La seconde édition des Olympiades du marché financier de la Cemac a livré son verdict le 3 décembre dernier.
À Yaoundé, où la Commission de surveillance du marché financier de l’Afrique centrale (Cosumaf) a récompensé les lauréats camerounais, trois institutions universitaires de sont démarquées. L’Université catholique de l’Afrique centrale (Ucac) a remporté la première place, suivie de l’École nationale supérieure polytechnique de Yaoundé et de l’École supérieure des sciences de la finance et des risques. Ce trio illustre la vitalité d’une compétition qui gagne en importance dans un contexte régional où la culture boursière demeure encore fragile.
Organisées dans les six capitales de la sous-région, les olympiades poursuivent un objectif clair : former les futurs acteurs de la finance, développer la connaissance des marchés et valoriser l’excellence universitaire. L’étape de Yaoundé, tenue du 2 au 3 décembre à l’Institut des relations internationales du Cameroun (Iric), a réuni des étudiants venus d’une quinzaine d’établissements. Les lauréats ont reçu des récompenses mêlant soutien financier et opportunités professionnelles, notamment des chèques pour l’ouverture de comptes titres et des stages au sein des Sociétés de bourse, des sociétés de gestion d’OPC et même à la Bourse des valeurs mobilières de l’Afrique centrale (Bvmac). Les épreuves se sont déroulées sous la supervision du directeur général de la Bvmac, Louis Banga Ntolo, entouré de responsables de la Cosumaf et de l’Iric.
Pour les organisateurs, la dimension pédagogique est essentielle. Il s’agit de renforcer la compréhension du marché financier intégré auprès d’un public jeune encore peu exposé à ses mécanismes. Louis Banga Ntolo estime que la faible dynamique du marché trouve son origine dans un déficit d’information et une culture boursière insuffisamment ancrée. Sensibiliser les étudiants apparaît donc comme un levier stratégique pour préparer de futurs relais et accompagner la montée en puissance de la place financière régionale.
La compétition s’est déroulée en trois séquences successives : au Gabon et en République Centrafricaine les 17 et 18 novembre, au Congo et en Guinée Equatoriale les 24 et 25 novembre, puis au Cameroun et au Tchad les 2 et 3 décembre. Cette organisation progressive a permis de toucher de larges publics et d’harmoniser l’approche autour des enjeux financiers contemporains. Les organisateurs rappellent qu’une épargne estimée à plus de 5 000 milliards F CFA circulait encore hors des circuits formels en 2024. Orienter ces ressources vers les instruments reconnus permettrait de soutenir le financement des PME et de réduire le nombre de projets en attente de solutions.
La Cosumaf présente les olympiades comme « une aventure intellectuelle et humaine » contribuant à l’intégration économique régionale. L’Iric, engagé dans des formations en banque, finance internationale, commerce et marketing, affirme partager pleinement cette vision. Pour son directeur général adjoint, le Pr Yves Paul Mandjem, l’initiative offre un espace pratique d’apprentissage et renforce la crédibilité des programmes académiques orientés vers les métiers de la finance.
Bobo Ousmanou
