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Mission d’observation électorale: le ROGEAC annoncé au Cameroun

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La transparence de l'urne, gage de la transparence électorale

Pour la première fois, le Cameroun accueillera une mission d’observation électorale conduite par le Réseau des organes de gestion des élections en Afrique centrale (ROGEAC), regroupant les instances électorales des onze pays membres de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC).

La transparence de l’urne, gage de la transparence électorale

L’information a été dévoilée le 30 septembre par Enow Abrams Egbe, président du Conseil électoral, à l’occasion de la troisième session ordinaire d’Elecam pour l’année 2025. Selon le communiqué final, la délégation du ROGEAC sera présente du 6 au 14 octobre, avec un agenda combinant observation du scrutin, ateliers techniques et sessions de formation. « L’objectif est de consolider le professionnalisme et le leadership d’Elecam dans la gestion démocratique des élections en Afrique centrale », souligne l’institution camerounaise.

La mission intervient alors qu’Elecam fait face à des critiques récurrentes de l’opposition, qui l’accuse de proximité avec le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), au pouvoir depuis plus de quatre décennies. L’observation indépendante du ROGEAC est donc perçue comme une opportunité de rééquilibrage et de transparence.

L’arrivée du ROGEAC au Cameroun ne se limite pas à une mission ponctuelle : elle s’inscrit dans une dynamique plus large où la mutualisation régionale devient un gage de crédibilité électorale. Dans une sous-région encore marquée par des contestations post-électorales récurrentes, l’expertise partagée apparaît comme un facteur de stabilisation.

Un réseau stratégique pour la sous-région

Créé pour renforcer la coopération entre les commissions électorales de la CEEAC, le ROGEAC s’impose progressivement comme un laboratoire de bonnes pratiques électorales. Au-delà de l’observation, il favorise le partage d’expériences, l’harmonisation des procédures et la mise en réseau des compétences. À Libreville, Brazzaville, Bangui ou N’Djamena, plusieurs scrutins ont déjà bénéficié de son accompagnement technique.

Sa présence au Cameroun, pays pivot de la sous-région et membre influent de la CEEAC, revêt donc une portée symbolique : la crédibilité du scrutin camerounais pourrait influencer l’image de la gouvernance démocratique dans toute l’Afrique centrale. Comme le confie Vianney Dipita, analyste politique basé à Yaoundé : « Le ROGEAC est plus qu’un observateur. C’est un miroir pour l’Afrique centrale. Sa présence à Yaoundé montre que les élections camerounaises ne concernent pas seulement le Cameroun, mais tout l’équilibre démocratique de la sous-région ».

Jean-René Meva’a Amougou

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