Home AMBASSADES Des mots de la littérature africaine pour rire de nos maux

Des mots de la littérature africaine pour rire de nos maux

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« Climbié » (Bernard Dadié) n’avait pas réussi à voir « l’arbre fétiche » (Jean Pliya) dont parlait toute la ville. Par contre, il avait fait ce que l’oncle N’Dabian lui avait conseillé: ne pas traîner longtemps dans cette « ville cruelle » (Eza Boto) car, souvent, « violent était le vent » (Charles Nokan) dans les quartiers malfamés.

Fama, dont les légitimes ambitions avaient été brûlées par « les soleils des indépendances » (Ahmadou Kourouma), aurait dû éviter de mettre le nez dehors, ce jour-là. Car, s’il n’était pas sorti de chez lui, il n’aurait pas rencontré l’homme dont « la carte d’identité » (Jean-Marie Adiaffi) était perdue depuis un mois près de « la termitière » (Zadi Zaourou) située non loin de l’église dont l’ancienne secrétaire avait le même teint que « le fils d’Agatha Moudio » (Francis Bebey).

La quête de Mélédouman ressemblait étrangement à « l’aventure ambiguë » (Cheikh Hamidou Kane) du jeune Samba Diallo ou à l’histoire de l’homme qui avait du mal à nager « entre les eaux » (Valentin-Yves Mudimbe). Quand Ebah Ya, la nièce de Mélédouman, apprit que le précieux document avait été retrouvé, elle se contenta de dire: « Ah, les hommes! » (Isaïe Biton Koulibaly)

La fin du séjour de « Maïmouna » (Abdoulaye Sadji) à Dakar l’avait fort émue. Rihanna, commentant le départ de sa sœur, parlait volontiers d’une « mission terminée » (Mongo Beti). Pourtant, la vie de la seconde fille de Yaye Daro n’avait rien à voir avec « les frasques d’Ébinto » (Amadou Koné). Ce dernier était facilement reconnaissable par « la tignasse » (Zadi Zaourou) qu’il arborait fièrement, celle que « le coiffeur de Kouta » (Massa Makan Diabaté) refusait de tailler et qu’on ne voit plus « sous le pouvoir des blakoros » (Amadou Koné). Pour ma part, quand je vois l’incohérence et la lâcheté de certains acteurs politiques, je me dis simplement que « le monde s’effondre » (Chinua Achebe) et j’ai envie de déclarer: « pleure, ô pays bien-aimé! » (Alan Paton). À cause de la corruption qui détruit les pays africains depuis 6 décennies, mon voisin, qui supporte de moins en moins « l’État honteux » (Sony Labou Tansi), est convaincu que « l’âge d’or n’est pas pour demain » (Ayi Kwei Armah). Il est tellement écœuré par les comportements « tribaliques » (Henri Lopes ) qu’il ne peut s’empêcher de regretter « cette Afrique-là » (Jean Ikellé-Matiba).


Jean-Claude Djéréké

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