« Augmente en nous la foi. » Les apôtres raisonnent en termes de quantité.
Ils parlent comme des employés qui demandent une augmentation de salaire à leur patron afin de faire face à leurs charges. Ils voudraient que Jésus augmente leur foi mais dans quel but? Probablement pour qu’ils puissent accomplir des choses spectaculaires et impressionner ceux et celles qui seront témoins de ces choses-là.
Jésus, lui, est dans une tout autre logique. Pour lui, ce qui importe, ce n’est pas que la foi soit petite ou grande mais qu’elle existe réellement, c’ est-à-dire que l’homme ait confiance en lui-même, qu’il croie que tout n’est pas perdu et qu’il est toujours possible de rebondir dans la vie et de » rebâtir, même sur des ruines » (Martin Gray) car celui qui est convaincu peut faire beaucoup avec peu de choses. Même avec des blessures et des infirmités, celui-là peut guérir des frères et sœurs en difficulté. À travers une visite, une écoute ou un encouragement, il peut permettre à des personnes désespérées de retrouver le sourire. Les hommes et femmes en détresse qui viennent le toucher, que leur dit Jésus? « Va, ta foi t’a sauvé.
» On avait dit de leurs pays qu’ils étaient pauvres et que seule l’aide étrangère pouvait les soulager un tant soit peu. Assimi Goïta, Ibrahim Traoré et Abdourahamane Tiani, eux, croyaient que leurs pays pouvaient s’ en sortir. Ils croyaient qu’ils pouvaient être avec d’ autres les artisans d’une Afrique nouvelle. Ils avaient surtout compris combien il est nécessaire de s’ armer de courage et de détermination pour faire du neuf car, comme le rappelle l’apôtre Paul à Timothée, « ce n’est pas un esprit de peur que Dieu nous a donné ».
Sans la foi en eux-mêmes et sans la foi en l’Afrique, les 3 dirigeants de l’AES n’auraient pas réalisé toutes ces grandes choses pour lesquelles ils sont admirés et respectés aujourd’hui.
Par conséquent, il ne s’ agit plus de chercher à savoir si les autres nous laisseront travailler en paix.
Ils ne nous lâcheront jamais parce que, sans nos ressources, ils ne sont rien. La question qui mérite d’être posée est simple: croyons-nous que l’Afrique peut se réveiller comme la Chine et nous croyons-nous capables de participer à cette renaissance?
Jean-Claude Djéréké
