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Présidentielle 2025: à l’École des Postes de Yaoundé, les étudiants ont refusé de quitter les urnes avant le dernier bulletin

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Sous un soleil implacable puis dans la fraîcheur d’une nuit électrique, les étudiants votants de l’École nationale des Postes et Télécommunications (ENSPT) de Yaoundé ont vécu une journée de scrutin marathon. Entre impatience, ferveur et curiosité démocratique, beaucoup ont attendu, sans faillir, jusqu’au dépouillement final.

« On veut voir la vérité de nos yeux ». Dès sept heures du matin, les premiers électeurs affluaient déjà dans la cour de l’École des Postes, transformée pour l’occasion en centre de vote. Cartes d’électeurs en main, étudiants, enseignants et personnels administratifs se croisaient dans une atmosphère à la fois studieuse et fébrile. « C’est ma première fois de voter. Je ne veux pas juste glisser mon bulletin et partir. On veut voir la vérité de nos yeux », confie Prisca, étudiante en informatique, assise à l’ombre d’un manguier avec un groupe d’amis. Autour d’elle, les conversations tournent vite à la politique. Les jeunes débattent, comparent les candidats, spéculent sur les résultats. « Ce n’est plus comme avant », dit un autre. « Maintenant, on veut savoir comment tout se passe. »

Des heures d’attente sous tension et sous rires

À la mi-journée, la file d’attente s’étire encore. Certains votants s’impatientent : les listes traînent, quelques noms sont mal orthographiés, et la chaleur rend l’attente pénible. Mais l’ambiance reste bon enfant. Des blagues fusent, des selfies s’improvisent devant les affiches électorales, des vendeuses de beignets et d’eau font des affaires.

Vers 17h45 heures, les bureaux de vote ferment lentement, mais la foule ne se disperse pas. Au contraire, elle grossit. « On reste jusqu’au bout ! », scande un groupe d’étudiants, brandissant leurs cartes comme des trophées civiques.

Quand la nuit tombe, la démocratie s’éclaire

À 18 heures, la cour est plongée dans une semi-obscurité. Des lampes torches et les flashs des téléphones portables dessinent des halos sur les tables de dépouillement. Les membres des bureaux, fatigués mais concentrés, commencent à ouvrir les urnes sous les applaudissements. « C’est comme une veillée électorale », murmure un observateur, fasciné par la discipline du public. À chaque bulletin annoncé, un murmure parcourt la foule, suivi parfois d’un cri de joie ou d’un soupir résigné. Dans un coin, un étudiant prend des notes sur son cahier : « C’est l’histoire qui s’écrit ici. Même si ça ne change rien, on aura été témoins. »

Une nuit de veille citoyenne

Le dépouillement se poursuit dans la nuit. Personne ne quitte les lieux. Des étudiants assis sur les marches, d’autres adossés aux murs, tous guettent les résultats comme on guette une délivrance. Vers 20h, les bulletins finissent d’être comptés, les procès-verbaux signés sous les regards vigilants des électeurs restés jusqu’au bout. Aucun incident, aucun débordement. Juste la fatigue, le soulagement et la fierté d’avoir veillé sur leur vote.

Un signal fort venu de la jeunesse

À l’École des Postes, ce 12 octobre, la démocratie a pris le visage d’une jeunesse consciente, exigeante et observatrice. Dans un contexte où la confiance dans les institutions électorales s’effrite, cette patience obstinée des étudiants résonne comme un message clair : le vote ne s’arrête pas dans l’urne, il se poursuit dans la vigilance. « Si on veut que ça change, il faut rester éveillés », glisse un étudiant en quittant les lieux, le regard encore rivé sur la table de dépouillement.

Tom.

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