Réunis le 1er décembre dernier (en visioconférence) pour une session extraordinaire, les chefs d’État de la CEEAC ont enclenché un processus diplomatique sensible : la création d’un comité de médiation chargé de baliser la voie au retour de Rwanda au sein de l’organisation.
La décision intervient six mois après le retrait fracassant de Kigali, motivé par de profondes divergences politiques et institutionnelles.
Le nouveau mécanisme de facilitation sera porté par trois figures clés : Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, Paul Biya et Carlos Vila Nova. Leur mission sera d’ouvrir un espace de dialogue crédible entre les parties, de restaurer les canaux de confiance et de prévenir l’enlisement d’une crise aux répercussions régionales. L’enjeu est désormais stratégique : réussir cette médiation pour éviter un précédent dangereux au sein de la communauté, et prouver que l’intégration régionale peut résister aux secousses politiques. Faute de quoi, les fragilités structurelles de l’espace communautaire pourraient s’en trouver durablement exposées.
À l’origine de la rupture, les tensions persistantes avec la RDC, mais aussi une contestation ouverte de la gouvernance communautaire. Le refus d’accorder la présidence tournante au pays des Mille Collines, au profit du maintien de l’ancienne direction, avait été perçu comme une entorse grave au principe de rotation, pilier de la cohésion régionale.
Au-delà de ce dossier, les dirigeants ont évoqué les dynamiques politiques en cours, saluant la transition gabonaise et le climat apaisé ayant entouré le récent scrutin camerounais. Autant de signaux que la stabilité demeure une préoccupation centrale.
Bobo Ousmanou
