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Archives des FAO - Journal Intégration

Journal Intégration

Étiquette : FAO

  • Exportations de crevettes: le Cameroun se met aux normes

    Exportations de crevettes: le Cameroun se met aux normes

    Il est question pour le pays de rétablir ses liens commerciaux sur ce segment d’activités avec l’Union européenne, puis de conquérir d’autres marchés rémunérateurs.

    Le Cameroun améliore son système de maîtrise, de suivi et de contrôle de la qualité sanitaire à l’exportation de crevettes. Grief lui en était porté par l’Union européenne qui a de ce fait suspendu toute transaction commerciale sur ce segment avec le Cameroun depuis 2004. Le pays souhaite rétablir ce lien commercial et même investir d’autres marchés porteurs à l’instar de la France, du Viet Nam, de la Chine, des États-Unis et de l’Espagne.

    Le Cameroun produit annuellement 5300 tonnes de crevettes issues de la pêche maritime, selon des données de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Cette denrée est jusqu’ici acheminée principalement vers le marché régional (Gabon,
    Guinée équatoriale, Nigéria, République centrafricaine et Tchad, avec environ 590 tonnes par an) et l’Asie (Chine, Chine – RAS [Région Administrative Spéciale] de Hong Kong, Viet Nam, Malaisie, estimées à 290 tonnes par an). Environ 126 tonnes sont consommés à l’échelle nationale et à peu près autant seraient perdues, d’après l’institution.

    La valeur totale des exportations camerounaises de crevettes oscille entre 1,6 et 4,6 millions de dollars. Par ces faibles performances, le Cameroun reste en retrait sur la scène internationale. Il occupe la 79eme position dans le classement 2019 des pays exportateurs effectué par le Centre du commerce international (ITC); avec un volume de 143 tonnes vendues pour une  valeur de 950 000 dollars et 0,00% des parts du marché.

    Le gouvernement souhaite renverser la courbe en misant sur le potentiel des crevettes grandes tailles. Il a en conséquence souscrit en 2019 au  programme FISH4ACP de la FAO en 2019 avec pour objectif  de booster ses ventes de 70%, revèle l’institution dans son rapport «Chaîne de valeur des crevettes de grande taille au Cameroun». Lequel vise à améliorer la productivité et la compétitivité des chaînes de valeur du poisson, tout en assurant la durabilité environnementale et l’inclusion sociale. Quelques défis s’imposent cependant au Cameroun dans l’atteinte de cet objectif. Cela concerne l’obtention de l’agrément d’exportation à destination de l’Union européenne et l’effectivité renforcée des dispositifs d’exclusion des tortues sur les navires de pêche industrielle. Ce, afin d’accéder légalement au marché américain.

    Louise Nsana

     

  • 32 millions

    32 millions

    D’après la FAO (Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture), c’est sensiblement le nombre de personnes qui, à cause de la pandémie du coronavirus, souffriront de la faim cette année dans le monde.

    Parue le 13 juillet 2020 dans le rapport annuel de la FAO, l’estimation est jugée «prudente» par les experts de l’institution onusienne en raison des nombreuses incertitudes qui continuent de peser sur l’évolution de la pandémie. Par ailleurs, le rapport indique que «ces millions d’individus s’ajoutent donc aux quelque 690 millions d’êtres humains qui étaient déjà en sous-alimentation chronique l’année dernière, soit 8,9% de la population mondiale. La tendance est clairement à la hausse — c’est 10 millions de plus qu’en 2018 et 60 millions de plus qu’en 2014 — ce qui rend encore plus improbable l’un des principaux objectifs de développement durable adoptés par les Nations unies en 2015. Non seulement la faim ne sera pas éradiquée dans le monde en 2030, mais elle devrait alors concerner 840 millions de personnes», a commenté Thibault Meilland, analyste des politiques au sein de la FAO.

  • Femme rurale au Cameroun : Le pli qui ne rompt pas

    Femme rurale au Cameroun : Le pli qui ne rompt pas

    Face aux difficultés qui sont les siennes, elle tient toujours le beau rôle de mamelle nourricière du pays. 

    La ministre camerounaise en charge des questions de femmes prêche par l’exemple

    «On souffre!». Décidément, la phrase fonctionne désormais à tous les coups au Cameroun. Le 15 octobre 2019, on l’a expérimentée à Endom (Nyong-et-Mfoumou). Pour habiller leur plaidoyer pour de meilleures conditions de vie, les femmes rurales de cette localité l’ont dit à pas moins de 4 femmes ministres.

    Venues rehausser l’éclat de la 24e édition de la Journée mondiale de la femme rurale, Marie-Thérèse Abena Ondoua, ministre de la Promotion de la femme et de la famille (Minproff), Pauline Irène Nguene, ministre des Affaires sociales (Minas), Clémentine Ananga Messina, ministre déléguée auprès du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Fomundam Mbah Acha, ministre déléguée à la présidence de la République en charge du Contrôle supérieur de l’État (Consupe) et Ashéri Kilo, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation de base ont pris note du calvaire des agricultrices dans les territoires éloignés des grandes villes.

    «Nous dépensons beaucoup d’argent pour acheminer nos vivres en ville et au final on ne gagne pas grand-chose, du moins pas assez d’argent par rapport au travail que nous abattons au quotidien; on ne se soigne pas bien; on fait des accidents de motos… Parfois avec nos maris et leurs familles, la vie a plutôt des allures de séjour au purgatoire», déballe Mme Lucie Noah Manga au nom de ses congénères. Pour le reste, ses mots trahissent de l’optimisme: «On plie, mais on ne va pas rompre. Nous espérons que le gouvernement fera quelque chose pour nous, car selon l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation (FAO),les femmes rurales fournissent environ 90 % des denrées nécessaires à la subsistance de la population en Afrique».

    Lignes de vie
    Fortement représenté ici, ce gouvernement, par la voix de la Minproff, a davantage exalté le rôle de ces êtres régnant sur des champs et des étangs pour nourrir le pays. Dans son discours, Marie-Thérèse Abena Ondoua ne s’attache nullement à faire revivre la culture de la souffrance, mais à camper de nouvelles lignes de vie. «Je vous invite à créer des plateformes coopératives à travers lesquelles il vous sera aisé d’accéder aux offres de formation.

    Il faut de trouver et saisir des opportunités de financement pour mieux exploiter les terres, améliorer la productivité tout en protégeant l’environnement, utiliser à grand profit les technologies modernes et être les principales actrices du bien-être de vos familles», exhorte-t-elle, en écho au thème retenu cette année («Femme vivant en zone rurale et gestion durable des ressources productives»).

    Comme beaucoup d’autres, la Minproff se désole des effectifs chétifs du Centre de développement de la femme(Cedefe) d’Edom. Créée depuis 10 ans, la structure est boudée par ses principales destinataires. Cela a appelé la réaction la plus vive de Marie-Thérèse Abena Ondoua: «il n’est pas question de laisser continuer cet état de choses».

    Bobo Ousmanou

  • Journée mondiale de l’alimentation (JMA) : Pour une meilleure santé nutritionnelle dans le monde

    Journée mondiale de l’alimentation (JMA) : Pour une meilleure santé nutritionnelle dans le monde

    Au regard des statistiques alarmistes dévoilées le 10 octobre 2019 à Yaoundé, la représentation de l’organisation des Nations unies pour l’alimentation (Fao) au Cameroun suggère l’amélioration du tableau alimentaire, tant à l’échelle locale qu’internationale. 

    Séquence de présentation des chiffres de 2018 de la FAO

    Comme chaque année, le Cameroun se joint au reste du monde ce 16 octobre 2019 pour célébrer la Journée mondiale de l’alimentation (JMA). À cet effet, le point de presse tenu le 10 octobre dernier parle Minader Gabriel Mbairobe,a permis de poser les jalons de l’événement placé sous le thème: «Agir pour l’avenir une alimentation saine pour un monde sans fin».
    Présent aux côtés du membre du gouvernement, le Dr Abdou Salla a dévoilé les enjeux de cette l’édition de cette année. Pour lui, la situation alimentaire dans le monde est suffisamment alarmante. «820 millions de personnes souffrent de la faim.

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime à 600 millions le nombre de personnes qui tombent malade chaque année après avoir consommé des aliments contaminés la conséquence de l’intoxication étant la mort pour 420 mille personnes, 40 % de la morbidité imputable aux maladies d’origine alimentaire soit 120 000 décès chaque année d’enfants de -5ans . Au Cameroun 31,7% d’enfants de moins de 5 ans souffrent d’un retard de croissance ; 12% d’adultes sont obèses et 32% autres en situation de surpoids», a déclamé le Minader.

    Face à cela, le représentant de la FAO a été clair. Il faut «conjuguer les efforts en termes de renforcement de la productivité des aliments de qualité, en essayant de combattre la malnutrition, à la racine C’est-à-dire de revoir nos politiques agricoles afin que du point de vue de la production végétale, la production animale, la production halieutique, que nous arrivions à prendre des aliments de qualité, des aliments nutritifs qui nous permettent non seulement de combattre la faim, mais aussi de réduire les grands risques de maladie».

    Par, ailleurs, ajoute-t-il, la FAO envisage également la sensibilisation des couches défavorisées. «Nous pouvons aussi partager des formations qui peuvent inciter les populations à choisir leurs comportements alimentaires , tout cela dans le cadre de la promotion d’une agriculture de nouvelle génération qui tient compte des aspects de lutte contre la faim, de lutte contre la pauvreté, mais d’avoir une alimentation saine», précise-t-il.

    Causes
    Selon le Minader, la sous-alimentation et autres maladies nutritives sont causées par un certain nombre de facteurs. «Les mauvaises pratiques culturelles et l’utilisation abusive des produits agro-chimiques, les changements d’habitudes alimentaires, les mauvaises techniques de stockage, de transformation, d’emballage et d’entreposage d’aliments», a-t-il indiqué. Ces constats au niveau mondial concernent également le Cameroun.

    Double événement
    Ainsi, ce 16 octobre 2019, le Cameroun commémore également la journée internationale de la sécurité des aliments (JISSA), sous le thème «sécurité alimentaire des aliments, c’est l’affaire de tous». Elle a été créée en décembre 2018 par les Nations unies, puis célébrée le 7 juin 2019 pour la première fois dans le monde.Ce mercredi au Cameroun,les deux événements couplés ont pour thème: «Éduquer les populations pour une alimentation de qualité et abordable pour un avenir meilleur».

    Joseph Julien Ondoua Owona

  • Agro-industrie : De bons tuyaux brésiliens se déclinent à Yaoundé

    Agro-industrie : De bons tuyaux brésiliens se déclinent à Yaoundé

    En partenariat avec la Chambre d’agriculture, des pêches et des forêts(Capef) et la compagnie IBSS, l’ambassade du Brésil au Cameroun présente l’expérience de la transformation agricole dans ce pays d’Amérique du Sud.

    La mécanisation: visage fort de l’agriculture brésilienne

    «Le Brésil était encore, il y a près de 30 ans, un important importateur de produits alimentaires». L’ambassade du Brésil à Yaoundé qui assume ces propos y associe surtout une lecture sociohistorique des performances agricoles constatées dans ce vaste pays d’Amérique latine. Jusque dans les années 1970, le Brésil était considéré comme impropre à l’agriculture, d’abord en raison de la sévérité de la saison sèche y sévissant, mais également à cause de la nature des sols.

    «Aujourd’hui, il est le plus grand exportateur net de produits alimentaires au monde, et une référence mondiale en matière d’agriculture tropicale. L’agriculture constitue le premier poste d’exportation du Brésil. En 16 ans, selon les données du ministère de l’Industrie et du Commerce extérieur (MDIC), le pays a multiplié par quatre ses exportations de produits agricoles et agroalimentaires, passant de 20 milliards de dollars en 2000 à 85 milliards en 2016. Selon un rapport sur les perspectives agricoles 2015-2024 de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le Brésil est prêt pour devenir le plus grand fournisseur de produits alimentaires et agricoles au monde, détrônant les États-Unis», exalte encore la chancellerie brésilienne à Yaoundé. Ici, l’on pense que l’expérience heureuse peut être dupliquée ailleurs.

    C’est tout le sens à donner au séminaire sur l’agrobusiness annoncé ce 26 septembre 2019 à l’hôtel Mont Febé. Cette rencontre, apprend-on, est organisée en collaboration avec la Chambre d’agriculture, des pêches, de l’élevage et des forêts du Cameroun (Capef) et la société brésilienne IBSS-Agronomy. En gros, l’objectif est de présenter les solutions développées au Brésil grâce à la recherche. Il est en outre envisagé des possibilités d’échanges et de partenariats dans le cadre de modernisation de l’agriculture camerounaise. L’on parle aussi de la création des chaînes de valeur locales capables de réduire la dépendance du Cameroun aux importations.

    Jean-René Meva’a Amougou
    Source: ambassade du Brésil au Cameroun

  • Agriculture: un projet pour booster l’entrepreneuriat jeune

    Agriculture: un projet pour booster l’entrepreneuriat jeune

    Afin d’intensifier les échanges des produits agro-industriels en Afrique centrale, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) vient d’offrir 78 000 dollars américains (44 millions de francs CFA).

    Ce don devra permettre d’encourager les jeunes de la sous-région à mettre leur force de production et leur génie entrepreneurial dans l’industrialisation du secteur agricole. L’objectif étant d’atteindre un commerce des produits agricoles transformés chiffrés à 10 millions de dollars en 2025.

    Ce financement devra permettre la formulation d’un Programme de promotion de l’entrepreneuriat des jeunes en milieu rural et périurbain d’Afrique centrale (Prejac). Le programme pourra par la suite mobiliser un appui financier auprès de la Banque africaine de développement. Ceci favorisera une riposte aux défis liés à l’insuffisance des offres de formation et des parcours d’apprentissage professionnel dédiés aux jeunes, l’inadaptation de l’environnement physique/ infrastructurel, institutionnel, juridique et financier en faveur de la promotion de l’emploi et de l’entrepreneuriat des jeunes et les difficultés d’accès aux facteurs de production (terres, énergies, technologies, infrastructures, etc.) et aux marchés.

    Dans le cadre de la coopération technique CEEAC et FAO, l’Afrique centrale devrait connaitre deux nouveautés: la création d’incubateurs pilotes d’entreprises et d’accompagnement des jeunes à l’emploi et à l’entrepreneuriat agricole (en soutien à la promotion des filières agricoles prioritaires retenues par les États membres) ; l’amélioration durable des compétences des jeunes pour un accès plus aisé à l’emploi productif dans les chaînes de valeur prioritaires.

    Zacharie Roger Mbarga

  • Henri Eyebe Ayissi

    Henri Eyebe Ayissi

    «Agir pour l’avenir. La faim zéro en 2030 c’est possible». Le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a repris en boucle ce thème de la 38e journée mondiale de l’alimentation.

    Il a surtout exalté les efforts du Cameroun en matière de lutte contre la faim, lesquels ont été reconnus par l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et la communauté internationale. Selon le Minader (qui s’exprimait le 23 octobre dernier devant la presse à Yaoundé), trois ans avant l’échéance, le pays a atteint l’un des Objectifs du millénaire pour le développement (ODD) en ramenant de 4,7 millions en 1990-1992 à 2,3 millions en 2012-2014, le nombre de personnes sous-alimentées.

  • Alimentation : Le FAO garde un œil sur les prix des denrées

    Alimentation : Le FAO garde un œil sur les prix des denrées

    De manière continue, l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture travaille à établir les variations de cinq principaux produits de consommation.

    De la viande de boeuf, l’un des produits à promouvoir

    Ce n’est pas connu de tous: l’agence des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) joue un rôle clé dans le suivi, l’analyse et la diffusion des données sur les prix des denrées alimentaires. Au Cameroun, tout comme dans d’autres pays, ce démembrement de l’Organisation s’intéresse à la chaîne d’approvisionnement, du producteur au consommateur.
    Cadrant avec cette démarche, Athman Mravili, le représentant de la FAO au Cameroun, explique que son institution fournit des informations sur les prix par le biais de deux principaux domaines. Il s’agit du domaine des prix internationaux (qui inclut les prix internationaux et l’indice FAO des prix des produits alimentaires) et le domaine des prix intérieurs (qui inclut les prix à la production et à la consommation, les prix de gros et de détail et les indices des prix des aliments).

    Accent
    Pour cette dernière catégorie, la FAO se sert des données sur la production. Ceci en vue d’estimer la valeur de la production pour un pays, par produit et au total, ainsi que les indices des prix à la production, qui permettent de mesurer l’inflation des prix. Les prix à la production permettent également d’analyser la transmission et la volatilité des prix. «Ces instruments d’analyse servent généralement à mesurer et à suivre le taux d’inflation, à fixer les objectifs en matière de politique monétaire, à indexer les prestations sociales telles que les pensions et les allocations chômage, et à augmenter les seuils et les crédits dans les systèmes d’impôt sur le revenu et les salaires dans les contrats salariaux des secteurs public et privé », détaille Athman Mravili.

    Au-delà, cela permet d’avoir un œil sur les circuits de distribution des produits vivriers pour résoudre la crise alimentaire de manière durable dans certaines régions camerounaises. Chaque mois, l’indice mondial de la FAO mesure la variation des prix de cinq denrées alimentaires de base sur les marchés internationaux: les céréales, les huiles végétales, le lait, la viande et le sucre.

    Cette année, le Cameroun célèbre la journée mondiale de l’alimentation le 25 octobre 2018. En prélude à l’événement placé sous le thème «Agir pour l’avenir», Henri Eyebe Ayissi, le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement rural (Minader) donne une conférence de presse à Yaoundé ce 23 octobre.

    Jean-René Meva’a Amougou

  • Afrique centrale : 70 millions de personnes menacées par une chenille

    Afrique centrale : 70 millions de personnes menacées par une chenille

    Détectée en 2016, la chenille légionnaire d’automne fait des ravages sur le maïs, le mil, le riz et le sorgho.

    Chenille du légionnaire

    La chenille légionnaire d’automne ravage environ 300 millions de tonnes d’aliments au Cameroun, au Tchad, en République démocratique du Congo, en Centrafrique, au Congo et au Gabon. Son impact sur certains aliments de base constituant des grandes habitudes alimentaires des peuples d’Afrique centrale (maïs, sorgho, le riz et mil) fait évaluer la menace sur plus de 70 millions de personnes. Au-delà de la rareté des cultures imposée aux humains et aux bêtes, l’effet ravageur de cette chenille provoque également la maladie du bétail. Pour Solomane Kone, représentant pays de la Banque africaine de développement (Bad) au Cameroun, « la chenille légionnaire d’automne est un fléau majeur qui entrave les efforts de développement des pays africains et exposent les populations au risque d’insécurité alimentaire ».

    Manque à gagner

    Selon Solomane Kone, «la chenille légionnaire d’automne est ravageur transfrontalier dangereux avec un fort potentiel de propagation en raison de sa capacité de migration naturelle ». Le papillon de nuit peut voler jusqu’à 100 km par nuit et la légionnaire femelle peut pondre jusqu’à 1000 œufs au cours de sa vie.

    La Bad évalue les pertes régionales en échanges commerciaux à près de 40 %. Pour les cultures, le manque à gagner oscille entre 21 % et 53 % du rendement. Le Cameroun et la République démocratique du Congo sont les pays les plus exposés du fait d’une culture céréalière grandement diversifiée ; mais aussi de la prédominance de certains légumes que la chenille apprécie bien.

    Le Cameroun est toutefois le pays le plus avancé dans la lutte contre le fléau. Il dispose d’un programme de coopération avec l’Organisation des Nations unies pour l’Alimentation et l’Agriculture (FAO) depuis 2017. En vue d’aider les petits exploitants agricoles, les organisations, les institutions publiques, les gouvernements nationaux et les partenaires au développement à réagir rapidement, la FAO a proposé un programme d’action quinquennal. Dans le monde, la FAO joue un rôle important dans la coordination des activités, des plans et des approches des partenaires en vue d’apporter des solutions durables aux défis posés par la légionnaire d’automne.

    Riposte

    Face à cette menace, la Bad s’engage dans le cadre d’une coalition pour apporter une réponse appropriée à travers l’organisation des ateliers régionaux. Ceux-ci, s’inspirant de celui de Lusaka en 2017, intègrent les actions du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine (PDDAA) géré par le l’Union africaine (Nepad) et la Bad. Pour éradiquer les maladies agricoles, la Bad a mis sur pied et finance le projet Technologies de transformation de l’agriculture africaine (TAAT). Le projet n’est rendu qu’à un stade expérimental, dont les technologies font encore l’objet de sélection en fonction des avancées technologiques des instituts nationaux de recherche agricole et des demandes explicites de gouvernements africains.

    Pour la FAO, les actions directes à prendre pour gérer la légionnaire d’automne dépendent en grande partie de ce que les agriculteurs font dans leurs champs. En Amérique, lieu d’origine de la chenille, la FAO aide les agriculteurs à mieux faire leur travail. Il faut tout d’abord que les agriculteurs comprennent ce qu’est la légionnaire d’automne, comment l’identifier et comprendre sa biologie et son écologie. Les agriculteurs doivent être en mesure de déterminer le niveau de risque dans leurs systèmes de production et prendre des mesures appropriées, préventives et d’intervention, sur la base de leurs évaluations.

    Zacharie Roger Mbarga

    Henri Eyebe Ayissi 

    « En 2017, cet insecte a attaqué environ 75 % de la production céréalière » 

    Le ministre camerounais de l’Agriculture et du Développement durable fait le point de la situation dans son pays.

    Quelle est la situation des ravages de la chenille du légionnaire d’automne au Cameroun ?
    Le Cameroun est l’un des pays ayant un fort taux d’exposition aux dégâts de la chenille légionnaire d’automne. Sa présence est avérée dans 7 voire 8 régions sur les 10 que compte le Cameroun. Les régions du septentrion (Adamaoua, Extrême Nord et Nord) sont les plus vulnérables aux actions de la chenille. Ceci s’explique naturellement par la grande spécialisation en cultures céréalières et par la pratique de l’élevage. En effet, en 2017, cet insecte a attaqué environ 75 % de la production céréalière du pays et plus de 50 000 hectares de plantations, majoritairement dans les trois régions du Nord. Les ravages du légionnaire d’automne se font aussi sur certains légumes. Je puis vous dire que c’est un véritable danger.

    Quelles mesures ont été prises jusqu’ici ?
    Depuis mai 2018, le gouvernement camerounais, par l’entremise du ministère de l’Agriculture et du Développement rural, a lancé un projet d’appui au contrôle de la chenille légionnaire d’automne. Ceci avec l’appui de la FAO. Un montant de 182 400 euros (120 millions de francs CFA) disponible depuis le mois de mai a été octroyé à l’État du Cameroun pour lutter contre cet insecte nocif. L’enveloppe sera mise à profit à travers l’usage de deux biopesticides homologués. Nous poursuivons la vulgarisation auprès des agriculteurs en vue de la mise en place du projet d’appui au contrôle de la chenille légionnaire. Avec l’afflux des réfugiés centrafricains et nigérians, nous devons être plus précautionneux. Car la demande nutritive pourrait davantage épaissir la tension alimentaire.

    De manière plus large monsieur le ministre, quelle est la situation en Afrique centrale ?
    Grâce à la FAO, la chenille du légionnaire a été détectée en 2016 en Afrique. Depuis lors, plusieurs autres pays de la région ont confirmé la présence de l’insecte et identifié ses ravages. C’est le cas de la République démocratique du Congo (RDC) qui est grandement atteinte, du Tchad, de la Centrafrique, du Gabon pour ne citer que ceux-là. Vous savez, ce parasite a une forte capacité de propagation et reproduction transfrontalière. En fonction des conditions climatiques, de la similarité des saisons culturales, la chenille migre pour des besoins de survie de l’espèce. Nous remercions la Bad de nous apporter son concours pour mettre hors d’état de nuire cette nouvelle hypothèque sur la sécurité et l’autosuffisance alimentaire.

    Propos recueillis par ZRM

    Gaston Cossi Doussouhoui

    ‘’Il faut désormais passer à une phase opérationnelle’’ 

    La Banque africaine de développement veut générer près de 513 millions de tonnes de production alimentaire en plus et sortir près de 250 millions d’Africains de la pauvreté d’ici à 2025

    Pour faire face à la chenille du légionnaire d’automne, la Banque africaine de développement a mis sur pied et finance le projet Technologies de transformation de l’agriculture africaine (TAAT). Le ministre béninois de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche préside son comité de pilotage. Il fait le point de sa mise en œuvre.

    Monsieur le président du comité de pilotage du programme TAAT. Quelles sont les grandes résolutions de la troisième session que vous avez tenue à Yaoundé en mi-septembre?
    Nous avions pour objectif d’évaluer les premiers pas de notre programme. Ce qui a été fait. Les membres du comité de pilotage sont unanimes qu’il faut désormais passer à une phase opérationnelle plus productive. Car notre mission est de mettre à la disposition des agriculteurs des technologies qui vont exterminer les maladies qui attaquent leur plantation. Le but étant d’accroitre la productivité agricole. La Banque africaine de développement, dont nous sommes un programme phare de l’objectif 3 « nourrir l’Afrique », veut générer près de 513 millions de tonnes de production alimentaire en plus et sortir près de 250 millions d’Africains de la pauvreté d’ici à 2025. Il faut s’y mettre résolument. Pour cette deuxième année de fonctionnement qui va s’ouvrir en 2019, nous avons enrichi notre dispositif en cadre de suivi évaluation des activités, nous avons réfléchi sur la meilleure manière de nous coordonner avec les pays afin d’agir de manière plus efficace et atteindre les plantations agricoles. Nous avons surtout préparé des stratégies d’information et de communication nous permettant d’être facile d’accès pour nos cibles, les Etats, les chercheurs, les agriculteurs.

    Pour ce qui est des technologies, combien peuvent déjà être mises à disponibilité des exploitations agricoles ? Et par quel canal ?
    Nous travaillons principalement avec les instituts régionaux et nationaux de recherche agricole, des chercheurs et parfois agriculteurs et la société civile. Cette formule nous permet d’avoir les meilleures technologies agricoles possible. À l’heure actuelle, nous sommes en train de déterminer avec les chercheurs, quelles meilleures technologies agricoles ont fait leurs preuves pour assurer les produits ou spéculations qui sont pour le moment arrêtés. C’est ce que nous appelons les compacts, les groupes de produits. Pour le moment, nous en avons 15 : le riz, le manioc, le mil, le sorgho, l’arachide, le niébé, le maïs, le soja, l’igname, le cacao, le café, l’huile de palme, les haricots, le blé et le poisson. Nous allons très rapidement atteindre intégralement les 8 domaines d’intervention prioritaire. Les clearings house, comité de sélection, sont à pied d’œuvre.
    La demande sur le terrain est pesante lorsque nous voyons les problèmes auxquels font face les agriculteurs. Mais, nous n’avons pas mandat d’aller directement au contact des exploitants. Voilà pourquoi nous allons vers une meilleure coordination avec les pays pour avoir des relais, des informations voire des programmes nationaux et/ou régionaux sur lesquels nous appuyer. Certaines régions sont déjà avancées en termes de dispositif (Afrique de l’Ouest, de l’Est et du Nord). Nous devons nous assurer que les méthodes employées par les uns puissent être facilement implémentées dans les autres régions. Nous devons nous rassurer des préalables climatiques, humains, nutritionnels, culturels, agroécologiques, matériels et financiers… et bien d’autres. Il est plus efficace et même efficient de travailler avec les infrastructures existantes que de créer d’autres. Nous allons toucher le maximum de producteurs.

    C’est un euphémisme de dire qu’au vu de la taille du comité de pilotage, très peu de pays africains ont adhéré au processus. Combien y en a-t-il ?
    Pour le moment, à peine une quinzaine. Mais comme je l’ai dit, la demande est pesante. Chez moi au Bénin, le manioc, le maïs, le riz ou l’igname sont attaqués par des maladies. Il en est de même au Cameroun où la chenille du légionnaire fait des ravages comme partout en Afrique centrale et de l’Ouest. Au-delà de la perte des rendements agricoles, il y a le risque sanitaire qui serait dû à l’usage disproportionné des pesticides naturels ou chimiques. Pour le moment, et pour les raisons que j’ai évoquées précédemment, nous avons une quinzaine de pays. Mais le plus important c’est de retenir qu’il y a un travail d’harmonisation à effectuer pour être cohérent et efficace. Les pays font déjà des efforts d’adhésion. Au fur et à mesure qu’ils adhèrent, nous prenons du volume, la Bad met de fonds nouveaux à disposition. Nous avons aussi intérêt à consommer cet argent pour nourrir l’Afrique.

    Le Cameroun qui vous accueille est le « grenier » de l’Afrique centrale. Il dispose de nombreux programmes agricoles de recherche, d’accompagnement des producteurs, de développement des chaines de valeurs, des agropoles, de viabilisation des marchés agricoles… Quel gain?
    Avec l’Irad, le Cameroun est très bien représenté au conseil d’administration du programme. Votre pays fait partie de la short list de ceux qui ont une avance dans l’institutionnalisation du développement agricole et rural. Les producteurs ont une infrastructure pour être accompagnés. L’expérience du Cameroun nous a permis de revoir notre stratégie d’intervention. Au lieu de nous doter d’un personnel additionnel qui va peser sur les fonds alloués par la Bad, nous pouvons identifier des programmes nationaux sur lesquels nous appuyer pour mieux atteindre les producteurs. En outre, les technologies développées par le Cameroun sont très intéressantes pour les autres pays, qui pourront bien s’en inspirer. Le Cameroun a un tissu agricole très diversifié. Il a besoin des technologies prouvées des autres pays pour améliorer sa productivité et mieux se positionner comme une puissance agro-industrielle dans sa région d’appartenance.

    Quel partenariat le programme entretient-il avec les communautés économiques régionales notamment celles d’Afrique qui ont des mécanismes existants ? La Cemac a le Comité inter- États des pesticides (CPAC), la Commission économique du bétail, de la viande et des ressources halieutiques (Cebevirha)…
    À l’heure actuelle, nous pouvons entrevoir cette perspective pour notre ancrage. Nous devons songer à intégrer les stratégies et les programmes régionaux agricoles. Mais cette formule est difficile, car les Cer [Communauté économique régionale] ne disposent pas toutes des instituts de recherche agricole. Lorsqu’il en existe, tous les pays ne sont pas situés au même niveau quand ils n’adhèrent même pas.

    Le Comité inter-État des pesticides et la Cebevirha de la Cemac ne sont par exemple pas associés à la dynamique du PDDAA [Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine] de l’union africaine, la Bad et que la CEEAC opérationnalise. Vous voyez qu’il y a un gros travail de rationalisation à l’intérieur des régions, mais aussi de préparation institutionnelle pour se doter d’institut opérationnel de recherche agricole. Le TAAT et ses partenaires pourront plus aisément s’insérer dans un dispositif plus cohérent et être plus efficaces aussi. Le CPAC et la Cebevirha font un travail très apprécié qui va permettre aux États de la Cemac de disposer d’une infrastructure agricole (pesticides homologués, appui/ conseil et financement agricole).

    Au moment où se referme cette 3ème session du comité de pilotage, à quand les premières technologies agricoles africaines pour la sécurité et l’autosuffisance alimentaire des Africains ?
    Aucun horizon ne peut être donné. La Bad doit encore valider nos suggestions pour que nous puissions mieux structurer l’action du programme. Par la suite, nous allons clarifier le partenariat avec les États ou les programmes nationaux. Si on est ambitieux, on peut dire qu’en janvier 2020, nous serons les pays. Mais les membres du comité du pilotage et moi avec, on est engagé à sortir des réunions pour être visible sur la fève de cacao ou la bouture de manioc. C’est là qu’on nous attend.

    Interview réalisée par
    Zacharie Roger Mbarga

    Réforme de l’UA 

    Le gouvernement continental prépare sa mue 

    En prélude au sommet extraordinaire de Kigali en novembre prochain, les ministres africains des Affaires étrangères viennent d’étudier le rapport sur l’optimisation de l’action de la Commission de l’UA. 

    Photo de famille de la 6ème retraite des ministres des affaires étrangères de l’UA.

    La réforme de la Commission de l’UA était l’objet de la sixième retraite des ministres africains des Affaires étrangères. Les options envisagées sont pour la plupart connues. Elles concernent le mode de sélection des membres de la Commission, la répartition des portefeuilles, la restructuration du système bureaucratique ainsi que le modèle opérationnel, qui va désormais s’appuyer sur un « organigramme dynamique et adapté ». S’adressant aux membres du conseil exécutif, le Président de la Commission de l’UA estime qu’« une des questions les plus fondamentales qui nous interpelle porte sur la restructuration de la Commission.

    L’importance du rôle de la Commission n’a point besoin d’être soulignée. De la qualité de ses membres et de l’efficacité de son fonctionnement dépend notre capacité à mettre en œuvre l’Agenda 2063 ».
    L’actualité de la réforme de l’Union africaine n’est pas reluisante. À ce jour, 24 États membres appliquent ou envisagent d’appliquer la taxe de 0,2 % sur les importations éligibles. Et 54 millions de dollars ont déjà été mobilisés pour le Fonds de la paix. Toutefois, malgré ces avancées, les contributions au budget régulier et au Fonds de la paix demeurent laborieuses. À la date du 7 septembre 2018, seulement 18 États membres s’étaient acquittés de la totalité de leurs contributions au budget ordinaire et 13 pays ont payé l’entièreté de leurs contributions au Fond de la Paix. Ce qui obère l’efficacité des programmes de l’UA.

    Dossiers

    Pour la Commission de l’UA, « il est crucial de s’assurer que la Commission, au niveau de ses premiers responsables, attire ce que l’Afrique compte de plus talentueux. Cela pose le problème du mode de sélection de ses membres élus. Il y a clairement des améliorations substantielles à apporter ici. Le système actuel ne permet tout simplement pas de répondre aux défis de l’heure ». L’objectif poursuivi est de doter le continent des ressources humaines adaptées aux enjeux de l’heure, tant sur le continent qu’au-delà.

    Le second axe est la cohérence et l’action collégiale. « Si la Commission est appelée à fonctionner comme un collège, il est irréfutable que celui qui en assume la direction se voit conférer toute l’autorité requise à cet effet. Un bateau sans capitaine ne peut arriver à bon port », défend Moussa Faki. À l’effet de renforcer les prérogatives du Président de la Commission, la réforme prévoit notamment de permettre au Président de la Commission de jouer un rôle dans la sélection des membres de son équipe. Pour opérer, en tant que de besoin, des rotations entre eux sont proposées, pour tout à la fois lui donner cet indispensable supplément d’autorité et lui permettre d’assurer une meilleure cohésion.

    « Autrement, comment pourrait-il être tenu comptable de leur performance et assumer pleinement les déficiences qui pourraient éventuellement être détectées ? » interroge celui qui passe son 18ème mois comme Président de la Commission. Qui plus est, il est suggéré dans le rapport que la Commission soit dotée de l’autorité de revoir de manière régulière son organigramme, de l’orienter en fonction des décisions de la Conférence. « Cette flexibilité est indispensable pour que l’Union devienne un outil moderne et agile pour le bénéfice de nos États et de nos citoyens », insiste Moussa Faki.

    Le dernier axe de la réforme de la Commission est l’accountability ou reddition des comptes. Il s’agira de renforcer l’obligation redditionnelle de la Commission vis-à-vis des États membres. Tous les membres et personnels de la Commission doivent être jugés à l’aune de leur performance, et des mécanismes transparents et rigoureux mis en place à cet effet.

     

    Immigration clandestine 

    Trump suggère la construction d’un mur le long du Sahara

    Le ministre espagnol des Affaires étrangères, Josep Borell, confie que le président américain lui a soumis cette idée lors d’une rencontre aux États-Unis le 19 juin dernier.

    Donald Trump, président des Etats-Unis d’Amérique

    Il n’est pas avare en conseils. Donald Trump suggère au gouvernement espagnol de construire un « mur anti-migrants » le long du Sahara pour contenir le flux de migrants africains. Selon le ministre des Affaires étrangères Josep Borell, l’idée a été accueillie avec scepticisme par les diplomates espagnols, qui ont rappelé que le Sahara mesure environ 4 800 km d’Est en Ouest.

    Des objections balayées par le chef de la Maison-Blanche. Pour Donald Trump, les limites du désert ne sont « pas plus grandes » que celles de la frontière américano-mexicaine. Promesse de campagne emblématique, le « grand mur» de Donald Trump a essuyé de nombreuses déconvenues. En janvier, le président américain avait même envisagé d’ouvrir une voie d’accès à la citoyenneté pour 1,8 million de clandestins en échange d’un financement de 25 milliards de dollars. Un échec que Josep Borrell n’a pas hésité à pointer du doigt. « Fermer les ports n’est pas une solution et construire un mur le long du Sahara, comme me le suggérait récemment le président Trump, n’est pas non plus une solution », a-t-il déclaré lors d’un déjeuner public organisé mardi 18 septembre à Madrid.

    Pression

    L’Espagne subit une forte pression migratoire en raison de ses micro-territoires de Ceuta et Melilla, enclavés dans le nord du Maroc. Seules frontières terrestres entre l’Afrique et l’Europe d’ailleurs. Malgré tout, l’Espagne ne compte pas s’aligner sur la proposition du président américain. Les Espagnols ne parlent pas de mur, mais d’une clôture à Ceuta et à Melia, leurs deux enclaves sur la cote du Maroc, alors que les barbelés à six mètres de haut sont aussi étanches qu’une muraille de château-fort.
    Depuis 2015, il y en a des bouts en Hongrie, dans les Balkans. Ils font honte. Parce que les Européens pensent que le mur, c’est mal. C’est rance. C’est péché. Le mur, c’est Berlin. Autrement dit, une prison qu’il faut abattre. Sauf que ce mur-là n’était pas fait pour protéger les Allemands, mais pour les empêcher de s’enfuir du paradis communiste. Le mur, c’est honteux. En fait, la question que s’interdisent de se poser les dirigeants européens, c’est de savoir si les murs seraient efficaces. Pour filtrer les migrants. Pour répondre à l’angoisse des peuples. On peut en douter. Mais on peut aussi douter des centres contrôlés et des plateformes de débarquement annoncés à chaque conseil européen.

    ZRM

  • Secteur agricole : La Bad et la FAO vont investir 100 millions de dollars en Afrique

    Secteur agricole : La Bad et la FAO vont investir 100 millions de dollars en Afrique

    Les deux institutions veulent mobiliser cette enveloppe sur cinq ans pour tordre le cou à la malnutrition et à la faim sur le continent.

     

    « Nourrir l’Afrique », c’est l’objectif n° 2 des high 5 de la Banque africaine de développement. C’est par contre la raison d’être de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). L’accord signé entre les deux institutions en début de semaine dernière va de soi. Il a en effet pour objectifs « d’améliorer la qualité et l’impact des investissements dans la sécurité alimentaire, la nutrition, la protection sociale, l’agriculture, la foresterie, les pêches et le développement rural ». Il prévoit un programme d’action devant déboucher notamment sur un accroissement des investissements entre le secteur public et privé. Le programme inclut aussi une aide technique visant à aider les Etats membres à concevoir et à mettre en œuvre des opérations de financement qui seront assurées par la Bad. Cet appui couvrira divers domaines, dont l’intensification et la diversification de l’agriculture durable, la promotion des innovations tout au long de la chaîne de valeur et l’agriculture intelligente face au climat.

    « La FAO et la Bad intensifient et approfondissent leur partenariat afin d’aider les pays africains à réaliser leurs objectifs de développement durable. Tirer profit des investissements effectués dans l’agriculture, et notamment de ceux émanant du secteur privé, est essentiel afin de sortir des millions de personnes de la pauvreté en Afrique et de s’assurer qu’une quantité suffisante de nourriture est produite et qu’il existe assez d’emplois pour faire face à la hausse de la population», explique José Graziano da Silva, directeur général de la FAO. Selon le document, l’enveloppe devrait être mobilisée sur cinq ans et devrait être investie dans les secteurs tels que : l’agriculture, la foresterie et la pêche.

    Imbrication

    Cette action vient se greffer et renforcer la stratégie « FeedAfrica » de la Bad. «La signature de cet accord complémentaire est une étape importante dans la relation entre la Bad et la FAO. Cela nous aidera à faire de l’agriculture une source d’affaires, un concept par ailleurs développé dans la stratégie “FeedAfrica” de la banque », se réjouit AkinwumiAdesina, le président de la Bad.

    Lancée en 2015, FeedAfrica est inspirée d’une résolution du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad) qui recommande aux pays africains d’investir massivement dans l’agriculture pour en constituer le principal levier de l’industrialisation du continent. La stratégie de l’institution panafricaine ambitionne d’investir sur une période de 10 ans, près de 24 milliards de dollars dans l’agriculture africaine. Avec pour but d’améliorer les politiques agricoles, les marchés, les infrastructures et les institutions afin de s’assurer le bon développement des chaînes de valeur agricole et que de meilleures technologies soient disponibles pour pouvoir atteindre plusieurs milliers d’agriculteurs.

    Bien que l’agriculture emploie plus de 60 % des travailleurs en Afrique et représente près du tiers de son PIB, le continent africain est la région du monde qui souffre le plus de manque de nourriture. Selon les statistiques de la FAO pour l’année 2017, 224 millions de personnes souffrent de sous-alimentation sur le continent. Ce qui représente un peu plus de 25 % des 815 millions d’êtres humains souffrant de la faim dans le monde.

    Zacharie Roger Mbarga

    Partenariat Chine-Afrique

    Un programme pour former aux métiers de l’agriculture

    L’initiative qui vise les jeunes africains vient d’être lancée à Beijing en marge du Focac.

     

    Le 30 août dernier, l’Institut pour la coopération Sud-Sud dans l’agriculture, l’Université agricole de Chine, le bureau des Nations unies pour la coopération Sud-Sud et la Commission de l’Union africaine (UA) ont inauguré le Programme du leadership de la jeunesse dans la coopération agricole Sud-Sud et de la nouvelle route de la soie. Les autres partenaires du programme sont le Programme alimentaire mondial (Pam), la Banque mondiale, le Fonds international pour le développement agricole (Fida) et de l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture de l’ONU (FAO).

    Ce programme de formation agricole cible au total 30 jeunes venant de 20 pays. L’atelier sera organisé pour différents champs de perfectionnement. Il s’inscrit dans le cadre du Forum sur la Coopération Chine-Afrique (Focac) prévu pour les 3 et 4 septembre prochains à Beijing en Chine. Le Focac vise à consolider les liens entre l’Afrique et l’Empire du Milieu.

    Alwin Chinyun Wesseh, ministre délégué auprès du ministre libérien de l’Agriculture indique que « les échanges, la formation et les études sur le terrain peuvent approfondir davantage la compréhension entre la Chine et l’Afrique et renforcer la coopération Sud-Sud dans la réduction de la pauvreté, l’élimination de la faim, la réalisation de la sécurité alimentaire et l’amélioration de la nutrition en Afrique ».

    Aubaine

    L’initiative chinoise tombe à point nommé. L’Afrique est engagée dans la mobilisation des jeunes pour la révolution agricole. A Kigali (Rwanda), les 20 et 21 août derniers, les jeunes ont échangé sur le thème « l’emploi des jeunes dans l’agriculture comme solution solide pour mettre fin à la faim et à la pauvreté en Afrique : se lancer dans les technologies de l’information et de la communication (TIC) et l’entrepreneuriat ». L’UA veut faire germer une génération Agritec. Une génération de jeunes africains capable de produire de la semence et de capitaliser sur les propriétés des technologies de l’information et de la communication pour booster l’entrepreneuriat agricole.

    Pour l’UA, c’est un moyen de réduire également l’exode des jeunes vers l’Occident. Pour le directeur général de FAO, « L’agriculture devrait être l’oxygène de l’économie en Afrique. Elle doit être utilisée comme un secteur attractif pour freiner la migration. 2 jeunes sur 3 en Afrique sont au chômage. Pour y faire face, ils émigrent pour trouver un emploi à l’extérieur du continent. Malheureusement, l’aventure est de moins en moins concluante ».

    Zacharie Roger Mbarga

  • 17 milliards de francs CFA

    17 milliards de francs CFA

    Selon Athman Mravili, le Représentant de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) au Cameroun, c’est la somme réservée au programme de cette institution onusienne en faveur du Cameroun.

    Prévu pour la période 2018-2020, cet argent est destiné au financement des projets en rapport avec la sécurité alimentaire et le développement des chaînes de valeur, la gestion des ressources naturelles et le renforcement de la résilience et de la nutrition. «Nous travaillerons avec toutes les institutions gouvernementales concernées, pour transformer le cadre national en projets spécifiques. Quand cela sera fait, nous passerons à la 2ème phase qui est celle de la mobilisation des ressources», a précisé Athman Mravili, approché par le magazine Investir au Cameroun, le 14 juin 2018 à Yaoundé.