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Étiquette : OAPI
La «Théorie du danger» désormais dans les livres de l’OAPI et de la Sociladra
«Quand tu sais que tu es en danger, tu n’es plus en danger ! C’est quand tu ne sais pas que tu es en danger, c’est là où tu es en danger ! C’est de ça qu’il s’agit». Prononcées mars 2022 (lors de la conférence de presse d’avant match retour opposant les Lions Indomptables et les Fennecs d’Algérie à Blida, qualificatif pour la coupe du monde Qatar 2022), ces paroles de Rigobert Song Bahanack ont pris un autre destin. Elles sont désormais une marque protégée à l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI), ainsi qu’à Société civile des droits de la littérature et des arts dramatiques (SOCILADRA) », rapporte le magazine Culture Ebène. Selon le même média, «la demande pour la protection de cette appellation avait été introduite à l’OAPI le 1er avril 2022, et le 7 juillet dernier, l’organisation a donné son accord favorable. Ces expressions sont protégées par des droits d’auteur. Pour être utilisé à des fins publicitaires, il faut une autorisation».
Jean-René Meva’a Amougou
Indications géographiques protégées: la graine de la promotion germe de nouveau à l’OAPI
Une 2ème cuvée de spécialistes constituée de 18 auditeurs a achevé le 19 mai dernier une formation pointue sur cette problématique. Le miel d’Oku, le poivre de Penja et autres produits du terroir ont de beaux jours devant eux.
La deuxième édition de la Formation africaine sur les indications géographiques (Africa Gi Training) s’est achevée sur une bonne note le 19 mai dernier au siège de l’OAPI à Yaoundé. L’Organisation africaine de la Propriété intellectuelle mettait ainsi à la disposition de douze de ses pays membres, «dix-huit spécialistes reconnus en la matière». «L’OAPI n’est désormais plus seule dans la promotion des indicateurs géographiques. Elle va dorénavant aussi compter sur cette deuxième cuvée», a déclaré Denis Loukou Bohoussou. Le directeur général de l’institution panafricaine présidait alors la cérémonie de clôture de la formation en présence de la représentante de l’Agence française de développement (AFD). «L’AFD a mis en place une coopération de longue date avec l’OAPI. Elle a pour but d’appuyer la promotion des produits du terroir pour les producteurs avec cet outil que sont les indications géographiques et qui sont pris comme outils de développement dans les États membres», a souligné Claire Galante Moratti.
Formation
En effet, «nos pays regorgent de beaucoup de produits artisanaux et il existe un outil de propriété intellectuel qui permet de créer de la valeur ajoutée, à savoir: les indications géographiques». Cette perspective implique notamment pour Denis Loukou Bohoussou, «le besoin en personnels qualifiés pour encadrer les paysans et les artisans sur le terrain». D’où l’initiative «depuis deux ans, de l’Organisation africaine de la Propriété intellectuelle, de mettre en place cette formation spécialisée qui est unique en son genre en Afrique et qui permet de s’appuyer sur des personnes qui sont déjà sur le terrain, notamment des animateurs des filières, pour leur donner des rudiments pour que les produits aient beaucoup plus de valeur ajoutée».
La représentante de l’AFD indique à cet égard que «c’est vraiment riche de voir ce partage d’expérience, ces animateurs qui vont retourner dans leur pays pour être les ambassadeurs et les acteurs des filières soutenues à travers les indications géographiques». Claire Galante Moratti se satisfait en outre de ce que «cette formation s’est déroulée avec les représentants de toutes les indications géographiques qui sont en cours d’enregistrement et pour certaines déjà enregistrées dans les États membres de l’OAPI».
Simon Bassanaga relève pour sa part «la particularité de cette formation. Elle vient promouvoir non seulement les produits du terroir, mais aussi ramener la plus-value au niveau des couches les plus vulnérables que sont les producteurs». L’ingénieur agronome camerounais ajoute qu’elle «présente aussi l’avantage de permettre à nos États de changer de paradigme et d’avoir plutôt comme matière première d’exploitation, des produits locaux». Le lauréat s’engage alors au nom de sa promotion, «à mettre tout le dispositif d’information au profit du développement économique des filières agricoles, pastorales, halieutiques et artisanales».
Miel d’Oku et poivre de Penja
Le miel d’Oku et le poivre de Penja font en effet partie des produits ciblés. «Les acteurs de la filière poivre de Penja, par exemple, sont fiers de l’activité qu’ils mènent. Le Cameroun est également fier de cette filière. C’est un honneur et ce sera toujours un plaisir d’accompagner ces acteurs au quotidien», laisse entendre Borel Atongfack. L’objectif pour le représentant de la société des Plantations du Haut Penja est d’être toujours en capacité de «produire un poivre de qualité et en grandes quantités pour tous les consommateurs du monde entier».
La deuxième édition de Africa Gi Training a une fois de plus bénéficier du partenariat et de l’appui du Centre de Recherche agronomique pour le Développement (Cirad).
Théodore Ayissi Ayissi
OAPI : le directeur général retrouve son poste
Suspendu par le Conseil d’administration le 14 octobre 2021 dernier, Denis L. Bohoussou a repris du service ce 13 décembre 2021 au siège de l’organisation panafricaine à Yaoundé au Cameroun.
L’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) retrouve peu à peu sa sérénité. Le directeur général, Denis L Bohoussou, a repris du service ce 13 décembre 2021. Il est de retour de la 61ème session ordinaire de la réunion des ministres à laquelle il a pris part pour défendre auprès des administrateurs les dossiers de l’Organisation, notamment le budget de l’année 2022. Cette réunion était précédée le 10 décembre dernier à Cotonou au Benin, d’un Conseil d’administration extraordinaire. À l’issue de celui-ci, les ministres en charge de l’Industrie des 17 États membres l’ont rétabli dans ses fonctions.
Au vu des dispositions du règlement intérieur relatives à l’ordre du jour des sessions extraordinaires de l’instance dirigeante et considérant les échanges, les administrateurs ont en effet décidé de «la levée immédiate de la suspension du directeur général de l’Organisation africaine de la Propriété intellectuelle, et de la mise en place d’un comité ad hoc d’appui à la direction générale pour l’apaisement du climat social», peut-on lire dans le communiqué final.
Au travail
Dès son retour, le directeur général de l’OAPI s’est saisi des dossiers brûlants. Il a à cette occasion rappelé aux collaborateurs et au personnel «les défis imminents que doit relever l’OAPI afin de redonner confiance aux partenaires et de gérer efficacement le changement que va entrainer la nouvelle grille des taxes en vigueur dès janvier 2022».
Ce 14 décembre 2021, soit au lendemain de sa réhabilitation, Denis L. Bohoussou a présidé un comité de direction. Il s’est entouré des directeurs de départements et de l’équipe des systèmes d’information. À deux semaines de la fin d’année, il était question «de passer en revue les différents dossiers en instance et de s’informer de l’état de fonctionnement des services», fait savoir un communiqué. Et ensuite, «d’inviter les uns et les autres à produire dans les meilleurs délais un état exhaustif des dossiers en instance dans leurs départements respectifs», a exhorté le directeur général.
Au cours de ce comité de direction et après avoir écouté ses interlocuteurs, le dirigeant a demandé à ceux-ci «d’inviter leurs collaborateurs à s’investir dans leur travail pour permettre à l’OAPI d’être plus à même de satisfaire ses usagers, surtout dans la perspective de l’entrée en vigueur dès janvier 2022 des annexes 3,4 et 5 du nouvel Accord de Bangui», peut-on également lire dans le communiqué parvenu à notre rédaction.
Rappel
Denis L. Bohoussou est réhabilité dans ses fonctions après la crise qui l’a opposé à Alimatou Shadiya Assoumam, présidente du Conseil d’administration (PCA). En effet, la ministre de l’Industrie et du Commerce du Benin l’avait suspendu de son poste au motif de «refus de faire exécuter la décision d’auditer la gestion de l’Organisation en vue de clarifier les soupçons de mal gouvernance et de malversations financières mettant en péril les intérêts de l’Organisation». Il avait été remplacé dans la foulée par son adjoint, Jean Baptiste Noel Wago. Celui-ci était chargé de «liquider les affaires courantes».
Pour faire la lumière sur les faits qui accablaient le directeur général, le ministre camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (Minmidt), Gabriel Dodo Ndoké, avait recommandé à la PCA «de convoquer en extrême urgence une session extraordinaire du Conseil d’administration au siège à Yaoundé de préférence, ou dans un État membre». La recommandation du ministre camerounais s’inscrivait dans la poursuite de «la recherche d’une solution privilégiant la paix, tout en étant conforme à nos textes, l’article 6 du règlement intérieur du Conseil d’administration», avait-il laissé entendre.
Olivier Mbessité
Cameroun : Les 75 ans du syndicalisme
Nous pouvons dire que depuis cinq ans, nous sommes dans une posture de rajeunissement des effectifs au niveau du syndicat. Nous sommes donc en train de former les jeunes. Nous pensons que ces jeunes ne tomberont pas dans les mêmes travers et situations que nous
Le président de l’Union générale des travailleurs du Cameroun, Isaac Bissala, est au centre de l’organisation du 75e anniversaire du mouvement syndical camerounais. Il en présente les tenants et les aboutissants.
Isaac Bissala Pourquoi avoir pensé à une célébration des 75 ans du mouvement syndical au Cameroun?
Nous avons décidé de le faire, dans un premier temps, pour que nul n’en ignore. Il faudrait que l’histoire, la nouvelle génération et ceux qui n’ont pas été présents puissent savoir ce qui s’est passé pendant ce long parcours. Deuxièmement, la célébration est une occasion d’évaluer le chemin parcouru par le mouvement syndical camerounais. Avons-nous joué notre rôle de syndicat dans le cadre de l’amélioration du niveau de vie des Camerounais? Avons-nous participé à l’instauration de la démocratie au Cameroun? Voilà autant de questions fortes qui nous amènent à organiser des activités qui s’étendent sur une durée de trois mois. Elles ont débuté au mois d’octobre, et vont s’arrêter en décembre. Nous avons donc plusieurs activités que nous allons organiser pendant toute cette période.Les jeunes générations ont du mal à comprendre ce qu’est un syndicalisme. Contrairement aux années 40 et 60 où le mouvement syndical camerounais a connu ses lettres de noblesse. Qu’est-ce qui peut bien expliquer cela?
Dans les années 40, nous avions des camarades français cégétistes (CGT) arrivés au Cameroun qui avaient créé des centres d’étude. Et dans ces centres d’étude, on formait les Camerounais sur le syndicalisme. On leur apprenait ce qu’est un syndicat. C’est pourquoi on a constaté qu’à partir de cette formation, on a eu des Camerounais éclairés. Ceci va jusqu’en 1960. Il faut noter qu’à l’époque il n’y avait pas de partis politiques. Il n’y avait que des syndicats. Et c’est en 1960 que le Cameroun devient entre guillemets indépendant. Et c’est alors que le premier président de la République du Cameroun avait tout fait pour tuer le mouvement syndical au Cameroun. Il avait demandé l’unification du mouvement syndical et exigé aux différents syndicats de sortir des idéologies. En 1966, le mouvement syndical camerounais était devenu un instrument des systèmes politiques du régime. On ne voulait même plus entendre parler des formations des travailleurs.C’est le parti qui décidait de tout. Ceci a duré jusqu’aux années 90. Il y avait très peu de personnes qui connaissaient le syndicat. Avec la chute du mur de Berlin en 1989, l’économie de marché s’est installée dans certains pays. Et qui dit économie de marché dit encore système anti syndical. Parce que les économistes trouvent que le syndicat perturbe. Néanmoins, nous avons demandé l’indépendance du mouvement syndical en 1993. Malgré cela, il y avait d’un côté des caciques qui voulaient rester inféodés aux partis politiques et de l’autre, ceux qui voulaient partir. Nous avons donc aujourd’hui des jeunes, dans les écoles primaires, secondaires et dans l’Enseignement supérieur qui n’ont aucun cours sur le syndicalisme. Ce qui veut dire que les jeunes qui trouvent le travail dans les entreprises, là où se trouve le syndicat. Il faut changer la donne et voir comment amener ces jeunes à s’intéresser à la chose syndicale.
Qu’est-ce que les jeunes gagnent en se syndicalisant? Le syndicat apporte quoi de concret dans la vie d’un jeune?
Le syndicat a pour rôle simple d’élever les conditions de vie des travailleurs. Lorsque vous travaillez dans une entreprise où se trouve le syndicat, il va essayer de protéger vos droits, c’est-à-dire améliorer le niveau de vie en revoyant les salaires des travailleurs. Au Cameroun, dans les secteurs comme celui des banques, les salaires sont augmentés après deux ans. C’est de cela qu’il s’agit. Depuis l’année 2000, nous avons augmenté à plus de 70% les salaires des travailleurs dans le secteur bancaire. Les syndicats, à travers plusieurs luttes, ont réussi à augmenter le niveau de vie. Les jeunes ont intérêt à se syndicaliser pour défendre leurs droits. Seul, on ne peut pas aller contre un patronat qui est trop fort. Il faut que les gens se mettent ensemble dans les syndicats, non seulement pour être solidaires, mais aussi pour opposer une force aux patronats.Le syndicat au Cameroun s’est essoufflé. Beaucoup estiment qu’il est de connivence avec les hommes politiques. Quel est votre point de vue?
Ceci ne date pas d’aujourd’hui. Pour ceux qui ont lu Germinal, ils voient qu’il y avait deux camps de travailleurs. Il y avait des travailleurs qui roulaient pour le patronat, et ceux qui étaient opposés au patronat. C’est vrai que la situation ne fait que s’aggraver. On a de plus en plus de syndicalistes et non des syndicats. Nous avons certains syndicalistes qui sont pro-patronaux, et ceux qui sont progouvernementaux. C’est pourquoi l’on constate que les mouvements de grève organisés par les syndicats ne prospèrent pas. Puisque tous les acteurs n’adhèrent pas. Il y a ceux qui vont dire qu’il n’y aura pas de grève. C’est la même chose pratiquement dans tous les secteurs d’activités. Même dans les partis politiques, c’est le même scénario. Il y a une opposition qui roule pour le système et une opposition qui est de l’autre côté. Plus loin, on a des guerres dans les églises où les gens sont divisés pour l’argent. Il y a ceux qui profitent de ce désordre. Il revient aux travailleurs de se retirer de certains syndicats, lorsqu’ils se rendent compte que rien ne change dans leur vie, malgré les cotisations qu’ils versent. D’autres ont regagné des syndicats sur la base de l’esprit tribal. Le tribalisme a trouvé refuge dans les syndicats.Président, le tableau que vous dressez montre que le syndicat est écorné. Ne fallait-il pas organiser des états généraux lors de ce 75e anniversaire du mouvement syndical au Cameroun?
Nous avons organisé les états généraux des syndicats il y a de cela huit ans aujourd’hui. Nous étions au Palais des congrès où nous avions fait pratiquement quatre jours de débats. Nous avons pris des recommandations pour renouveler le syndicalisme et apporter du sang neuf. Malheureusement, comme je l’ai dit plus haut, tous ne sont pas arrivés dans le syndicalisme pour les mêmes objectifs. Nous constatons de plus en plus que les mêmes choses que nous avons dénoncées il de cela huit ans au cours de ces états généraux perdurent. Le syndicalisme ne fait pas problème, il s’agit des hommes. Si l’on veut un changement, le changement ne saurait se faire, si les hommes ne peuvent pas changer. Il y a des gens dans le mouvement syndical qui savent le jeu qu’ils jouent dans les syndicats et qui continuent à faire n’importe quoi pour ternir l’image du mouvement syndical.N’avez-vous pas des mesures coercitives pour écarter la bonne graine de l’ivraie, au regard de votre constat?
D’après la convention de 1987 de l’OIT, il n’y a pas d’ingérence dans le mouvement syndical. Il revient aux membres des syndicats, qui cotisent d’ailleurs, de se dire que les responsables ne défendent pas leurs intérêts. Je n’ai aucune mesure pour influencer un syndicat. S’il y avait des textes syndicaux camerounais qui encadraient les syndicats au Cameroun, on pouvait les appliquer sur ceux qui ne respectent pas la déontologie syndicale afin de les écarter du groupe. Nous n’avons pas la capacité de faire disparaitre un syndicat.Que recherchez-vous à travers cette célébration?
À travers cette cérémonie, nous voulons redorer l’image des syndicats. Le syndicat au Cameroun a perdu de sa valeur. Comme je l’ai dit, nous avons plusieurs activités qui vont meubler cet évènement. Comme pour dire que le syndicat n’a pas seulement pour but de revendiquer. Le syndicat est aussi là pour participer à la construction du pays, au développement du pays. Nous avons certaines activités qui vont dans le sens de l’emploi des jeunes, dans le cadre de la sécurité sociale, et également dans le cadre de la politique des revenus. Et les problématiques qui regardent le monde du travail. Donc, c’est une façon de rendre crédible le mouvement syndical camerounais. C’est vrai, vous m’avez demandé pourquoi la CGT le fait seul. Pour répondre à votre question, nous avons tendu la main aux autres confédérations syndicales pour qu’on soit ensemble, mais certaines ont refusé. Elles ont leurs raisons. Mais nous n’avons pas baissé les bras. Nous avons donc accepté de continuer seuls. Et toutes les activités programmées sont en train de se dérouler normalement.On a brouillé l’image des syndicats au Cameroun. Pour ce qu’il est de son efficacité, ses objectifs, est-ce que vous espérez qu’au sortir de ce 75e anniversaire vous allez lui donner une autre image?
Ce nouveau départ, adossé aux activités que nous menons, l’opinion publique sera témoin de ce que nous faisons. Pour ce qui concerne l’avenir du mouvement syndical au Cameroun, nous pouvons dire que depuis cinq ans, nous sommes dans une posture de rajeunissement des effectifs au niveau du syndicat. Nous sommes donc en train de former les jeunes. Nous pensons que ces jeunes ne tomberont pas dans les mêmes travers et situations que nous, et qu’ils pourront bien mener leur avenir dans le mouvement syndical. Parce que je voudrais vous dire que les jours passent, le monde du travail devient de plus en plus difficile. À chaque activité que nous menons, nous remettons des diplômes. C’est le cas à Yaoundé. Nous serons à Douala le 31 octobre pour un débat sur le syndicalisme et la politique. Il y aura près de 30 jeunes qui recevront des attestations de fin de formation. Nous formons ces jeunes, et espérons qu’ils feront mieux que nous.Vous célébrez les 75 ans dans un contexte où l’un de vos camarades est dans les geôles. Je parle du cas de Zambo Amougou qui est maltraité. Qu’est-ce que vous ressentez?
Nous sommes au courant de la maltraitance des travailleurs dans les entreprises. Nous avons des courriers envoyés au gouvernement sur la maltraitance des employés dans les entreprises camerounaises. Vous avez la maltraitance dans les entreprises, la précarité également, les conditions de travail déguisées ambigües et triangulaires. Vous arrivez aujourd’hui dans une entreprise où vous trouvez des personnes qui n’appartiennent pas à la structure. Et quand vous demandez sur quelle base elle reçoit son salaire, on vous rétorque que la convention collective ne la reconnait pas. Il y a beaucoup de choses que nous constatons et faisons savoir au gouvernement qui est chargé de la protection des citoyens.Dans le cas des camarades qui sont en prison, vous avez pris le cas de Zambo Amougou, nous avons usé de tous les moyens possibles pour que le camarade puisse recouvrer sa liberté. Je suis moi-même allé plusieurs fois le voir à la prison de Nkondengui. Mais depuis un certain temps, on me demande d’aller prendre certains documents au Palais de justice. Mais on nous a dit que son dossier ne relève pas du syndicat. Il n’est pas en prison parce qu’il est syndicaliste. Il est en prison pour avoir eu des démêlés dans son entreprise. On l’accuse d’avoir faire perdre de l’argent à son entreprise dans certaines transactions au niveau de la Maetur. Mais nous avons demandé qu’en application de la Convention de 1987 de l’OIT, qui stipule que dans le cas où un syndicaliste est interpelé pour des faits qui ne sont pas syndicaux, le tribunal doit rendre le droit le plus vite possible. Malheureusement, nous constatons que ça dure.
Pourtant, tout est là pour que le camarade soit fixé sur son sort. Surtout que nous avons des informations faisant état de ce que son employeur n’a pas les preuves de la culpabilité du camarade. On ne sait pas pourquoi cela dure. Normalement, les juges devraient déjà prononcer la dernière décision de relaxe pour faits non établis, ou bien au bénéfice du doute. Malheureusement, c’est ainsi que fonctionne la justice camerounaise.
Pour les cas des camarades licenciés, le travail est fait. Pour le cas de ceux qui sont à Camrail, ils sont partis en justice. Il y a ceux qui ont eu gain de cause. On a demandé à Camrail de payer. Il y a ceux qui ont été payés, d’autre pas du tout. C’est aussi ça la décision de justice. Nous avons saisi, à l’époque, le ministre des Transports pour un règlement à l’amiable. Il a mis en place un comité qui devrait voir le problème. Malheureusement, le comité s’est arrêté. Comme c’était Bolloré à l’époque, l’on connait la puissance de ce dernier dans les ministères. Pour le cas du dossier 2772, l’OIT demande la réintégration de ces travailleurs et le paiement de leurs salaires. On attend. L’OIT n’est pas la FIFA. Si c’était la FIFA, le Cameroun se serait vite exécuté, parce qu’il y a des contraintes. On attend, espérant qu’un jour ce problème sera résolu.
Vous célébrez le 75e anniversaire du mouvement syndical au moment où les Africains célèbrent les 80 ans de la France libre, lorsqu’on sait le rôle du syndicat avec la politique. Avez-vous un commentaire?
Je pense que pour les Camerounais, ils doivent savoir que dans les années 50, nous avons eu deux France: la France politique et économique qui détruisait l’économie et maltraitait les Camerounais; la France sociale qui défendait l’intérêt des Camerounais. Il y a des Français qu’on a voulu tuer parce qu’ils défendaient les intérêts des Camerounais. Il faut que les Camerounais le sachent. Puisqu’il y avait cette France qui excellait dans le vol, le pillage et a installé à la tête des États des personnes qui n’étaient pas concernées par les indépendances. Il y avait des blancs qui étaient des enseignants, des cheminots qui étaient opposés aux colons. Il y a un Français comme Gaston Donna dont les services n’ont jamais été reconnus par la France. Il y a eu des répercussions sur sa famille au niveau de la France. Je pense que son fils et ses sœurs sont encore en vie. Il est décédé dans les années 1986, et sa femme venait de mourir à 102 ans.Pour ce qu’il est des activités, qu’est-ce qui reste à faire?
Nous avons lancé les activités le 3 octobre à Douala. Nous avons lancé les 75 ans de la création mondiale des confédérations. La confédération qui a aidé les Um Nyobe à créer leur syndicat et plus tard l’UPC. Nous sommes rentrés à Yaoundé où nous avons organisé les débats et conférences sur le syndicat. Nous allons repartir à Douala le 31 octobre pour le syndicalisme et la politique pour le cas de l’UPC, pour montrer exactement qui a créé l’UPC. Parce qu’on entend les gens dire que ce sont les Bassas ou les Bamilékés, alors que ça n’a rien à voir avec les ethnies. On a vu les individus aller breveter le sigle UPC à l’OAPI. C’est pour dire aux gens que l’UPC a été créée par les syndicalistes et non par les individus. Nous avons deux syndicalistes les plus en vue à savoir Charles Assalé, qui avait une bonne main d’écriture, et UM Nyobe reconnu pour son art oratoire qui impressionnait le public. C’est ce message que nous tenons à faire connaitre à l’opinion publique.Propos rassemblés par
Olivier Mbessite (stagiaire)
L’OAPI récompense Tradex
L’entreprise camerounaise Tradex a reçu, le 13 avril dernier, le prix de la marque régionale 2019. C’était à Abidjan en Côte d’Ivoire, à l’occasion de la deuxième édition des Awards de la marque OAPI, organisée par l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI).
Pour l’OAPI, le prix de la marque régionale récompense l’entreprise d’un État membre dont la marque est fortement distinctive et connaît une expansion sur le marché régional OAPI, à travers l’exploitation de ses produits ou services. L’entreprise camerounaise Tradex s’est distinguée par une forte percée dans le marché régional de l’Afrique centrale, notamment dans des pays membres de l’OAPI (Cameroun, Centrafrique, Guinée-Équatoriale et Tchad). Tout s’est fait avec une qualité appréciable de service et de produits. À travers ce prix, l’OAPI prime un bon élève de la protection industrielle en général, et de la protection des marques en particulier. Cette édition des Awards de la marque OAPI avait pour thème «Protège ta marque et démarque toi de la concurrence».
À Abidjan en Côte d’Ivoire, le directeur général de Tradex, Perrial Jean Nyodog, a reçu le prix des mains du président du conseil d’administration de l’OAPI. À travers cette récompense, Tradex donne davantage de contenu à son slogan «Notre philosophie fait de notre entreprise un accélérateur de développement».
Alain Biyong
Propriété intellectuelle : Le Cameroun à l’école de la demande de brevets
À Yaoundé, du 6 au 9 novembre 2018, des experts venus de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI) ont animé un atelier de formation centré sur ce module.
Photo de famille pendant la formation On aimerait se dire qu’il est facile de déposer un brevet. Qu’il suffit d’aller à l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI) à Yaoundé, avec son croquis à la main pour en ressortir aussitôt, rassuré d’avoir protégé son invention pour les 20 ans à venir. La réalité est plus complexe. Passée la découverte, le document, qui dépasse souvent les 25 pages, devient vite indigeste. «C’est à la fois technique et juridique. Chaque mot compte!» constate Yves Ngoubeyou. Pour l’administrateur principal de programme au Bureau régional pour l’Afrique de l’Organisation mondiale de la propriété intellectuelle (OMPI), l’étape de la rédaction est cruciale. «Cela ne s’improvise pas. Une demande de brevet d’invention doit répondre à des critères précis pour pouvoir être acceptée. Un comité international analyse la rédaction de la demande, émet un avis sur sa pertinence», alerte-t-il.
Objet
Afin d’être mieux outillés face à cet arsenal juridique contraignant, les locaux ont pris part à un atelier de formation. Conçus comme une réponse à une demande, les travaux visaient à renforcer leurs capacités en matière de rédaction de demandes de brevet. «Chez nous, le manque de compétences professionnelles fait obstacle à l’utilisation du système de la propriété intellectuelle», a décrit Fru Jonathan, le secrétaire général du ministère camerounais des Mines, de l’Industrie et du Développement technologique (MINMIDT), lors de l’ouverture de la formation. Dans la salle, un auditoire composé de scientifiques, de chercheurs, de personnes ayant une formation technique ou de juristes à orientation technique qui sont appelés à rédiger des demandes de brevet. En collaboration avec l’Organisation africaine de la propriété intellectuelle (OAPI), les experts de l’OMPI ont donné aux apprenants des lignes directrices. Le tout a été consacré par une idée générale des compétences nécessaires pour rédiger une demande de brevet, la déposer et obtenir la délivrance du brevet demandé.«À travers ces assises, nous entendons réduire les problèmes liés aux asymétries d’information auxquelles sont confrontées les personnes en charge de la rédaction des brevets», a justifié Yves Ngoubeyou. Selon lui, la place du savoir dans la dynamique actuelle de l’économie de la connaissance donne lieu à une intense réflexion au sein du champ de l’intelligence économique et celui du management stratégique des brevets. «Au niveau international, le rapport de l’OCDE pour la science et la technologie en 2015 a montré que la qualité des brevets a reculé en moyenne d’environ 20 % entre 1990 et 2016. Ce phénomène se vérifie au Cameroun, d’où cette nécessité de chasser le “ mauvais ” brevet et de privilégier la délivrance de titres conformes aux exigences légales», a conclu l’expert de l’OMPI.
Jean-René Meva’a Amougou
Avis de vacances d’emploi
Le Ministre des Mines, de l’Industrie et du Développement Technologique porte à la connaissance du grand public que la date de clôture du dépôt des candidatures de l’avis de vacance d’emploi du 23 août 2018 lancé par l’Organisation Africaine de la Propriété Intellectuelle (OAPI) est prolongée jusqu’au 23 novembre 2018.
Il s’agit du recrutement:
– D’un Chef de Service des Approvisionnements et de la logistique ;
– D’un Chargé d’Etudes ;
– D’un Examinateur Brevet en Chimie;
– D’un Ingénieur de Travaux Informatique.
Pour toutes autres informations supplémentaires, bien vouloir consulter le site de l’OAPI à l’adresse www.oapi.int