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Réserves en crise

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La baisse des réserves de change en Afrique centrale commence à peser lourdement sur le quotidien des ménages et la stabilité économique de la région.

La diminution des réserves de change dans la zone CEMAC n’est plus un simple indicateur macroéconomique : elle se traduit concrètement dans le portefeuille des citoyens. L’augmentation du coût des importations, alimentaires comme industrielles, se répercute directement sur les prix à la consommation. Riz, maïs, huile… les produits essentiels du panier moyen sont parmi les plus touchés.

« Nous avons constaté une augmentation de 15 % du prix du riz au marché central de Brazzaville depuis le début de l’année », rapporte Jean-Pierre Mavoungou, commerçant local. Pour les familles, cette hausse est un choc, dans un contexte où le revenu disponible est déjà limité. Elles doivent désormais arbitrer entre alimentation et autres besoins vitaux, avec des conséquences immédiates sur le bien-être et la nutrition.

Pour l’économiste Alice Ndongo, basée à Yaoundé, « la hausse des prix alimentaires traduit non seulement la baisse des réserves, mais aussi la vulnérabilité des pays de la CEMAC face aux fluctuations des marchés internationaux. Les ménages à faible revenu sont les premiers à en subir les effets. »

Les effets de cette baisse ne se limitent pas aux foyers. Selon Dr. Mireille Tchoua, consultante en finance internationale, « les entreprises hésitent à s’implanter dans des pays où la monnaie est menacée et où la stabilité financière est incertaine. Cela freine l’investissement et limite la création d’emplois ». De son côté, Jean-Marc Mekabe, analyste économique basé à Libreville, ajoute : « Un environnement financier fragile décourage les investisseurs étrangers et ralentit le développement de projets structurants, ce qui retombe inévitablement sur la population. »

Face à ces pressions, les gouvernements de la CEMAC multiplient les mesures pour stabiliser la monnaie et sécuriser l’approvisionnement en produits essentiels. Certains recourent à l’emprunt auprès de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC), tandis que d’autres négocient des accords bilatéraux. Mais pour de nombreux analystes, ces efforts restent insuffisants.

« Si les prix continuent de grimper, la population en ressentira directement l’impact, et cela pourrait alimenter des tensions sociales », avertit Thierry Massoma Ma Ekouti, économiste basé à Douala. « Il est urgent de combiner soutien financier, renforcement de la production locale Face à l’érosion des réserves de change, les responsables de la CEMAC explorent des stratégies pour restaurer stabilité et confiance.

JRMA

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