Home INTÉGRATION RÉGIONALE Cameroun, Gabon et Congo :têtes de file des exportations

Cameroun, Gabon et Congo :têtes de file des exportations

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Selon le dernier rapport du Comité de compétitivité, think tank du ministère camerounais de l’Économie, en 2024, la hiérarchie des exportations en Afrique centrale se resserre autour de trois pays : le Cameroun, le Congo et le Gabon. Avec 6,7 milliards de dollars de recettes, Yaoundé recule au 19ᵉ rang africain et ne pèse plus que 1,1 % du commerce extérieur du continent. Une contre-performance d’autant plus visible que Brazzaville et Libreville, mieux positionnés, confirment leur avance relative dans les volumes exportés.

Le Congo, porté par la remontée des prix du pétrole et la stabilité de ses volumes, atteint la 16ᵉ place avec 1,4 % des exportations africaines. Le Gabon suit de près au 17ᵉ rang avec 1,3 %. À eux deux, ces pays rappellent le poids toujours décisif des hydrocarbures dans les équilibres commerciaux de la sous-région. Le Cameroun, pourtant plus diversifié, reste pénalisé par la faiblesse de sa transformation industrielle, la lenteur de ses chaînes logistiques et la volatilité de ses recettes hors pétrole.

Ce différentiel de trajectoire a sein de la CEMAC souligne une dépendance persistante aux matières premières. Là où le Congo et le Gabon capitalisent sur des rentes pétrolières concentrées, le Cameroun supporte le coût d’une économie plus large mais moins compétitive à l’export. Le paradoxe est saisissant : la première économie en taille devient la troisième en performance commerciale.

Au-delà des classements, l’enjeu est stratégique. Tant que la transformation locale restera marginale et que les infrastructures resteront un frein, le Cameroun continuera de décrocher face à ses voisins. Le Congo et le Gabon, eux, restent exposés au cycle des prix. Dans les trois cas, la souveraineté économique passe désormais par une même urgence : sortir de la dépendance brute et transformer davantage sur place. Sans ce virage productif, concurrence régionale s’intensifiera et écarts de performance risquent de se creuser.

Bobo Ousmanou

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