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Maladies cardiovasculaires: une menace silencieuse qui progresse

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Au Cameroun, les spécialistes parlent de près de 40 % de la population touchée par les hypertensions.

« Le taux des maladies cardiovasculaires dans la société camerounaise est croissant. On parle de près de 40 % de la population touchée par les hypertensions, principal facteur de risque des AVC », alerte les spécialistes. Derrière ces chiffres, une réalité brutale : avec une prévalence estimée à 30 % de décès par an, ces pathologies représentent aujourd’hui la deuxième cause de mortalité au Cameroun, juste après les maladies infectieuses.

Pourtant, la menace reste méconnue du grand public. Dans un pays où la tuberculose, le paludisme et le VIH monopolisent encore l’attention, les maladies du cœur avancent à pas feutrés, frappant sans distinction d’âge ni de classe sociale. Les experts insistent : 80 % des facteurs de risque pourraient être évités, à condition d’informer et d’accompagner les citoyens.

Le 24 septembre 2025, la Fondation Cœur et Vie et la Société Camerounaise de Cardiologie ont réuni à Douala médecins, chercheurs et décideurs lors d’un symposium placé sous le patronage de l’Hôpital Laquintinie. L’objectif : sonner l’alarme et impulser une réponse coordonnée. « Les maladies cardiovasculaires représentent 30 % de l’ensemble des décès enregistrés chaque année au Cameroun. Et pourtant, les facteurs de risque qui concourent à cette maladie sont évitables à 80 % », rappelle avec gravité le Dr Marie Solange Ndom, cardiologue et Directeur Général de l’Hôpital Laquintinie.

Des vies bousculées par le mode de vie moderne

Au-delà des chiffres, les maladies cardiovasculaires posent une question centrale de santé publique : comment concilier développement, urbanisation rapide et préservation du capital santé ? Le défi est de taille pour le Cameroun, où près de la moitié des habitants vivent déjà dans les grandes villes et adoptent des habitudes alimentaires et professionnelles plus sédentaires. Les spécialistes s’accordent sur un point : le changement de mode de vie joue un rôle clé. La consommation accrue de sel, de sucre et de graisses, la sédentarité et le stress urbain pèsent lourd sur le cœur des Camerounais.

François Ngoumou, directeur exécutif de la Fondation Camerounaise du Cœur, résume la situation : « Le constat est parti du fait qu’il y a une explosion de mort subite au Cameroun due au changement de mode de vie des citoyens. Comme la prise en charge de ces maladies est onéreuse pour le Camerounais moyen, nous avons décidé d’agir au niveau de la prévention ». Car les soins coûtent cher. L’accès aux médicaments antihypertenseurs, aux consultations spécialisées ou aux examens de suivi demeure hors de portée pour une grande partie de la population. Face à ce constat, les acteurs de santé misent désormais sur l’éducation et la sensibilisation.

Jean-René Meva’a Amougou

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