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La campagne du riche contre le pauvre au Cameroun

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Le riche, c’est Paul Biya

Le Président – candidat a de gros moyens (financiers, logistiques, institutionnels et matériels) qu’il affiche ostensiblement. Il est le seul visible sur les panneaux d’affichage à travers le pays. Il sature sur les réseaux sociaux. C’est le seul candidat à bénéficier de l’accompagnement de l’appareil administratif. Les financements de sa campagne sont de loin les plus importants de cette présidentielle. Certes, il a personnellement mis la main à la poche. Mais, il bénéficie des cotisations organisées par des élites de son parti politique ou de l’administration publique. Des montants dépassant la centaine de millions de FCFA ont été collectés par -ci, par-là.

En faisant une sommation arithmétique, ce sont des milliards de francs CFA sont été collectés à travers un pays classé parmi les plus pauvres et très endettés, où les deux tiers de la population peinent à vivre avec un dollar par jour. Le candidat – président bénéficie également du financement public mis à disposition via le ministère de l’administration territoriale. La coupe est pleine avec des financements indirects. Ils se matérialisent entre autres par l’utilisation des moyens de l’Etat dans la campagne du candidat Biya.

Le modus operandi des émissaires du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (Rdpc) pendant la campagne pour Paul Biya est le symbole du riche qui a la primauté sur tout. Par exemple, les lieux de meeting leurs sont prioritairement accordés. Leurs gros moyens financiers achètent tout, y compris les consciences des pauvres électeurs.

Le pauvre, c’est les autres candidats

Ils sont (presque) tous à la peine financièrement. Et ça se voit. Pas d’affichage urbain et interurbain. Pas de spots publicitaires à la télévision. Aucune insertion publicitaire dans la presse écrite. Une présence chétive sur les réseaux sociaux. Ces candidats sont ostracisés par l’administration et les autorités locales. Au moins trois sur quatre meetings du candidat Serge Espoir Matomba sont tenus dans la nuit. Et pour cause, les autorités préfectorales multiplient des raisons pour empêcher la tenue dans de bonnes conditions des meetings du candidat du PURS.

Des images virales sur les réseaux sociaux montrent des éclats de voix entre un officier de police et un cadre du Social democratic front (SDF) au sujet de l’occupation d’un espace de meeting. Cabral Libii Ngue a souvent été en quête d’espace de meeting à Douala et Edéa. Des affrontements sanglants (et certainement meurtriers) sont enregistrés à Touboro entre le RDPC et l’UNDP, du fait de la dispute du même site pour faire meeting. La liste des crocs-en-jambe administratifs contre les candidats de l’opposition est loin d’être exhaustive.

L’équité et l’égalité, gages d’une élection juste

La loi devrait fixer un plafond de financements des campagnes électorales. Elle devrait interdire l’utilisation des moyens de l’Etat dans les campagnes électorales. L’équité et l’égalité doivent être le trait dominant des campagnes électorales au Cameroun. Pour qu’on parvienne enfin à des élections – solutions plutôt qu’à des élections – problèmes.

Thierry Ndong Owona

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