bakary. Ces décentes sur le terrain devraient débuter cette semaine, précise pour sa part Paul Atanga Nji. «Les activités du comité vont débuter dès la semaine prochaine sur le terrain. Il s’agit des instructions du chef de l’Etat en vue de la concrétisation du plan d’assistance humanitaire d’urgence», indique le ministre de l’Administration territoriale, au sortir de la première réunion du comité interministériel ad-hoc en charge de la mise en œuvre du plan gouvernemental d’assistance humanitaire d’urgence, le 04 juillet dernier.

    Bobo Ousmanou

  • Congrès du parlement: Le peuple se pique d’analyse

    Congrès du parlement: Le peuple se pique d’analyse

    S.E Paul Biya: du bon usage de la Constitution.

    décidément, en cette année 2018, Paul Biya, le président de la République, a choisi de jouer à fond des mécanismes constitutionnels à sa disposition.

    Vingt-deux ans après sa création, il a finalement nommé, le 07 février dernier, les onze premiers membres du Conseil constitutionnel. Pour ne pas faire les choses à moitié, le chef de l’Etat a (conformément aux dispositions de l’alinéa 4 de l’article 51 de la Constitution du 16 janvier 1996), instruit la tenue du tout premier congrès du parlement camerounais. Evénement inédit au Cameroun ce 06 mars 2018 au palais des Congrès de Yaoundé. Pour la première fois, sénateurs et députés se sont réunis dans une même salle, à la faveur de la prestation de serment de Clément Atangana et les 10 autres membres du conseil constitutionnel.

    Très imprégné de l’histoire parlementaire du pays, le Pr Samuel Efoua Mbozo’o clame que «le congrès, c’est une grande première». Justifiant cette affirmation, l’universitaire brandit le visage bicaméral du parlement actuel. A l’en croire, c’est lui qui confère toute une dimension politique exceptionnelle à cet événement. Au sein de l’opinion publique nationale, deux grilles d’analyses se bousculent. Nourries par l’actualité sociopolitique du pays, ces lectures se déclinent en querelles de chapelles. Certains s’en réjouissent, d’autres s’en inquiètent.

     

    Calculs politiques

    Dans certaines écuries politiques de l’opposition notamment, l’heure est aux plaintes contre «la trop grande verticalité du pouvoir» incarnée, d’après une poignée d’hommes politiques, par l’actuel locataire d’Etoudi. L’on accuse ce dernier de «placer ses hommes au gouvernement et dans les coulisses; notamment au conseil constitutionnel». Sur cette ligne-là, Edmond Bih, un membre du Social democratic front (SDF), estime qu’«en nommant les membres du conseil constitutionnel et en instruisant leur prise de fonction dans l’urgence des sénatoriales, Paul Biya ne cesse de renforcer sa position». Il estime d’ailleurs que celui-ci «s’est insidieusement produit en gloire devant les deux chambres réunies en congrès et s’est mis en scène avec un art consommé de sa puissance».

    Aux yeux de cet homme politique, en convoquant le congrès du parlement, «le chef de l’Etat vient de démontrer que sénateurs et députés sont des valets téléguidés pour adouber un conseil constitutionnel où les membres sont sans autonomie politique».

    En conséquence, le doute commence à traverser certains esprits sur les intentions de ce «président en majesté», comme le désigne Fifen Moussa, un membre de l’UDC (Union démocratique du Cameroun) dans le Mfoundi. Son point de vue trahit ses craintes vis-à-vis d’un congrès encadré par une ligne de la constitution de 1996. «Premièrement, dit-il, c’est politiquement creux en matière de promotion d’une démocratie parlementaire, pluraliste, ouverte et dynamique; le pays a besoin avant tout de réformes politiques structurelles. Les rédacteurs de ladite   constitution auraient dû intégrer aussi le devoir pour le chef de l’Etat de convoquer un congrès du parlement pour prononcer un discours de politique générale. Deuxièmement, c’est une manière de surfer sur la vague de défiance vis-à-vis des élites politiques candidates à la présidentielle».

     

    Sirènes douces

    Loin de l’humeur batailleuse de l’opposition, les actes présidentiels (la convocation du congrès précisément) semblent plaire à d’autres. Ceux-là ont des mots doux et des marques d’admiration pour le tout premier congrès du parlement au Cameroun. Ils considèrent que Paul Biya s’est finalement emparé de tous les leviers à sa disposition. «Tous légaux et constitutionnels, il faut le préciser, point de dictature là-dedans», indique le Pr James Mouangue Kobila. Commentant la tenue du congrès du parlement, le vice-recteur de l’Université de Douala ratifie de facto «cette application à la lettre des fondements de la République». Pour cela, l’universitaire pense que, eu égard à la cadence rapide des événements, le président de la République n’a fait que concilier trois qualités d’un homme d’Etat: une vision de l’histoire, le sens de l’intérêt national et le courage personnel.

     

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Joshua Osih

    Joshua Osih

    C’est une figure plus jeune qui conduira le Social Democratic Front (SDF) à la prochaine élection présidentielle. Joshua Osih, 50 ans, a été désigné candidat de ce parti politique, leader de l’opposition parlementaire, à l’élection présidentielle de 2018. Election théoriquement prévue entre septembre et octobre de cette année. Le député du Wouri est en effet sorti vainqueur de la primaire du SDF avec 1021 voix (88,39%) contre 134 voix (11,60%) pour son adversaire, le député Forbi Chinda, 71 ans, architecte de profession. L’avocat Mbah Ndam, lui aussi député, s’est retiré à la dernière minute sans pour autant donner de consigne de vote.

    Ces primaires se sont déroulées sans John Fru Ndi, 76 ans. La figure de proue du parti, qui jusqu’ici représentait le SDF à toutes les scrutins présidentiels depuis 1992, a choisi de ne pas faire acte de candidature. Il garde néanmoins la présidence du parti. Joshua Osih conserve la première vice-présidence.  Originaire du Ndian dans le Sud-ouest, Joshua Osih a fait l’essentiel de de sa carrière dans l’aviation en parallèle avec ses activités politiques.