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Étiquette : Arsel
Adamaoua : la centrale hydroélectrique de Mbakaou entre en service
L’infrastructure reversera annuellement 21,5 Giga Watts d’énergie électrique dans le réseau national.
La petite centrale hydroélectrique de Mbakaou dans la région de l’Adamaoua est officiellement entrée en service ce 14 avril 2022. Dotée d’une capacité de 1,4 MW extensible à 2,8 MW pour une production annuelle moyenne de 21,5GWH, ledit ouvrage permettra d’alimenter huit villages de la partie septentrionale du Cameroun, grâce à un réseau moyen et basse tensions construit sur environ 40 Kilomètres. Tibati, Mbakaou, Naskoul, Makendao, Boninting, Liboum, Gantang, Combo, pour une population globale de 40.000 habitants.
Jusqu’en décembre dernier, les localités concernées étaient alimentées par une centrale thermique, ce qui générait des coûts élevés pour les populations, sans compter les coupures intempestives d’énergie. La Mini centrale a dorénavant pris le relais.
La mini centrale de Mbakaou a été réalisé en partenariat avec le ministère de l’Eau et de l’Energie, l’Agence d’Électrification Rurale (AER), l’Arsel (Agence de régulation du secteur de l’électricité), l’entreprise Eneo S.A (Energy of Cameroon) et IED Invest, pour une enveloppe globale de 4,5 milliards de Francs CFA.
Les résultats attendus de ce projet s’articulent autour d’une offre améliorée, la réduction des coûts grâce à l’injection d’électricité hydroélectrique, l’extension du service aux quartiers périphériques et aux petites localités, la diffusion d’équipements efficaces et le renforcement du tissu économique dans la zone du projet.
C’est à ce titre qu’Eneo, le principal distributeur d’électricité, s’est lié par un contrat d’achat obligatoire de l’énergie produite, la construction de postes de 30 kilovolts, le changement de tension des villes de Tibati et Mbakaou 15kV en 30kV; Fourniture des poteaux BT et de compteurs; l’exploitation de la ligne 30kV de la centrale à Tibati construite par IED Invest.
Lutte contre la corruption au Cameroun : De petits pas dans la bonne direction
C’est ce qui transparaît du Rapport sur l’état de ce fléau dans notre pays tel que présenté le 17 décembre dernier par le président de la Commission national anti-corruption (Conac).
En application de l’article 24 de son décret organique, la Commission nationale anti-corruption (Conac) a rendu public le 17 décembre dernier à Yaoundé, le «Rapport sur l’état de la lutte contre la corruption au Cameroun en 2019». C’était au cours de la cérémonie officielle de présentation dudit document présidée par le Révérend Dr Dieudonné Massi Gams. De la restitution faite par le président de l’institution des constats, conclusions et recommandations du 10ème rapport du genre, l’on peut alors retenir que «le Cameroun a fait des progrès dans la lutte contre la corruption qui n’est plus un tabou dans notre pays, même si beaucoup reste encore à faire et nécessite d’ailleurs l’implication de tous», a indiqué le haut commis de l’Etat qui s’est d’ailleurs fait fort de rappeler que «le secteur éducatif a été l’une des cibles privilégiées à l’occasion notamment des jeux Fenassco A et B ou encore des jeux universitaires».
Bons points
Au cours de la période sous observation, la Conac a fait savoir, pour s’en féliciter, qu’elle a reçu 98 contributions contre 81 en 2018, soit une augmentation de 17 contributions. Et au rang des motifs de satisfaction que le président de l’institution a justement relevés, il y a les contributions venues «de l’Agence nationale d’investigation financière (Anif) et de l’Agence de régulation des marchés publics (Armp) dont nous avons déploré l’absence dans le rapport 2018», dira Dieudonné Massi Gams. Mais pour le président de la Conac, les raisons d’espérer une issue heureuse dans la lutte sans merci engagée pour éradiquer la corruption dans notre pays sont nombreuses. Et sans avoir été exhaustif, le président de la Commission nationale anti-corruption a par exemple salué «l’implication de plus en plus visible des juridictions dans ce combat, puisque 17 d’entre elles ont contribué dans ce rapport contre 16 en 2018 et seulement 7 en 2017». De même, la Conac a enregistré 31 contributions de la part des départements ministériels, 25 des entreprises publiques et 9 de la société civile.
Par ailleurs, dans la cadre de ses activités de prévention, communication, formation et surtout d’investigations, la Commission national anti-corruption a pu procéder à l’exploitation de 17 350 dénonciations faites via son numéro d’appel gratuit, le 15/17. Ceci sans tenir compte des initiatives à résultats rapides (IRR) à la mise dans la mise en œuvre desquelles, la Conac a dû accompagner six départements ministériels.
Précieux gains
Le dispositif de lutte contre la corruption tel qu’arrêté dans le cadre de la Stratégie nationale en la matière, a fonctionné à plein régime avec, à la clé, de précieuses victoires. Pour celles que l’on peut mettre à l’actif de la Conac, il y a le préjudice subi par l’État que l’institution a évalué à 10 milliards 270 millions 732 mille 700 FCFA. C’est dans le cadre des deux enquêtes menées par ses soins au sujet du paiement des frais de justice dans les trésoreries générales de Douala et Nkongsamba, mais également au sujet du paiement des indemnités aux ex-temporaires du Chantier naval et industriel du Cameroun.
De leur côté, le Contrôle supérieur de l’Etat à travers le Conseil de discipline budgétaire et financière (CDBF), l’Anif, le Conseil national de la Communication (CNC), Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel) et l’ARMP, ont également permis de prévenir des cas de corruption voire, de les sanctionner. S’agissant par exemple du CDBF, «26 décisions ont été rendues à l’encontre de responsables et d’anciens responsables de onze administration publiques et onze parmi ces responsables ont été reconnus coupables de faute de gestions diverses. Des amendes spéciales d’un montant de 18,40 millions FCFA leur ont été infligées. Certains ont été mis en débet pour un montant de près de 2,534 milliards FCFA», a relevé avec satisfaction Dieudonné Massi Gams.
Les mauvais élèves
A plusieurs niveaux, plusieurs acteurs se sont illustrés négativement au cours de la période sous observation. D’abord, la Conac a mentionné, pour le déplorer, «qu’aucune collectivité territoriale décentralisée n’ait fait parvenir sa contribution pour le compte du rapport 2019 et que comme en 2018, le ministère de l’Administration territoriale (Minat) et le ministère de l’Agriculture et du développement rural (Minader), ne l’aient pas fait non plus». Ensuite, il est à noter que «pour 18% d’appel concernant les cas de corruption, le ministère des Finances constitue la structure la plus stigmatisée pour des pratiques telles que les rétro commissions ou pourcentages, les pots-de-vin pour la délivrance de la carte de contribuable, le traitement de dossiers de pension, ou encore le dédouanement des marchandises», a également énumérer le président de la Conac. Dans sa lancée, Dieudonné Massi Gams, n’a pas hésité à compléter ce sombre tableau en indexant tour à tour «les Affaires foncières, les Forces de maintien de l’ordre et les mairies qui font l’objet de nombreuses plaintes auprès de son institution». Enfin, et même l’évaluation des plans régionaux n’a pas été faite dans les deux régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest en raison de la situation sécuritaire qui y prévaut, le président de la Commission national anti-corruption a laissé entendre qu’«il lui est revenu que l’insécurité dans ces deux régions y fait le lit de la mauvaise gouvernance».
Des constats qu’il est de toute façon loisible de faire en parcourant les 288 pages du Rapport dont l’architecture présente en gros cinq titres à savoir : «le titre 1 sur les activités de lutte contre la corruption des institutions de contrôle ; le titre 2 sur celles des juridictions ; le titre 3 sur celles des départements ministériels ; le titre 4 sur les activités des entreprises publiques et le titre 5 sur celles du secteur privé et de la société civile», a tenu à présenter Dieudonné Massi Gams, le président de la Conac.
Théodore Ayissi Ayissi (stagaire)
Georges Ngono Edzoa « Le secteur de l’électricité se porte mal »
Le président National des consommateurs d’électricité et de l’eau, leader du mouvement Consumériste décrypte l’actualité du secteur de l’électricité dans le pays.
Georges Ngono Edzoa
Vous êtes au front depuis plusieurs années pour gérer les problèmes d’électricité ou de consommation d’électricité. Si aujourd’hui on vous demandait, de votre point de vue, comment se porte le secteur de l’électricité que diriez-vous ?
D’emblée la vie du secteur aujourd’hui depuis les années antérieures comparée à celle d’aujourd’hui est un peu différent. Hier les améliorations se faisaient, mais une fois les changements survenus, il y a contraste entre l’équipe entrante et l’équipe sortante. Cela cause un retard d’investissement et de management. C’est ce qui arrive avec Enéo, étant donné qu’avec Aes-Sonel, il y avait une dynamique qui marchait déjà malgré les insuffisances. Mais lorsque la société Enéo arrive, elle a commencé avec un travail, avec à sa tête Nana Kontchou qui nous a appris une autre façon de gérer le réseau électrique. Bon juste cinq ans après, il y a une autre équipe qui arrive celle de Mansu Éric qui recommence au point zéro. Le constat fait est que le service n’est pas continu à ce moment.
C’est-à-dire chacun vient avec sa politique. C’est ça qui fait qu’on ait l’impression que le secteur n’avance pas. Mais en interne pour nous les professionnels, il y a des améliorations sur certaines activités. Mais ce qu’il faut relever c’est que le commercial a régressé, étant donné qu’il y a tellement des problèmes au niveau du commercial et du service d’accueil qui ne fonctionnent pas très bien. Il y a le problème de surfacturation et il y a toujours la guerre des appareils de comptage donc les compteurs d’électricité qui ne donnent pas avec la consommation des clients. Donc je crois qu’il faut se focaliser sur le volet commercial afin que les camerounais puissent avoir une nouvelle façon de faire les choses.
Qu’est ce qui justifie la rupture dans la dynamique entre l’équipe entrant et les prédécesseurs ?
Pour moi, tout réside au niveau débarquement des équipes. On ne prépare pas l’équipe entrant, ce qui cause le problème de leadership à l’intérieur de l’entreprise. Puisque si on préparait l’équipe entrant, les choses marcheraient normalement. Étant donné qu’on a affaire à des entreprises très sensibles. On ne peut pas débarquer les gens du jour au lendemain.
Comment se porte le secteur de l’électricité aujourd’hui du point de vue du consommateur ?
Le point de vue à l’heure actuelle est que le secteur se porte mal. Parce qu’on est revenu à la case du départ, il faut recommencer avec les mêmes choses tous les jours, la maintenance du réseau comme on le constatait il n’y avait plus assez de coupures, il y avait réduction de coupures avec la dernière équipe. Mais en 20219, on a recommencé avec les mêmes problèmes. En 2017 et 2018 on a eu une stabilité dans les coupures. Ceci peut s’expliquer avec l’arrivée de la Sonatrel qui s’occupe du transport de l’électricité. Mais l’épineux problème repose au niveau du commercial. Déjà s’il faut parler des estimations, dans d’autres pays ça marche. Mais le contexte camerounais n’est pas le même. Chez nous les gens ne prennent pas les choses au sérieux. On ne consulte pas les historiques de consommation des uns ils regardent seulement le chiffre d’affaires mensuel ou annuel.
Les consommateurs du courant électrique ont formulé les griefs contre Enéo. D’après vous, qu’est ce qui justifie leurs plaintes ?
On peut dire qu’il s’agit des habitudes de consommation. Et surtout par rapport aux estimations très élevées des factures. C’est ça qui fait problème. Lorsque l’on passe de 5000 FCFA à 25000 FCFA, ceci ne peut que susciter des mécontentements. Vu que le consommateur table le paiement de ses factures sur ses revenus mensuels. Et lorsque les factures sont élevées, et que vous ne payez pas, Enéo vient couper l’énergie. Et connaissant toutes les tracasseries pour le retour de l’énergie, c’est tout ça qui est à l’origine des plaintes. Moi en tant que Président de la plateforme des associations des consommateurs pour la défense de l’intérêt économique et sociale du Cameroun, je suis appelé à défendre tout droit du consommateur. Vu que l’association est nationale. En dehors de la mission de défendre les intérêts de consommateurs, on doit aussi encadrer les membres pour éviter les éclats de voix.
Concrètement, que faites-vous au sein de votre association ?
Lorsqu’il y a des problèmes, il faut qu’on se prononce ; sinon nous ne faisons pas notre travail. Le rôle de notre association c’est d’informer, d’éduquer et de protéger les consommateurs. Concrètement, notre plateforme dont je suis le coordonnateur général a été saisie par plusieurs consommateurs de toutes les régions du Cameroun, Maroua, Garoua qui ont voulu faire des descentes dans la rue. Lorsque j’ai reçu le message des manifestations qui étaient en cours, au regard du contexte socio politique agité, nous avons porté les préoccupations au niveau des autorités. On a saisi Eneo pour lui demander ce qu’il n’allait pas. On a eu un retard dans sa réponse. Nous avons saisi le ministre de l’Eau et de l’Énergie, nous avons fait les menaces de grève. C’est lorsqu’on a lancé la menace de grève le 26 mai 2020 que la société Eneo nous a expliqué les raisons de la surfacturation au niveau des consommateurs.
Comme réponse à la surfacturation Eneo a voulu éviter que son personnel contracte le coronavirus. C’est pourquoi elle a voulu expérimenter les estimations. Surtout qu’on demandait aux gens de se confiner. Pour éviter tout contact entre les agents d’Eneo et le public, elle a opté pour les estimations. Mais alors l’action n’a pas été bien pensée, puisqu’elle n’a pas consulté les historiques des consommations des uns et des autres.
Est-ce que vous en tant que membre de l’association aviez été consulté ?
C’est ça le problème véritable problème au Cameroun. Dans un secteur il y a des acteurs et la société civile. Parce que les secteurs sont organisés, dans le secteur de l’électricité il y a les acteurs, il y a des associations qui sont dans plusieurs plateformes. Avec Eneo, nous avons une plateforme, quoi qu’elle ne soit pas encore active. Mais dans les années antérieures, on nous informait de ce qui devrait être fait. Mais cette année la société Eneo a procédé aux estimations sans nous consulter, pour que nous donnions l’avis des consommateurs, étant donné que c’est nous qui portions leurs voix. Conséquence immédiate, nous avons manifesté notre mécontentement.
On était prêt à faire des sitting devant la société Eneo. Le ministre de l’Eau et de l’Energie et le directeur de l’Arsel (Agence de régulation du secteur d’électricité) ont joué un grand rôle à la suite de notre mouvement qui a attiré leur attention. Le directeur général de l’Arsel a demandé à Eneo de suspendre cette opération qui ne cadrait pas avec le règlement de service. Comme pour dire qu’avant la société Eneo ne mette sur pied un tel projet, l’accord de l’Arsel est indispensable. Ce qui n’a pas été fait. Eneo est passée en force. Après l’Arsel, le ministre en charge de l’électricité a sorti des textes visant à mettre terme à cette opération conformément aux textes qui régissent le secteur de l’électricité. Le plus encourageant à la sortie de ce différend c’est le traitement rapide des requêtes qui se font dans les 72 heures. Les corrections sont systématiques.
Vous baissez la garde, mais on se rend compte que la réconciliation n’est pas pour bientôt…
On a levé le pied, parce qu’on a fait les descentes sur le terrain. Il y a de cela deux jours avec le directeur d’Arsel et le directeur général d’Eneo et moi-même le coordonnateur général qui représentait les consommateurs avons fait le terrain pour comprendre les mobiles des plaintes sur les surfacturations et les fraudes. Nous avons remonté toutes les informations auprès du ministre, qui a donné quelques recommandations. Ces recommandations sont les suivantes : L’arrêt immédiat des estimations et le retour à la relève normale. Ensuite, Eneo doit se conformer au règlement de service la sensibilisation et l’information lorsqu’on veut faire des descentes sur le terrain pour les cas de fraude. Le Minée demande de réduire les cas de fraude, mais ce n’est pas le motif pour tordre le cou du consommateur.
Eneo ne doit pas se focaliser sur les fraudes pour renflouer ses caisses. La fraude est une gangrène qu’il faut juste la réduire, et regarder d’autres pans. Il faut combattre la fraude mais dans les règles de l’art. Au regard de toutes les réunions faites avec les différentes parties, le mouvement de grève prévu pour la semaine prochaine n’aura plus lieu. Toute chose qui a amené Eneo à se conformer sur les textes en vigueur. En matière de fraude, on ne parlera plus de fraude mais de régularisation de énergies. On ne va plus facturer les sanctions de fraude, on régularise les énergies qui n’ont pas été enregistrées dans le compteur. On laisse la présomption d’innocence aux consommateurs, puisqu’on peut imaginer que le compteur puisse avoir des irrégularités avant de dire que le consommateur est dans un cas de fraude. C’est à ce moment que l’on peut payer les pénalités. Pour l’instant il s’agit des régularisations, et on normalise le compteur, et le consommateur commence à payer un peu. Les choses ont changé.
Eneo se plaint aussi du non-respect des engagements de l’Etat quel est votre avis ?
Pour la dette, l’Etat paie toujours ses engagements. Dernièrement, il a versé 45 milliards FCFA. Ce que je peux dire est que l’Etat joue toujours sa partition malgré ses lenteurs, étant donné que c’est l’un des grands actionnaires. D’ailleurs, quand l’entreprise a des problèmes, elle se retourne vers l’Etat pour lui venir en aide. Ce sont des partenaires qui se soutiennent. Tout est au niveau des lenteurs.
Que faire pour lutter contre la fraude au niveau de votre association ?
L’une des prescriptions du ministre importante est la communication. Raison pour laquelle nous interpellons votre journal de faire ce travail auprès des consommateurs, d’Eneo et des pouvoirs publics. La guerre contre la fraude nous concerne tous. Il faut tordre le cou à la fraude.il faut une union sacrée pour combattre la fraude.
Comment vous voyez l’avenir du secteur de l’électricité ?
Il faut l’union sacrée pour que le secteur d’électricité soit plus efficace. Il y a une stabilité depuis les récriminations au niveau des coupures. Il y a un grand travail qui est fait. La société Eneo a procédé à la mise sur pied des poteaux en béton que nous voyons un peu partout dans les artères de Yaoundé. Ce sont des efforts qui démontrent à suffisance que le réseau est entrain de reprendre vie.
Interview réalisée par la rédaction
Jean Pascal Nkou
À la base, il est ingénieur statisticien-économiste, spécialiste de macroéconomie. 52 ans, il occupe le poste de directeur général de l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (Arsel). C’est à ce tire qu’il vient d’instruire une régularisation des factures d’électricité établies de manière irrégulière. Au cours d’une réunion en visio-conférence avec les hauts responsables de la compagnie d’électricité, le directeur général de l’ARSEL aura d’ailleurs l’occasion d’exprimer ses desiderata à ses vis-à-vis en vue d’un retour à l’orthodoxie. Le relevé des index des compteurs devant ainsi se faire mensuellement, tout comme la remise des factures. Ce processus ainsi enclenché, devrait permettre à terme, estime-t-on à l’Arsel, d’aboutir à l’optimisation des opérations de relevé des index pour une meilleure garantie des droits des consommateurs.
Eau et électricité : Lumière sur la nouvelle facturation au Cameroun
Certaines catégories de consommateurs devraient voir leurs factures baisser en 2019.
Autant le dire d’emblée : les ménages et les petites entreprises qui consomment moins d’électricité et d’eau devraient tirer avantage de la Loi de finances 2019. En effet, dès février de cette année, la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) ne sera plus appliquée sur les consommations d’électricité comprises entre 0 et 220 kilowatts/heure (KWH) et d’eau ne dépassant pas 20 m3.
Le choix du mois de février n’est pas fortuit. Les index lus ce mois-là déterminent la consommation du mois de janvier. En la faveur des concernés, cette nouvelle disposition fiscale induit un surplus de 110 KWH d’électricité et de 10 m3 d’eau non imposables. Cela devrait étendre la proportion des clients d’Eneo, distributeur national d’électricité, bénéficiant des exonérations de 60 à 80 %, indique une source interne.
« Dit plus simplement, la tarification ne sera plus la même que par le passé. À partir de février 2019, les citoyens et les entités économiques dont le niveau de consommation d’électricité se situe entre 0 et 220 KWH verront le montant de leurs factures considérablement réduit », explique Déreine Ngankeu, cadre à cellule des études et du suivi à l’Agence de régulation du secteur de l’électricité (ARSEL). Il en sera de même pour ceux qui ont des consommations d’eau comprise entre 0 et 20 m3. Ils ne verront leur facture majorée des 19,25% de TVA.
Astuces
À l’ARSEL, l’on se félicite des « efforts des pouvoirs publics pour améliorer les conditions de vie des Camerounais ». Dans l’argumentaire, les mécanismes de compensation mis en place par l’État en 2012 sont brandis. Ces mécanismes, apprend-on, ont permis d’éviter le gonflement de la facture des foyers ayant souscrit à une puissance de compteur de 220 KWH au plus.
« La baisse décidée donne à l’ensemble des parties prenantes une lisibilité sur l’évolution du tarif entre 2012 et 2019, et incite le régulateur et le distributeur à améliorer leur efficacité, tant du point de vue de la maîtrise des coûts, que de la continuité d’alimentation et de la qualité du service rendu aux utilisateurs », appuie Déreine Ngankeu.
Sur son site internet, le fournisseur national d’électricité met une liste de conseils pratiques à la disposition des consommateurs. Pour bénéficier de ces réductions du coût des consommations électriques, l’entreprise Eneo conseille aux usagers d’avoir derrière un compteur un seul ménage, à l’effet de contenir la consommation dans la marge non taxée. Il faudra également contrôler la consommation électrique dans chaque ménage. Selon le concessionnaire, le non-respect de ces quelques conseils peut entraîner une hausse d’environ 4 % du prix final à payer sur la facture de consommation.
Jean-René Meva’a Amougou